... rentrée dans cette boutique. Je vous ai parlé ici de mon désarroi face à la mort de mon amie qui fait que pour apaiser la douleur, je déambule dans Paris sans vraiment avoir un but, juste pour éviter de penser.
Et puis, je traine dans cette boutique, regardant les articles sans les voir, sans avoir l'intention d'acheter quoi que ce soit. Et il y a cette femme Noire, très belle (pas selon les critères haïtiens: ni faux cheveux, ni faux bounda, ni faux ongles, ni maquillage/kouvri sa, ni "douko". )
Elle était assisse là, visage fermé, regard ailleurs. Je lui ai demandé si tout allait bien. Elle m'a répondu qu'elle était fatiguée dans un français approximatif mais dans lequel il était possible de reconnaître l'accent créole. J'ai pensé qu'elle était des Antilles françaises- ben oui, il y a quantité de Français des Antilles qui ne maitrisent pas vraiment la langue officielle de leur pays.
Je lui ai demandé d'où elle venait. D'Haïti et de Guadeloupe elle m'a répondu.
Et puis je lui ai dit que j'étais sa compatriote.
Et mezanmi, si vous aviez vu le changement qui s'est opéré immédiatement. La femme fatiguée au regard absent s'est transformée en une personne pleine de vie - qui malgré sa vie difficile à Paris, ses expériences amères depuis son départ d'Haïti- elle m'a raconté tout cela sans plaintes- s'est mise à me parler de l'actualité d'Haïti. Elle était au courant de tout parce que comme elle me l'a dit avec internet, What's app et Cie elle échange avec parents et amis dans la diaspora et en Haïti jusqu'à une heure avancée de la nuit. Pour la taquiner je lui ai fait remarquer que c'était là, peut-être, la cause de sa fatigue, parce qu'après ses échanges de nuit, il lui fallait bien se rendre au travail tôt le matin dans la mesure où elle habite en banlieue.
Si je vous narre cette rencontre qui m'a mis du baume à l'âme, c'est que d'abord cette personne sans éducation formelle était bien plus cohérente que ceux qui blablatent sur les réseaux sociaux.
Imaginez-vous qu'elle m'a dit être convaincue que les civils armés qui terrorisent la population étaient en général des employés des trafiquants de drogue, lesquels seraient liés aux dirigeants tèt kale et alliés. Ce qui permettait de comprendre qu'ils puissent agir en toute impunité.
Waouh, est-ce que ce type d'analyse vous pourriez l'entendre dans la bouche des politiciens, journalistes commerçants, marchands de micro, responsables des organisations des droits humains et autres membres de la société civile tels que : économistes et Cie. -en dehors de MORVAN qui comme je le lui ai déjà dit s'expose trop parce que les trafiquants de drogue colombiens, dominicains, boliviens, surinamiens, mexicains, ça ne plaisante pas. Et ce n'est pas le soi-disant "mystique " qu'ils utilisent pour supprimer les gêneurs.
D'ailleurs vous aurez pu constater que d'après ce qui n'a jamais été une enquête et ne le sera jamais, le présumé trafiquant de drogue E. DANIEL se serait rendu aux Gonaïves chez un "ougan". J'imagine que E. DANIEL un "croyant" soit tombé dans le piège consistant à ce qu'obtenir des "pwen" d'un "ougan" des Gonaïves- qui peut-être aurait eu l'ordre de l'empoisonner- lui permettrait de ne pas être exécuté.
Et puis, cette femme m'a déclaré avec une assurance -qui peut être l'expression d'un déni- que les Kenyans n'entreront pas en Haïti en janvier comme prévu. Elle m'a dit: ils (Loksidan ) ont saboté la commémoration du bicentenaire de l'indépendance en 2004, ils ne recommenceront pas en utilisant le mois de janvier, un mois qui a une importance dans l'histoire du pays, pour à nouveau venir nous envahir et nous humilier.
Waouh, cette femme ne faisait pas dans la prophétie chère aux LUKO DÉSIR et autres youtubeurs arriérés et manipulateurs Elle m'a dit, à ma grande surprise qu'elle n'était pas dans ses affaires de "bon dye" qui va "délivrer " Haïti. Si c'était le cas, depuis le temps qu'on le répète nous n'en serions pas là. Elle dit ne pas appartenir non plus à "l'ethnie" des chrétiens évangélistes " Mwen pa nan bagay leve men an lè, di amen, sekwe kò mwen, bwè dlo pye pastè". Manifestations partagées à la fois par les chrétiens évangélistes du Kenya et d'Haïti.
Sa conviction que les KENYANS n'entreront pas en Haïti en janvier repose selon elle sur le fait que les Haïtiens n'accepteront pas d'être gérés une fois encore par un corps expéditionnaire étranger.
Je ne peux pas vous dire si les propos tenus par cette femme, sont une résultante de son expérience de sa vie en Guadeloupe, puis en France. Si du fait de cet éloignement elle n'est pas perméable aux prêches des marchands de micro, youtubeurs, pasteurs, curés," ougan" qui voient le supposé diable partout et précisément là où il ne devrait pas se trouver. Que ces grandes gueules ne l'auraient pas infantilisée.
Ce que je sais et que j'ai vu en GUYANE française, c'est que ces mêmes pasteurs, prophètes, curés, ougan sont présents dans ce pays, où ils font le même boulot qu'en Haïti consistant à abuser des personnes les plus faibles.
Donc voici ce que je me suis dit. C'est que cette femme qui a entendu en Guadeloupe et en France les mêmes prêches qu'en Haïti ne serait pas forcément une exception. Et qu'il existerait quantité d'autres femmes dans la diaspora et en Haïti qui pensent comme elle. Mais que le machisme, l'absence de considération pour les femmes ne leur donnent pas la possibilité de s'exprimer.
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Elles craignent les représailles, les insultes, les médisances, elles ont peur d'être avilies devant leurs enfants, leurs familles par la gente masculine, celle qui dit vouloir aider Haïti et les autres, genre M. TORCHON et Cie tous unis dans le même "Women bashing" comme on l'a constaté avec TT, MORVAN et leurs fanatiques prenant plaisir à couvrir d'injures à caractère sexiste les femmes qui se trouvaient en conflit avec leurs "gourous".
J'ai promis à cette femme de repasser la voir.
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