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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Pourquoi les Haïtiens prennent un guignol comme BOB C pour quelqu'un de crédible ? Pour différentes raisons...

Publié par siel sur 10 Décembre 2021, 00:21am

Catégories : #REFLEXIONS perso, #CULTURE, #AYITI EXTREME DROITE, #PEUPLE sans mémoire..., #DUVALIER

... dont l'une qu'on ignore et qui est en rapport avec la culture des Haïtiens.

La première raison et la plus facile serait que les auditeurs de BOB C forment une majorité d'illettrés et d'analphabètes qui croient ce qu'ils entendent ( les canards sauvages de A. SOLÀ) qui admirent les audacieux et arrogants ( comme les MARTELLY/LAMOTHE/Eudes LAJOIE  et leurs alliés gangsters) , qu 'ils sont émerveillés par un homme qui se déclare oint par dieu, qui porte aux poignets une quantité de babioles et se déclare "un gwan nèg". 

Cette première explication signifierait l'acceptation raciste  que la majorité des Haïtiens sont des arriérés, des ignares.

Ce qui est par contre réel c'est que la majorité des nouvelles générations haïtiennes ne connaissent pas l'oeuvre de Maurice SIXTO et que nul sociologue n'attirera leur attention sur son apport dans une appréhension des moeurs de ces classes.

Or l'individu BOB C  tel qu'il se présente renvoie à des personnages comme  ceux qu'on retrouve dans les chroniques de MAURICE SIXTO qui tracent un portrait des classes moyennes et populaires haïtiennes à travers différents personnages.

Ce pourquoi Maurice SIXTO est ignoré c'est que ces odyans, contredisent totalement la fiction des macouto/militaro/duvaliéristes/tèt kale/ nèg bannann, présentant le temps des 2 DUVALIER comme un paradis.

La continuité évidente entre les personnages décrits par  Maurice SIXTO et ceux qui, journalistes commerçants, se retrouvent dans des caractéristiques partagées (bluff, vulgarité, arrogance, bêtise).

De sorte qu'on en est droit de penser que les admirateurs de BOB C ( et d'autres de ses confrères ,  de certains politiciens y compris du  genre des deux MOÏSE : JEAN-CHARLES et feu JOVENEL; ETC) sont des aficionados de comédies tragi-comiques.

Il ne faut pas oublier que les Haïtiens -en dehors de la minorité plus ou moins aisée- n'ont jamais eu droit à des loisirs, tels que le théâtre. Le peuple pouvait satisfaire son goût de la fiction dans les cérémonies vaudou qui avec leurs danses, musiques, interventions de lwa, transes offrent un spectacle complet regroupant toutes les expressions artistiques.

Le protestantisme et ses différentes sectes qui, plus que la religion catholique, a diabolisé ces manifestations théâtrales à la grecque où les dieux se mêlent aux humains et narrent une fiction réjouissante pour acteurs et spectateurs, le carnaval qui était également un moment de mise en scène et de caricature du réel  a perdu cette fonction se réduisant à une démonstration d'artistes juchés sur des chars et suivis par une masse qui, certes, s'envoie en l'air, mais ne participe plus à la représentation caricaturale de la société.

Or BOB C et ses collègues tels que GPPC, L DÉSIR,  avec leurs paroles tèt an ba, leurs gestuelles, leurs mimiques, leurs comportements incivils ( à la MARTELLY) représentent des acteurs qui, même s'ils n'apportent rien qui puissent aider aux changements de la société, ont le pouvoir comme au théâtre de faire rire, pleurer, s'indigner pour dieu merci.

Ces journalistes commerçants sont  des acteurs , des comédiens qui offrent à ceux qui les écoutent et les  regardent un moment de détente.  Détente qui, bien entendu, sert les intérêts des propriétaires des media, du secteur privé, de la CI, qui ont tous intérêt à avoir des clowns pour distraire la population et la détourner de ses préoccupations quotidiennes.

Ce qui fait que les auditeurs se marrent quand BOB C félicite un gangster pour sa musique. Ca fait partie du scénario dans lequel BOB C joue le rôle de l'amuseur : "  BOB C gou"  disent ses spectateurs, même quand il menace d'une arme un de ses confrères, il est marrant.

"Uncle P Laurent
​se pa bob pa di anyen menm. Mpa nan vye nouvel selman. Yon peyi ap sakaje moun deja pou nou vle fè yon jounal 100% nouvel, kote ti blag yo"

La pratique d'accueillir des gens dans le besoin  dans les media et/ou d'offrir des bourses à des jeunes, participent de cette même politique consistant à offrir des palliatifs à un peuple décrit comme résilent. Résilient signifiant qu'il suffit de leur donner mille gourdes  et gouyad, leur offrir quotidiennement un BOB C pour qu'il se satisfasse de ses conditions inhumaines de vie et les acceptent comme  la volonté de dieu tout puissant qui sait tout, voit tout et enverra les méchants aux enfers alors qu'eux iront au paradis.

 

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