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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Allo, M.Claude Raymond, ma tata et mon tonton sont chez moi, pourriez-vous me transmettre l'adresse du commissariat de police de Nan Ti Bois?

Publié par siel sur 24 Septembre 2013, 10:33am

Catégories : #AYITI ROSE RAKET

 

J'ai lu ça sur le net :

 

éclaration obligatoire d’étrangers dans les 24 heures...

Un avis signé par Claude Raymond Jr., Directeur de l'Immigration et de l'Émigration et approuvé par Hertz Obas, Ing. MGP. Directeur Général du Ministère de l'Intérieur, rappelle que les hôteliers doivent signaler la présence d'étranger dans leur établissement 

« La Direction de l'Immigration et de l'Émigration rappelle aux hôteliers, responsables des pensions de famille, ainsi que tout particulier, l'obligation qui leur est faite, selon l'Article 58 de la loi du 19 Septembre 1953 sur les étrangers, d'aviser le bureau de l'Immigration et le bureau de la Police dans les 24 heures de l'arrivée de cet étranger. 

Tout contrevenant à cette disposition sera poursuivi et puni conformément à la loi. »
SOURCES:link
 

 

La   première  question  à se poser c'est quel est l'intérêt de ressortir des tiroirs cette loi de 1953 ?

 

Est-ce que le fonctionnaire qui la ressort a une idée des  changements opérés dans le monde (et en Haïti) entre 1953 et 2013  ? 

 

Est-ce qu'il sait  qu'il existe aujourd'hui 1 million d'Haïtiens à l'extérieur du pays avec ou sans nationalité autre ?

 

Est-ce qu'il sait, que le gouvernerment qu'il sert, parie sur le  tourisme pour faire entrer des devises  et que cette mesure dessert ses ambitions.

 

Les Haïtiens devraient savoir que dans aucun pays au monde -à l'exception des  dictatures- les patrons d'hôtel et les  familles ou hôtes ne sont astreints à "signaler l'arrivée d'étrangers".


Il existe un service d'immigration à l'aéroport auquel toute personne qui entre dans le pays par voie aérienne remet une fiche dans laquelle il inscrit  son identité, le numéro de son passeport et l'adresse du lieu où il compte résider.

 

Ces renseignements sont accessibles à la police à tous moments.  

 

Il est obligatoire que les hôteliers tiennent un registre et fassent remplir également une fiche avec les informations d'identité de leurs clients.

 

La police, dans le cadre d'une enquête, peut demander à consulter ce registre des hôteliers.

 

Mais en aucun cas, dans aucune démocratie dans le monde, les services d'immigration n'imposent ce genre de commandement à de simples citoyens.

 

Ne serait-ce que, d'abord, pour des raisons de logistiques.

 

Imaginez, le patron de l'hôtel Oasis, obligé d'employer quelqu'un spécialement pour faxer ou téléphoner à la  police les  identités  des clients, lors de la dernière réunion de petrocaribe où les invités étaient logés dans leur immeuble.

 

Quand aux petits hôtels de province ou bien les  familles. Ce serait:" Eh untel, men papye ak tout non moun yo, al pote yo bay la polis."

 

Ensuite, ce n'est  pas au simple citoyen de se transformer en auxiliaire de police.


Faudrait pas, de manière insidieuse, que M. Raymond, héritier d'une tragique époque,link nous ramène à une société d'indicateurs et de collabos. 

 

Ce mélange des genres est, encore une fois, un attribut des dicatures.

 

La police est payée pour faire son boulot, l'hôtelier pour faire le  sien.

 

Mais en dehors des obstacles pratiques et éthiques, le plus grave reste la question de l'insécurité.

 

Dans un pays gangréné par la misère, mère de tous les vices,

  -où on  assiste à  des  actes de  brigandage auxquels la police elle-même ne  parvient pas à mettre fin

-où des policiers ont été et sont impliqués dans le kidnapping, les vols et autres  crimes.

 

quelle  famille  prendrait  le risque d'aller déclarer à la police les  noms  de ses parents venus la visiter ?


Et pourquoi pas, pour  bien faire, indiquer  aux policiers  la somme d'argent qu'ils ont sur eux,  le contenu de  leurs valises, leur ordinateur,  appareils photos, bijoux  sans oublier l'heure à laquelle leurs  parents de passage pourraient être braqués  ou kidnappés. 

 

Il me semble que M. Raymond n'a pas envisagé les profonds changements survenus dans la société haïtienne entre 1953 et aujourd'hui .  

 

Ce commandement au lieu de renforcer la  sécurité  ouvre un nouveau champ d'action possiblle aux racketteurs.  

 

Mais attention !

 

Les Haïtiens risquent de tomber par pur sentimentalisme dans la propagande que ne manquera pas de leur servir le pouvoir rose Tèt Kale pour justifier cette mesure qui appartient aux régimes dictatoriaux.

 

Je vois ça d'ici.

 

On va leur dire que c'est pour les protéger.

 

Pour faire en sorte de savoir qui entre dans le pays.

 

Et les casques bleus de la Minustah ?


L'hôtelier devra-t'il les déclarer à la police?


Et les Haïtiens de diaspora, leurs  familles devront-elles également  les déclarer?

 

Le  type qui  reçoit sa famille haïtienne de nationalité US à Nan Ti Bois,localité de l'île de La Gonâve, il va le trouver où le commissariat de police ?

 

Il  ne reste plus qu'à espérer en comptant sur leur intelligence et sagesse que les parlementaires abrogeront cette loi, ou du moins ce décret, totalement obsolète, inefficace et de surcroit à haute dangerosité.


  

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