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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Superbe leçon d'histoire d'Haïti et réflexions sur le tourisme par M. Alin Louis Hall

Publié par siel sur 26 Décembre 2013, 16:54pm

Catégories : #AYITI ACTUALITES

Haiti-Tourisme: La Guerre des Plans n'aura pas lieu

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Par Alin Louis Hall- Le mode de pensée manichéen condamne au conflit. Sans ignorer les réalités de notre quotidien, ayons le courage d’assumer notre devenir avec responsabilité. Aussi longtemps que la revanche de l’intelligence sera retardée, nous serons les dépositaires de la trivialité. Réaffirmons la cohésion et l’esprit d’innovation comme des choix cruciaux.

D’abord, c’est le plan d’aménagement touristique de la côte Sud qui avait été annoncé en grande pompe. Puis, c’est au tour du plan de développement de l’Ile-à-Vache de déferler la chronique. Mais bien avant, dans le cadre d'une collaboration entre le Ministère du Tourisme et le Fondo Nacional de Fomento del Turismo du Mexique (Fonatur), un accord de coopération, signé en août 2012 au Mexique anticipa la création d’un Programme Stratégique. « Ce programme crée le concept de Région Intégrée d'Aménagement Touristique (RIAT): régions touristiques où les visiteurs peuvent profiter de programmes complets de vacances incluant de visites culturelles, naturelles et patrimoniales. Ce modèle de développement intégré dans les communautés et les zones touristiques aura des retombées positives sur l'économie locale en favorisant la création d'emplois directs et indirects. »[1]

Soulignons, en passant, que le dragage du port de l’Ile-à-Vache se retrouve sur la liste des travaux d’infrastructures à réaliser. Tandis que, tout juste en face, depuis le renversement du gouvernement Domingue-Rameau [15 avril 1876], la ville des Cayes[2] , ville natale du Président et du Vice-Président, attend la réalisation des travaux de génie portuaire[3]. L’excavation des alluvions et sédiments déposés dans la rade de la ville était l’une des priorités de ce gouvernement. La rade de la ville - qui a vu naitre Jean-Jacques Audubon et qui a accueilli Simon Bolivar en Haïti pour la première fois - se retrouve endormie dans l’espérance de la résurrection. Livrée à elle-même, la population attend la multiplication des pains. Elle est toujours l’invitée d’honneur à la projection du long métrage « Le rétrogradage [4] programmé ». Un véritable navet ! André Rigaud, Nicolas Geffrard, Michel Domingue, Septimus Rameau, Antoine Simon, dorment-ils tranquilles ? Rappelons que la construction de l’Aéroport international des Cayes n’a jusqu’à présent vraiment démarré. Depuis la pose de la première pierre, rien à signaler sur les réseaux sociaux. Quant à la route Cayes-Jérémie, la lenteur de l’avancement des travaux inquiète et laisse présager que le désenclavement de la Grand-Anse n’est pas pour demain.

Dans l’intervalle, le prisme déformant de la communauté internationale pérennise le faux paradigme de la nomenclature des corridors. Une idée bien saugrenue ! Au lieu de miser sur le potentiel de chaque région, les « pays amis d’Haïti » ségréguent. Cette nomenclature des régions entrave le développement simultané des pôles de croissance indispensables pour rééquilibrer l’économie nationale. Le statut de 3e corridor d’un territoire-pays aussi grand que la Jamaïque indispose. De Léogâne à Jacmel, en passant par la côte, autant de villes, naguère autant de ports. Comme un grand navire propulsé dans la mer des caraïbes, cette immense langue de terre a tous les attributs d’une plateforme logistique portuaire et aéroportuaire. Comme dans le cas du Singapour, du coup, ce sont des milliers d’emplois qu’on recrée. Il convient ici de rappeler que la classe moyenne de la région n’a pas survécu à l’anéantissement des filières traditionnelles et à la fermeture des usines sucrières des Cayes et de Darbonne, de la Beurrerie du Sud, et de la Facolef[5].

Concomitamment, la Constitution de 1987, véritable « boîte de Pandore », sert de cadre de référence du débat sur le formalisme avec, comme toile de fond, les fausses couleurs de la rhétorique. Avec un budget national subventionné par la communauté internationale, le législatif bicaméral, l’exécutif bicéphale et la magistrature couchée maintiennent la permanence du déni et alimentent le néant haïtien. Les problèmes structurels sont transférés aux générations futures. La population reste et demeure le dindon de la farce.

Parallèlement, la déresponsabilisation collective, corollaire de la solidarité de la diaspora, alimente un mauvais paradoxe. En réalité, les 1.2 milliards de dollars américains transférés annuellement par le «11e département» transitent en Haïti pour financer indirectement l’économie dominicaine. Thuriféraires d’une culture de victimisation, nous faisons de notre incapacité à interpréter notre quotidien un hommage à la schizophrénie. Un simple diagnostic révèlerait de nombreuses combinaisons de symptômes. Le vrai défi serait de savoir s’il s’agit d’une seule et même maladie ou de plusieurs syndromes distincts.

UNE ESCALE UNIVERSELLE

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Selon Moreau de Saint-Méry, « avant 1666, des Boucaniers français vinrent chasser dans la petite île que l'étonnante multiplication des vaches avait fait appeler l'le-à-Vache et la plaine opposée fut nommée, par eux, la grande terre de l'Ile-à-Vache. Quelques-uns de ces Boucaniers s'arrêtèrent dans cette plaine, et Bertrand d'Ogeron sollicitait le ministre, le 20 Janvier 1666, de faire un établissement de 200 ou 300 hommes, vis-à-vis l'Ile-à-Vache et d'ordonner qu'on ouvrît, de là, un chemin jusqu'au Cul-de-Sac ». Avec le temps, du sommet des montagnes de l’Ile-à-vache, les boucaniers adoptèrent une appellation beaucoup plus descriptive. En raison des nombreux îlots rocailleux ou récifs coralliens de la rade communément appelés « cayes » et, surtout du fait, qu’en certains points cette grande étendue soit en dessous du niveau de la mer, ils la nommèrent la Plaine-du-Fond des Cayes.

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