... savez que quand j'ai commencé ce blog, je terminais toujours mes textes par cette phrase.
Parce que la recherche de l'eau, l'autonomie agricole, la mise en commun pour faire face aux divisions et à la machine de la répression me paraissaient une leçon de vie qui nous avait été léguée par Jacques Roumain. Laquelle, plus que celle dans les versets bibliques me semblait devoir être observée.
Mes premiers abonnés se moquaient gentiment de moi tant ça leur paraissait suranné, hors de l'actualité dans un pays occupé par les forces de l'ONU et des dirigeants occupés à se débarrasser des paysans.
Quelques 20 plus tard, il se trouve que précisément il s'est passé un événement très important qui est la construction de ce canal, grâce à un travail collectif et une participation financière notamment des personnes de la diaspora- dont certaines complètement reloues mais là n'est pas la question.
La question est que ce travail en commun pour trouver l'eau qui va permettre d'arroser des terres destinées à l'agriculture a porté ses fruits.
Maintenant, nous devons croiser les doigts- ça c'est l'espoir- et surtout lutter - ça c'est l'action- afin que cet énorme travail ne puisse pas être récupéré par des politiciens, hommes d'affaires, Grandon, avides/malveillants/cupides tout à fait capables de priver les paysans des terres arrosées en les mettant dans des situations de dépendance financière : prêts et coups de poignards des usuriers dont on sait que c'est une coutume en Haïti.
Il y a l'eau et les terres mais seront nécessaires engrais et semences dont le commerce est aux mains de certaines personnes qui ne sont pas forcément de gentilles personnes.
Aussi, il faudrait avoir pour objectif- un truc que je répète depuis nan ni nan nan, d'organiser des unités de fabrication de compost et de sauvegarde des semences.
C'est aux ingénieurs agronomes- ceux qui sont plus ou moins modernes, quand je dit moderne je veux dire qui se tiennent avertis des recherches en agro.- de mettre en place ces structures qui devraient permettre aux paysans d'éviter de se retrouver piégés par les marchands et en même temps d'ajouter à leur savoir-faire de nouvelles dimensions qui devraient augmenter le rendement des terres sans le passage obligatoire par la chimie.
Les peuples sont des arbres qui fleurissent malgré la mauvaise saison, à la belle saison, notre arbre continue à vivre.
Un peuple qui vient de produire un Jacques Roumain ne peut pas mourir.
Roumain est une immortelle qui fertilise nos ramures par son amour universel.
Tous les grands Haïtiens qui fleuriront désormais sur notre sol ne pourront pas ne pas lui devoir quelque chose.
Jacques Stéphen ALEXIS
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