Les Haïtiens sur le net et la honte : l'affaire de l'AF du Sud

Publié par siel sur 21 Juillet 2015, 10:03am

Il aura suffit que la nouvelle tombe : la propriétaire de l'immeuble loué à l'ambassade d'Haïti en AF. du Sud fait saisir les meubles de l'ambassade, pour que certains Haïtiens expriment leur honte.

Pas de honte quand le gouvernement ne paie pas ses professeurs, pas de honte quand le président se fait 20 000 dollars US de per diem par jour au cours de ses voyages, pas de honte quand Sonson la familia et son compère accusés de kidnapping sont relaxés, pas de honte quand Chamblain un assassin connu et reconnu est promu "combattant de la liberté", pas de honte quand année après année, les chiffres sur l'analphabétisme, le niveau de vie, les conditions de santé, l'écologie ne s'améliorent pas mais au contraire dégringolent, pas de honte quand un président demande à son public de "pete pa suspann pete", quand il organise un carnaval des fleurs (auxquel les groupes musicaux se bousculent pour participer) la date même de l'occupation d'Haïti par les USA...etc.

Cela fait au moins depuis 2004 qu'Haïti est entrée dans le cycle du "sans honte". Celui-ci a commencé avec le boycott de la commémoration du bicentenaire de l'indépendance, suivie par l'occupation du pays par les forces de l'ONU; occupation demandée par le gouvernement haïtien en la personne de son Premier ministre de l'époque, M. Gérard Latortue, pour atteindre son pic avec la sélection de Martelly par le roi et la reine d'Haïti avec la collaboration des classes moyennes et des élites.

an nou gade tout pase martlly epok frap kap mache sou champs de mars ak gro zam fan fwa abiye tankou ninja. kap di betiz kap desan pantalon li arrive presidan ou. sa se youn hont meswe si nou pran $ 44547.31 ou divisel par 10 mois li pa bay $ 4500 par mois. tout minist yo ap voyage chak jou depanse tout lagan peyi a chak weekend yal saint domingue al bouer clerin yo. gade youn hont nou pran dix mois rent .

La plupart de ceux qui aujourd'hui se sentent touchés par cet ènième acte de brigandage perpétré par ceux qui se nomment "bandi legal", louaient il y a peu sur le net, les qualités de ces bandits qui, selon eux, étaient carrément révolutionnaires. Tout était qualifié de "première fois".

En réalité pas tant que ça parce que leur "révolution", à savoir l'organisation "légale" du pillage des ressources de l'Etat, s'inscrit dans la continuité de ce qui se passait sous le régime de leurs 2 mentors : les 2 Duvalier.

Le Dejoie qui s'est annobli en ajoutant D'Ennery à son patronyme, en tant qu'ambassadeur d'un gouvernement de bandi legal, est un bandi legal - comme le sont tous les hauts foctionnaires et ministres nommés par Lamothe/Martelly.

La honte ne s'exprime pas face à la vente des Haïtiens par les Duvalier, face à un ambassadeur Cinéas qui déclare, en dépit de la réalité documentée, que les Haïtiens en RD sont bien vus, face à la situation sub-humaine faite aux travailleurs d'origine haïtienne dans les bateyes - toutes choses banalisées ou passées sous silence- mais parce que le paiement de 4000 $ us de loyer mensuel n'a pas été effectué pendant 10 mois par le gouvernement haïtien.

Cette réaction traduit la mentalité de certains Haïtiens - je dis bien certains- qui sont dans une culture d'apparence.

Le remue-ménage constant des tèt kale, leur agitation permanente associée à des annonces de mise en place de projets faramineux, les postures-impostures, les brracelets roses portés par des ministres, les slogans creux "Haïti is open for business", l'ensemble formant un package vendu par les tèt kale et qui avait tout pour plaire à cette catégorie d'Haïtiens.

Et encore une fois, je le répète et précise, n'a rien à voir avec la majorité, celle méprisée, traitée de tous les noms sur les forums haïtiens et par les auto-proclamés directeurs d'opinin, qui n'a pas voté pour Martelly et qui ne refuse pas d'aller boire son tafia et de gouyader au son des décibels des musiciens payés par le pouvoir.

Mais, une fois les vapeurs de l'alcool dissipées, ne travaillent qu'à un seul projet, celui de trouver les moyens légaux ou illégaux de quitter le pays.

Les mecs de la classe moyenne et des hauteurs au-dessus de Port-au-Prince les prennent pour des idiots manipulables parce qu'ils profitent des distractions qui leur sont offertes par ce gouvernement.

Cependant, les idiots ne sont pas ceux que l'on croit.

Parce que ces Haïtiens chomeurs ou qui gagnent un salaire misérable, ont bien compris depuis belle lurette qu'ils étaient impuissants face à des prédateurs de haut niveau protégés par la CI.

D'autre part, qu'ils avaient tout intérêt pour leur santé morale et physique à profiter de la détente procurée par les prestations sweetmickéiennes, non pas pour accepter le système, mais pour conserver l'énergie que nécessite leur projet d'émigration.

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