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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


1991-2012. 21 années après le coup d'Etat, témoignage de Marvel Dandin (Rediff)

Publié par siel sur 5 Octobre 2013, 10:35am

Catégories : #PEUPLE sans mémoire...

J'ai publié le 30 septembre 2013, Le capitaine Fritz Pierre-Louis, un martyr du coup d'Etat du 30 septembre 1991 le texte de Marvel Dandin trouvé  sur un autre site que Kiskeya et sans mention du nom de l'auteur. Rectificatif donc, le texte en hommage au capitaine Fritz Pierre-Louis est de M. Dandin. Je l'avai publié l'année     dernière, précédé, as usual, de mon commentaire que vous trouverez çi-après
Dimanche 30 septembre 2012

 

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Marvel Dandin nous donne ici sa lecture de la mort  du capitaine Fritz Pierre-Louis. Il ne se serait pas suicidé mais aurait été assassiné par ses frères d'armes, les putschistes.

Le problème avec ces témoignages c'est qu'ils arrivent trop tard.

Radio Kiskeya a été partie prenante du putsch de 2004.

C'est étonnant que ces journalistes aient, dans leurs analyses, tenu aussi peu compte d'une histoire récente dont ils ont été eux-mêmes les protagonistes.

Cet aveuglement, cette passion à  se fourrer dans un trou dont ils n'avaient pas prévu l'échelle pour en sortir est bien triste. Triste est trop faible, tragique correspond mieux à la situation provoquée et par le Coup de 1991 et par celui de 2004.

En 2004, beaucoup de gens innocents des bidonvilles et de patriotes sincères ont été assassinés, comme Fritz Pierre-Louis-  à cause de  ce manque de vision politique de ceux-là mêmes qui auraient dû se retrouver au premier rang pour défendre la Constitution, laisser le président terminer son mandat et lutter d'arrache pieds contre les dérives du pouvoir.

En principe, c'est ça la démocratie.

Ceux qui se prétendaient éclaireurs, se sont alliés aux bourreaux de 1991 pour  des tas de raison, dont il me semble que la plus déterminante  tient à la  la rancoeur,  aux blessures d'ego, à la mesquinerie,  au désir de revanche, très loin de considérations sur le bien commun,  sur un quelconque amour d'Haïti  et une préoccupation de   son devenir .

Sans compter l'appat du gain et l'attrait du pouvoir.

Que leur avait-on promis ?

Des ministères ? Des Lexus rutilantes ? 

Des verroteries semblables à celles qu'offraient les esclavagistes aux rois nègres d'Afrique ?

Ils se sont alliés aux forces qui, dès 1986, se sont attelées à  faire échouer les justes revendications du peuple haïtien à  une vie digne: à lui en faire voir de toutes les couleurs, à l'empêcher de respirer, à l'entrainer dans la délinquance, au non-respect de lui-même, à le forcer à fuir son pays.

La population haïtienne, prise en otage, paye le prix fort  pour ces mauvais acteurs d'une mauvaise piècee de théâtre.

Qu'aurait pensé Fritz-Pierre Louis, en voyant ses camarades de lutte s'allier à un Jodel Chamblain ? 

Qu'aurait-il pensé à voir un ancien macoute à la tête du pays ?

Mais certainement qu'ils vous diront qu'ils ont eu raison. Car persévérer  dans l'erreur est une des caractéristiques de ces gens-là.

Pourtant, le peuple haïtien n'attend que cela d'eux, qu'ils soient capables de faire un bilan, d'examiner leurs actions passées et de dire "nous avons fait des erreurs" - commme un Guy Philippe l'a fait dans l'affaire des émetteurs de Boutilliers saccagés par lui-même  et sa bande, sabotage attribué au gouvernement d'Aristide par les journalistes même de Kiskeya sans enquête aucune, comme ils l'ont fait avec le père Jean Juste, une personne qui a milité, plus que eux ne l'auront jamais fait, pour la défense des droits de Haïtiens, provoquant pratiquement son lynchage, son emprisonnement et sa mort.

