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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Tout Haïti. Discours de M. Desras, Président de l'Assemblée nationale

Publié par siel sur 25 Novembre 2013, 13:49pm

Catégories : #AYITI ACTUALITES

L’Abécédaire de tous les actes illégaux de Martelly et de Lamothe : Réquisitoire du président du Senat Haïtien

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Que vous soyez pour ou contre le tandem Martelly Lamothe, le discours devant l’assemblée nationale par le président Dieuseul Simon Desras le 22 Novembre 2013 a une portée historique et présente une image effarante des dérives de Martelly et de Lamothe. Dans un pays normal avec des institutions fonctionnelles ce couple de prédateurs devrait être au pénitentiel national.

Tout Haiti vous invite à prendre connaissance de ce document historique qui permettra aux générations futures de bien cerner comment des institutions bancales sont maintenant rendues inopérationnelles.

 DISCOURS DU PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE

L’HONORABLE SIMON DIEUSEUL DESRAS

A L’OCCASION DE L’OUVERTURE DE LA SESSION EXTRAORDINAIRE EN ASSEMBLEE NATIONALE

 Vendredi 22 novembre 2013

 Honorable Vice-Président de l’Assemblée nationale,

Honorables membres du Bureau,

Honorables collègues Députés et Sénateurs,

Mesdames, Messieurs les fonctionnaires parlementaires,

Mesdames, Messieurs, les membres du personnel du Parlement,

Distingués membres de la presse,

Honorables parlementaires,

Les temps actuels sont difficiles et menaçants pour chacun d’entre nous qui mène le combat pour la vie dans les multiples compartiments de l’activité sociale, économique et politique. Les rues de Port-au-Prince, du Cap-Haitien, des Cayes etc. sont agitées des soubresauts de l’action citoyenne grimpant à l’assaut des bastilles édifiées par un pouvoir qui a peur des droits et des libertés publiques. Des blessés et des morts sont restés sur le carreau après le passage de la cavalcade expéditionnaire à Vertières. Le message de réconfort et de condoléances n’est venu que du camp des démocrates, des militants victimes de la brutalité d’une garde prétorienne. Le parlement salue le courage du peuple revendicatif, appelle à soigner les blessés et à donner une sépulture aux morts.

Que leur mémoire attise le feu de notre conscience !

Honorables parlementaires,

C’est dans ce contexte que le Président de la République lance à Vertières son appel solennel à l’unité et au dialogue. On ne sait que penser de cet appel, quand dans ce même discours, saisi d’une frénésie guerrière, il cria : Aya ! Aya ! Devan devan nèt ! Que le sang des combattants tombés sous les balles assassines, ce 18 novembre 2013, fertilise les chemins où nous appellent la libération et le bonheur de la nation!

Honorables parlementaires, nos mandants des circonscriptions électorales et des départements géographiques ont besoin que les institutions républicaines les accompagnent, les protègent et les soutiennent dans les voies du droit.

Nous sommes réunis ce jourd’hui, en Assemblée nationale, pour répondre à une convocation à l’extraordinaire du Président de la République aux termes des articles 104, 105, 106, 107, 107-1 de la Constitution amendée. Nous allons nous pencher sur l’objet de la convocation et nous mettre au travail pour continuer à remplir les missions qui nous incombent. Mais nous ne manquerons pas dans cette conjoncture d’épreuves et de gestion partisane, inégale et litigieuse de l’Etat, d’entretenir l’Assemblée de questions d’intérêt général.

Honorables parlementaires de l’Assemblée nationale,

Ce n’est pas l’urgence qui motive cette convocation. C’est le vox populi, vox Dei qui crie dans les villes, dans les communes, dans les sections… Ce sont les foules qui déferlent montrant la porte au locataire du Palais national ; c’est l’étau qui se resserre autour d’un pouvoir sommé par les donneurs d’ordre de se conformer sans délai aux impératifs de la gouvernance démocratique ; c’est la recherche d’une trêve pour trouver de nouveaux stratagèmes et faire rebondir le projet dictatorial et personnel qui devient le refrain mal caché des discours du Président de la République.

Pourtant, malgré les jongleries, les acrobaties, les dérobades, les parades de l’Exécutif présidentiel, il devra revenir au lieu du crime à savoir le champ des espoirs bafoués du peuple haïtien. C’est ce peuple souverain qui a rompu la relation de confiance dont se prévalait le Président de la République pour lui signifier les urgences incompressibles liées à son désarroi, à ses abjectes conditions de vie.

