( Texte revu et corrigé datant de 2019) Kokorat : Réponse à Gary Victor ou l'essence d'un mot! Par Garaudy Laguerre

Publié par siel sur 2 Août 2024, 10:04am

Catégories : #REFLEXIONS perso, #AYITI EXTREME DROITE, #AYITI ROSE RAKET, #PEUPLE sans mémoire..., #DUVALIER

Kokorat : Réponse à Gary Victor ou l'essence d'un mot! Par Garaudy Laguerre

Publié par siel sur 17 Septembre 2019, 22:18pm

Catégories : #AYITI ROSE RAKET, #CULTURE, #PEUPLE sans mémoire..., #DUVALIER

Le texte de "l'écrivain le plus lu d'Haïti "est ICI.

Pour ma part, je n'ai jamais compris comment ceux qui se présentent comme des intellectuels aient pu reprendre ce terme négatif et raciste et se l'approprier comme si de rien n'était dans leurs écrits.

Il me semble que Garaudy Laguerre cerne bien la question et aussi, à travers sa démonstration, montre comment la mauvaise éducation, l'aliénation , le racisme, le désir des Noirs de la classe moyenne, en plein changement de statut social de se démarquer de leurs origines, l'absence de conscience du bien commun conduisent à cette acceptation de la déshumanisation.

Sur les réseaux sociaux, dans les commentaires sur le net, kokorat, kaka, santi fò, rats, singes, chiens, crabes, serpents, cochons et différentes autres saletés qui toutes animalisent les humains - Lu sur le net FouFoune B RAMEAU SE YON KOCHON- accompagnées souvent d'images d'excréments et/ou de photos dégradantes de Noirs qui n'ont rien à envier à celles que l'on retrouve sur les sites d'extrême-droite, sont courants et étonnamment, ne paraissent révolter personne.

Bestialiser, ou simplement animaliser un humain, c’est le dévaloriser, le considérer comme naturalisé, accessible sans limite, exploitable sans limite, appropriable, taillable, corvéable, consommable. — (Françoise Armengaud, dans Si les lions pouvais parler, (direction de Boris Cyrulnik), p 882. Citée par Catherine Songoulachvili dans Écrire l’animal aujourd’hui, (rassemblé par Lucile Desblache), p 183.)

J'ai souvent parlé de ce sujet en invoquant le texte d'Hannah Arendt dans lequel est développé la relation entre la violence verbale, les insultes qui ont pour fonction de préparer le passage aux violences physiques et de les justifier. Animaliser l'autre autorise tueries, massacres, génocides.

Les aristocrates français avaient inviter que leur sang était bleu. Ceux qui avaient le sang rouge étaient des " kokorat". En Russie, pour les aristos propriétaires terriens, leurs paysans qui vivaient et travaillaient leurs terres étaient dénommées des "âmes" (parce que baptisés comme les esclaves Noirs, ils n'étaient pas vraiment des hommes mais des sortes d'entités qui auraient le privilège d'aller au paradis (ou en enfer) après leur passage sur terre)

Et récemment nous avons pu entendre un officiel religieux de l'État d'Israel qualifier les Palestiniens d' "animaux humains". De même qu'eux-mêmes les Juifs étaient appelés " rats" par les Nazis. Encore une démonstration que la violence verbale provoque la violence physique et qu'animaliser les personnes, c'est les déshumaniser et s'autoriser à leur faire subir les pires supplices, sans aucun état d'âme.