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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


La corruption dans le système éducatif haïtien. Par Robert Berrouët-Oriol

Publié par Robert Berrouët Oriol sur 15 Août 2024, 15:58pm

Catégories : #AYITI EXTREME DROITE, #AYITI ROSE RAKET, #AYITI ECONOMIE, #PEUPLE sans mémoire..., #DUVALIER

L’expansion de la corruption dans le système éducatif haïtien légitimée par la « vedette médiatique » du PHTK néo-duvaliériste Nesmy Manigat

 

Comparable à une micro-milice de tontons-macoutes en col blanc, le Parti haïtien tèt kale (PHTK)occupe les allées du pouvoir depuis onze ans en Haïti. Mis sur pied par les caïds d’une nébuleuse autoproclamée de « bandits légaux », le PHTK fonctionne sur le mode du gangstérisme politique dont se sont publiquement réclamés ses chefs de file, notamment Michel Martelly et Laurent Lamothe auxquels s’est tôt associé l’économiste Nesmy Manigat. Véritable cartel politico-mafieux, le PHTK se caractérise principalement par la criminalisation du pouvoir d’État adossé au démantèlement des institutions de l’État. Au PHTK, la criminalisation du pouvoir d’État s’exerce dans la continuité de la fabrique du consentement politique dont le rôle central est l’« invisibilisation » de la corruption » afin qu’elle soit, par la captation de la « rente financière d’État » et diverses formes de rapine, efficiente et rentable à tous les étages de l’édifice social. Les mécanismes d’« invisibilisation » de la corruption » font appel à plusieurs « ressources logistiques », entre autres la « notoriété » de certains universitaires idéologiquement apparentés ou placés sous contrat « pour services rendus ». Promouvoir l’image d’une Haïti où règnerait l’État de droit et servir de caution intellectuelle à l’« invisibilisation » de la corruption » sont les deux principales missions dévolues à plusieurs universitaires haïtiens, entre autres à l’historien Weibert Arthus, actuel ambassadeur d’Haïti au Canada, et au sociologue Fritz Dorvillier, ex-consul général d’Haïti à Montréal et auparavant laudateur grassement rémunéré chargé de promouvoir, dans les médias haïtiens, les « miracles » accomplis par Nesmy Manigat dans le système éducatif national. Fritz Dorvillier a été « démissionné » de son poste de consul, en 2022, à l’instigation du gouvernement fédéral du Canada, dans une obscure affaire d’achat de blindés qui n’auraient pas été livrés à la Police nationale d’Haïti.

Le plus emblématique « missionnaire » sous contrat des « bandits légaux » est incontestablement le sociologue Louis Naud Pierre, figure intellectuelle de premier plan du PHTK. À l’instar des intellectuels au service de la dictature de François Duvalier --les frères Paul et Jules Blanchet, l’autoproclamé « historien » Rony Gilot, laudateur de la dictature duvaliériste, l’idéologue noiriste-raciste René Piquion, Gérard Daumec, Clovis Désinor, le proto-nazi Gérard de Catalogne, admirateur de Pétain et de Maurras et responsable éditorial des « Œuvres essentielles » de François Duvalier--, Louis Naud Pierre joue un rôle essentiel dans le dispositif narratif, idéologique et politique du cartel politico-mafieux du PHTK néo-duvaliériste. Il est en effet attesté que Louis Naud Pierre est le principal rédacteur de la pseudo « Constitution » de janvier 2021 que Jovenel Moïse et le PHTK ont en vain tenté de faire adopter par un référendum illégal. Ce référendum a été annoncé mais n’a pas été tenu en raison de la forte opposition de la société civile haïtienne, de plusieurs juristes et constitutionnalistes haïtiens ainsi que de la Fédération des Barreaux d’Haïti. (Sur lacriminalisation du pouvoir d’État voir l’article de Jean-François Gayraud et Jacques de Saint-Victor, « Les nouvelles élites criminelles. Vers le crime organisé en col blanc », revue Cités 2012/3, no 51 ; voir aussi « La criminalité en ‘’col blanc’’, ou la continuation des affaires… », Le Monde diplomatique, mai 1986 ; voir également l’éclairant article de l’économiste Thomas Lalime, « Haïti : la gangstérisation de la politique ou la politique de gangstérisation ? », Le Nouvelliste, 14 mai 2019.)

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