L’état de la situation du pays est désastreux. La faim sévit dans les campagnes et les quartiers pauvres. Les salaires sont modiques et les produits de consommation courante inaccessibles parce qu’importés à 70 %. La pression fiscale s’alourdit au détriment des contribuables sans que l’activité économique n’ait été relancée. Le chômage se maintient au taux vertigineux que nous connaissons et le pouvoir d’achat anémié du consommateur ne peut supporter les rigueurs de la cherté de la vie.

Les services publics sont défaillants au niveau des centres urbains et manquants dans les communes et sections. L’eau potable, l’assainissement, l’électricité, la protection civile, les soins sanitaires, les logements sociaux, le crédit agricole, etc. sont souvent à l’origine de manifestations orchestrées par les habitants ou les riverains de certaines zones contre les autorités de l’Etat central.

La politique gouvernementale en matière d’emploi est népotique et ouverte à ceux qui font allégeance au pouvoir en place. Les contrats sont attribués aux compagnies étrangères qui embauchent une main d’œuvre importée au détriment de la force de travail nationale. Le numéraire ne circule pas… Les hommes d’affaires au pouvoir gardent jalousement pour eux et leurs affidés tous les espaces générateurs de revenus. La misère de masse rend la situation des populations intolérable.

Les distributions de miettes dans le cadre des programmes d’assistanat qui infestent le champ de la protection sociale ne sont que des pratiques aliénantes pour grossir les rangs d’une clientèle à des fins électoralistes. Les distributions d’enveloppes chargées encouragent la mendicité et l’oisiveté en aval alors qu’elles justifient en amont des comportements illégaux, informels dans la gestion de fonds publics marquée du sceau de la corruption et de la gabegie.

D’un autre côté, les institutions étatiques sont bloquées ou fonctionnent au ralenti. Nombre d’entre elles ont failli à leur mission et, dans bien des cas, plongent les administrés dans des situations inacceptables. La justice n’est pas rendue à qui justice est due ; les prisons pourrissoirs ne sont pas vidées faute de juger les détenus ; les arriérés de salaire ne sont pas payés à nombre d’employés publics dont les enseignants ; la Cour des comptes et du contentieux administratif est bloquée par l’Exécutif présidentiel en transgression de la Constitution; le Barreau de Port-au-Prince appuyé par les barreaux frères observe une grève qui paralyse les tribunaux pour faire respecter les prérogatives des avocats et l’esprit du droit.

Le pays s’embrase. Toutes les catégories socioprofessionnelles manifestent leurs inquiétudes et dénoncent les institutions qui battent de l’aile. Les groupes de base, les partis politiques, les organisations de la société civile, les églises etc. ont réagi à leur manière, fustigeant la mauvaise gestion des dirigeants et appelé au dialogue et au respect de la Constitution et des lois.

Le tableau est sombre. Le pouvoir gesticule, il éructe, il tonitrue, il mesure sa marge de manœuvre…C’est la porte étroite. L’Exécutif ne peut se soustraire aux prescrits de la Constitution amendée ni se mettre à dos les autorités supranationales en refusant d’honorer la feuille de route de la gouvernance démocratique dont le point d’orgue est l’organisation des élections pour le renouvellement du personnel politique et la consolidation des institutions républicaines. La porte d’entrée de la bonne gouvernance est le baldaquin de l’Etat de droit.

L’Etat de droit, le petit fantôme de ce pouvoir atteint de logorrhée, est l’objet d’une propagande creuse et indécente. Les interventions du Palais national dans l’administration et la distribution de la justice ont donné lieu à des scandales mortifères. L’instrumentation maladroite et grossière de certains magistrats assis et debout à des fins déshonorantes et crapuleuses a définitivement jeté la justice en pâture à l’opinion publique et aux caricaturistes.

L’esprit d’obéir à la loi n’habite pas les autorités principales de l’Exécutif. Le Président de la République est en rébellion ouverte contre la Constitution et la loi. Des actes flagrants de violation des instruments juridiques, des principes démocratiques, des règles déontologiques, des balises normatives, sont à mettre au passif du chef de l’Etat.

Il a fait des nominations de juges en transgression de la loi ; il ignore avec arrogance les échéances électorales ; il s’oppose arbitrairement à l’élection des juges de la CSC/CA ; il violente le pouvoir législatif en refusant de promulguer et de publier les lois votées ; il arme des civils qui troublent l’ordre public ; il fait libérer des partisans coupables d’infractions criminelles (drogue, kidnapping, contrebande) ; il politise la police ; il pollue les mairies et en fait des repères de brigands ; il menace en permanence le Parlement et l’ordre constitutionnel et démocratique.

 

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