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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Toujours plus chers, les produits alimentaires

Publié par Elsie HAAS sur 27 Février 2008, 10:16am

Catégories : #REFLEXIONS perso

Beurre, yaourts, pâtes, céréales, biscottes, pain de mie, riz, jambon... Ce n'est pas une liste de courses mais l'énumération des produits qui ont vu leur prix s'envoler de 5 % à... 48 % entre novembre 2007 et janvier 2008. De fait, sur 1 055 références de produits laitiers et céréaliers comparés, près de la moitié ont augmenté, dont 200 de plus de 10 %. Moins de 60 références ont baissé "de quelques pour cent", selon le numéro de mars de  60 millions de consommateurs, mensuel de l'Institut national de la consommation (INC). D'après le magazine, il y a un hic : "La flambée des matières premières ne peut justifier des hausses d'une telle ampleur, et cela a continué en février", assure Marie-Jeanne Husset, la directrice de la rédaction. "Le prix du lait ne représente que le tiers du prix final du yaourt. Comment expliquer que certains yaourts aient augmenté de 40 % ?" s'étonne-t-elle.
Suite de l'article
http://www.lepoint.fr/actualites-societe/toujours-plus-chers-les-produits-alimentaires/920/0/225412

Et la réaction du gouvernement  (car réaction il y a eu)
:François Fillon promet une "opération coup de poing" contre la flambée des prix
fr.wasalive.com/fr/fillon+promet


Il s'agit d'un problème international.Comme le montre les manifestations du 22 février au Burkina Faso.
http://fr.allafrica.com/stories/200802220824.html

  Cependant les producteurs et les distributeurs semblent s'être donné  la main pour augmenter leurs bénéfices. Il ne faut pas oublier que certaines entreprises de production et de distribution sont côtées à la bourse et par conséquent ont une obligation de profit fort vis-à-vis de leurs actionnaires.

D'un autre côté,  il y  a cette folie étatsunienne et brésilienne de production de biocarburants notamment dans les pays du Sud qui confisque des terres qui devraient normalement  être réservées à la production agricole, faisant ainsi le bonheur des grands producteurs étatsuniens de blé, de maïs etc. qui voient  leurs prix de vente augmenter progidieusement. A celà il faut ajouter la marge des  importateurs/distributeurs qui ,quand ils sont comme en Haïti les seuls maîtres du jeu, peuvent faire varier leurs prix comme bon leur semble.

En Haïti, le président de la République confronté  à ce problème a pris les choses un peu à la légère en donnant une réponse à la Latortue,  (Premier ministre pendant le coup d'Etat de 2004 à 2006) c'est-à-dire: " mangez du maïs si vous ne pouvez pas vous payer du riz."
Demander aux gens de manger local, c'est être totalement déconnecté de la réalité et  c'est mal cerner la problématique posée par l'absence de production nationale et de distribution des produits quand ceux-ci existent. 
Même au marché populaire  de la Croix des Bouquets ((je ne parle pas de Pétion Ville)  où  je suis allée faire des courses lors de mon dernier séjour les denrées alimentaires: avocats, tomates, ignames,  carottes, fruits, etc., coutaient à l'époque excessivement cher. La majorité de ces produits étant  importée de la République Dominicaine (les citrons verts par exemple )  et des USA.

Le clan des  négociants importateurs/distributeurs, il ne faut pas avoir peur de le dire,  a totalement ruiné la production  nationale et tient le gouvernement et la population par le monopole de la bouffe notammment avec 3 produits  consommés par l'ensemble de la population: la farine dite France pour le pain, les haricots rouges et le riz qui par je ne sais quel miracle  a été imposé à la population comme plat national incontournable.
Adieu, le  poulet pays, le cochon noir, le délicieux maïs avec les haricots rouges, le petit mil, les ignames, malangas et autres racines !
Dans le plat dit national on ne retrouve que de l'importé: le riz, le cochon des griots, les carottes et choux du "pikliz", les plantain et les haricots. Les négociants importateurs sont arrivés à ce tour de force d'instaurer un "plat national "qui  dépende  totalement d'eux. Quel symbole !

