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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Les parcours du marronnage dans l'histoire haïtienne. Par Dimitri Béchacq

Publié par siel sur 14 Septembre 2020, 00:26am

Catégories : #AYITI ACTUALITES, #PEUPLE sans mémoire..., #DUVALIER

 
EXTRAIT
Le marronnage comme pratique historique de résistance

Le terme marronnage provient du lexique ibérique (cimarron) et il aurait été emprunté aux premiers habitants de Quisqueya, les Arawaks(Lucas 2002 : 14).
Cimarron désignait à l’origine les animaux domestiqués retournant à la vie sauvage et, dans le contexte esclavagiste, ils’appliquait aux esclaves qui s’enfuyaient des plantations (Figure 1).Les études d’Yvan Debbasch (196 1) et Jean Fouchard (1972), bien qu’ayant des interprétations et conclusions opposées, ont souligné la permanence et la diversité des formes prises par le marronnage à Saint-Domingue. Ce phénomène était pratiqué avec une intensité variable selon les acteurs, les lieux et les époques : les conséquences d’un départ en marronnage n’étaient pas les mêmes selon que l’esclave était né ou pas sur l’île (créole, par opposition à bossale, né sur le continent africain) ;le phénomène touchait aussi bien les villes que les campagnes (Laguerre1989 : 39-45) et permettait donc des stratégies de fuite ou de déguisement très diverses.

On établit aussi une distinction entre le petit et le grand marronnage (Fouchard et Debien 1969). Le petit marronnage désigne les pratiques relevant plus de la mobilité individuelle que de la fuite : présence prolongée en ville sans laissez-passer, visites d’esclaves sur d’autres plantations, participation à des réunions nocturnes, etc. Cette mobilité était combattue par les arrestations de la maréchaussée coloniale et punie par des marques et amputations corporelles. Le grand marronnage concerne les fuites collectives et définitives hors du territoire de la plantation. Il avait pour base territoriale les camps retranchés de marrons dans les mornes ,ces camps étant alimentés en moyens techniques et humains par les razzias sur les plantations, mais également grâce à la contrebande et à la flibuste. À la différence de la Jamaïque et du Surinam (Benot 2003 :181-183), où des traités de paix signés avec les administrateurs coloniaux ont permis la reconnaissance d’un territoire sous la seule direction des chefs marrons, les autorités françaises de Saint-Domingue n’ont jamais contracté une telle alliance.

Article complet dans le lien.

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