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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


BRESIL/COVID-19. Après le ministre de la Santé, c'est celui de la Justice qui quitte le gouvernement Bolsonaro

Publié par siel sur 27 Avril 2020, 01:24am

Catégories : #REALITES DU BRESIL, #COVID-19

Après son ministre de la santé démissionné, Jair Bolsonaro perd un nouveau poids lourd de son gouvernement. Sauf que cette fois, c'est le ministre de la justice Sérgio Moro, l'ex-juge qui avait mis Lula en prison, qui a décidé de partir en l'accusant. Alors que le nombre de victimes du coronavirus est de plus en plus important, le pouvoir est aux abois, dépassé par la situation sanitaire et en pleine crise politique, lâché par ses alliés.

 

Rio de Janeiro (Brésil), de notre correspondant.– Sérgio Moro apparaît d’abord hésitant, le visage marqué par l’abattement. Jamais franchement charismatique, il semble encore plus à la peine lors de cette conférence de presse, ce vendredi matin. Depuis la veille au soir, les rumeurs sur sa démission se font de plus en plus insistantes. Raison de la crise : la volonté du président Bolsonaro de limoger le directeur de la police fédérale, Maurício Valeixo, un proche du ministre de la justice.

Sérgio Moro met vite fin au suspense. Devant les journalistes, il lâche une bombe : « Le grand problème, ce n'est pas tellement la question de qui doit être nominé. La question, c'est pourquoi changer et permettre que soient faites des interférences politiques au sein de la police fédérale. » Si le ministre de la santé était parti sans faire d'esclandre, l'ancien juge choisit une sortie explosive. 

Depuis plusieurs semaines, Sérgio Moro critiquait en interne la gestion ubuesque de la crise du coronavirus par Jair Bolsonaro, mais l'origine des tensions entre les deux hommes est plus ancienne. En début de mandat, Bolsonaro lui avait promis un poste de « super-ministre » mais, depuis, il n'a en réalité cessé d'avaler des couleuvres. Jusqu'à ce vendredi, où l'ancien juge pose un ultimatum : « Si Valeixo part, je pars aussi. »

Paranoïaque, Bolsonaro n'en fait qu'à sa tête et confirme sa décision de virer le directeur de la police, en qui il n'a jamais eu confiance. En août 2019, alors que Flávio Bolsonaro était menacé par une enquête de la police fédérale de Rio de Janeiro, il avait déjà brandi la menace. Cette fois, le président aurait souhaité l'éloigner après avoir été informé qu'une enquête confidentielle de la police fédérale a obtenu des preuves de l'implication de son autre fils, Carlos, dans un groupe de « milices digitales » promouvant des attaques virtuelles contre les adversaires du gouvernement. Cette même enquête aurait aussi recueilli des indices sur des entrepreneurs liés au président, qui financeraient des campagnes virtuelles contre le Congrès et le Tribunal suprême.

 La pire accusation faite par Moro au président est de tenter d'avoir accès à des rapports secrets de la police fédérale, analyse Maurício Santoro, chercheur à l'université de Rio de Janeiro. Que ce soit pour espionner ses adversaires ou protéger ses alliés ou ses fils, c'est aussi sérieux que le Watergate. » D'ailleurs, à la suite de ces accusations, le procureur général de la République (PGR), jusqu'à présent très complaisant avec le chef de l'État, a demandé l'instauration d'une enquête auprès du Tribunal suprême (STF).

Quelques heures après les déclarations de Moro, Bolsonaro a convoqué à son tour la presse. Comme sonné, il va disserter devant elle pendant quarante minutes, évoquant l'assassinat de la conseillère municipale Marielle Franco, le chauffage de la piscine présidentielle, l'homme qui l'a poignardé durant la campagne et les conquêtes de son quatrième fils, le tout sans épargner les critiques à son ancien subordonné. Une intervention sans queue ni tête, qui masque mal la plus grave crise que traverse son administration, qui pourtant les collectionne.

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