Un exemple de la dépendance totale de l'Etat haïtien à ce clan de l'importation :
Un homme d'affaires haïtien de la diaspora avait voulu importer de la farine en Haïti. Comme c'était au moment des élections présidentielles de 2006, il demanda à un des candidats (malheureux) si celui-ci une fois président pourrait l'aider dans ses démarches.
Devinez quelle fût la réponse de ce candidat à la présidence, grand démocrate et grand intellectuel ?
Mon cher, lui dit-il pour ce qui est de la farine, je crois qu'il vaudrait mieux ne pas  trop t'aventurer dans ce secteur parce que c'est un monopole qui appartient à certaines personnes.
Vous vous rendez compte, voici la réponse d'un candidat à la présidence à quelqu'un qui veut investir dans son propre pays! Démisssion totale.
Et c'est partout comme ça dans tous les domaines :  produits chimiques, médicaments, finance, produits alimentaires en gros et en détail, les voitures. Tout est cadenassé.
D'où le succès de ces négociants dont on nous dit qu'ils ont doublé leur chiffre d'affaire depuis 2004, n'ayant pas eu à payer de taxes pendant trois ans.
Ne serait-ce  pas là une action assimilable à un crime de non assistance à population en danger ?
Au même  moment où circule dans la presse internationale la nouvelle que des Haïtiens se nourrissent de galettes de boue, on apprend l'ouverture d'un nouveau supermarché  avec photos à l'appui, qui offre des cartes de crédit à ses clients.
Dingue !

Au même  moment où circule dans la presse internationale la nouvelle que des Haïtiens se nourrissent de galettes de boue, on apprend l'ouverture d'un nouveau supermarché  avec photos à l'appui, qui offre des cartes de crédit à ses clients.
Dingue !
Megamart bouscule le marché de l'essence
« Nous sommes des investisseurs qui veulent faire de l'argent, mais nous en gagnons en aidant nos clients à faire de bonnes affaires », cette phrase résume la philosophie de Réginald Boulos qui après le succès de la chaîne de supermarchés Délimart (4 enseignes dans l'aire métropolitaine), savoure la réussite un an plus tard de la grande surface de vente au rabais Megamart, le Cosco haïtien.
www.lenouvelliste.com/articleforprint. php?PubID=1&ArticleID=54128 - 32k -


On lit aussi dans ce même journal une proposition de  Marc L Bazin, pourtant encore récemment un des chantres du néolibéralisme,  « Pour un office national du riz »,. Proposition stimulante mais qui n'a aucune chance de voir le jour dans les conditions actuelles  et avec ce gouvernement vu qu'elle entre en conflit avec les intérêts du clan de l’importation.
http://www.lenouvelliste.com/blogs/blog.php?r=2#b63

On répète souvent que les Haïtiens sont incapables de se gouverner, ce que confirmerait  la dépendance totale à l’étranger. Cet adage qui fait office de Bible dans la classe moyenne- qui a fini par l' intérioriser, par faire sienne cette croyance en une tare haïtienne presque génétique- s'est transformé en un complexe d’infériorité.
Un complexe qui, encore une fois, représente un des outils redoutables  de la stratégie  des négociants de l’importation  puisqu'il leur permet d'assurer la  domination de l’économie haïtienne  avec l'approbation des Haïtiens de la classe moyenne qui en redemandent. Les négociants de l'importation apparaissent  pour cette classe d' écervelés comme les "sauveurs" , de véritables messie qui grâce à leur savoir faire leur permet d'aller dépenser leurs gourdes (monnaie nationale haïtienne) dans leurs supermarchés climatisés.
Qu'est-ce qu'ils doivent  se tordre de rire !












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