Ce n'est vraiment pas beau. Et ça ressemble assez bien aux pratiques du pouvoir actuel qu'ils dénoncent.

Une ritournelle qui tourne, tourne, par faute d'autocritique. et qui les pousse maintenant à demander le départ de Martelly. L'OPL met en accusation le pouvoir rose Tèt Kale dans une "Adresse à la nation"

Oui, en vérité, à regarder le chemin  qui a conduit ce pays des luttes de 1986  au grenn-nanboundaisme et à la présidence de Martelly, on ne peut que faire le constat de l'infantilisme et de l'égotisme des dites élites haïtiennes, dites progressistes qui ont préféré à la vérité, le mensonge, la calomnie et les zen dans lesquels le pays  s'enfonce carnavalesquement.

Sans compter l'élimination physique de tous ceux qui ont lutté sincèrement pour  mettre fin  au désordre de l'ordre injuste.

En ce 30 septembre, nos pensées, notre reconnaissance vont à ces  marrons de la liberté.

Ils sont morts d'avoir osé.

Comme Jacques Roumain, de même que Jacques Stephen Alexis, ils nous inspirent et nous guident.

Nous ne les oublions pas.

 

Article (revu et corrigé) publié sur le site de Kiskeya le samedi 30 septembre 2006

officier-haitien-anomyme-fritz-pierre-louisLe capitaine Fritz Pierre-Louis fut probablement assassiné le 30 septembre 1991 au Palais National, après une folle et chaude journée au cours de laquelle les hommes placés sous son commandement et lui-même ont ramené au siège de la présidence un chef d'Etat dont le sort était pourtant déjà scellé.

Maintenant que le médecin-légiste qui avait procédé à l'autopsie du corps n'est plus, on peut révéler qu'il avait sorti deux rapports : un pour le GQG des FAD'H accréditant la thèse du suicide ; un autre, le vrai, remis aux parents, particulièrement au benjamin de la famille, Bertrand Pierre Louis, qui devait tragiquement disparaitre par la suite dans le cadre d'un drame familial. Ce dernier rapport attestait bien du fait que l'officier, droitier de son état, n'avait pas pu se loger une balle à l'oreille gauche.

Sa « journée », comme disent fièrement les américains (Américains, corrogé par bibii), aurait pu cependant se terminer différemment, de façon moins tragique, si, quelques heures seulement auparavant, le chef de l'Etat avait tant soit peu tenu compte de son analyse judicieuse de la situation qui se développait dès la veille au soir et qui allait se préciser avec les événements enregistrés dans la matinée du 30 septembre.

Retranché en la résidence du « président » à Tabarre, Fritz Pierre-Louis avait clairement vu venir le « coup d'Etat ». Il avait alors proposé une riposte urgente et appropriée. Mais, le chef avait demandé d'attendre...Il était en compagnie des officiers-médecins Fourel Célestin et Nicolas Sperduto, communiquant constamment au téléphone avec le général Cédras qui le convainquait à chaque instant qu'il ne s'agissait pas d'un coup d'Etat, mais plutôt d'une simple mutinerie qui allait être incessamment matée.

Et on a attendu...Jusqu'à l'arrivée en la résidence de Tabarre de l'ambassadeur de France Jean Raphael Dufour qui, après avoir rencontré le général Cédras, était parvenu à la conclusion qu'un coup d'Etat était en cours et qu'il fallait que le président regagne coûte que coûte le Palais afin de tenter de contrôler in extremis la situation. L'exécution de Fritz Pierre-Louis, présentée par la suite comme un suicide, fut une étape décisive dans la réalisation du coup d'Etat. Ceux qui l'ont connu savent que, vivant, il aurait tout tenté pour renverser la situation. Il aurait pu alors compter sur son ascendant sur ses camarades militaires dont les plus gradés l'appelaient « le chef ».

Suite de l'article : link

 

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