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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


28 novembre 2010, élections présidentielles fantasmagoriques en Haïti

Publié par siel sur 28 Novembre 2010, 10:10am

Catégories : #E. HAAS chronique

La rançon de la défaite

 

 Les dés son jetés.

Aujourd'hui aura lieu la grand-messe financée par l'étranger

pour doter Haïti d'un président

qui saura appliquer le programme du Plan Collier.

 

Les élections qui devraient

être une fête de la démocratie

se présentent au contraire comme une fête à la prédation.

 

C'est tragique, parce que les Haïtiens qui ont été soumis

à tant d'injustices  au cours des ans

et qui se sont tant battus

pour sortir leur pays du "faire noir" imposé il y a une cinquantaine

d''années - au moins- par l'international

pour  préserver la Caraïbe de la contagion

du communisme,

sont donnés d'emblée perdants.

 

C'est tragique, parce que les Haïtiens

qui se sont battus avec courage depuis l'indépendance du pays,

proclamée en 1804,

pour  créer une nation de liberté, fraternité et égalité

ont échoué face à la campagne médiatique organisée

contre la jeune nation dès sa création;

face aux nombreux chantages économiques

dont la dette de l'indépendance

qui l'ont empêché de se développer;

face à la complicité des Haïtiens eux-mêmes des classes moyennes

et des commerçants du bord de mer

dont la plus symbolique manifestation  de duplicité a été

le boycott de la commémoration du bicentenaire de l'Indépendance.

Et le retour officiel des duvaliéristes aux commandes du pays.

 

Les intellectuels, pas tous heureusement

- mais ceux que j'ai

nommé les zentellectuels pour leur usage immodéré des zen (ragots)

et leur méconnaissance totale/capitale du rôle de l'économie

dans une société-

en  privilégiant l'anecdote au fondamental,

l'émotion à la raison

ont une grande responsabilité, en 1957

comme en 2004, dans le saccage de la société haïtienne.

 

Depuis l'ouverture de ce blog,

j'ai avec patience répété, analysé

démontré à partir de comparaisons  et d'analogies

avec des événements qui se passent ailleurs dans le monde,

-comme par exemple la faillite économique  actuelle de l'Irlande,

le fameux" tigre celtique",

que la manie de ces zentellectuels de vouloir faire de la réalité haïtienne

une somme de paradoxes, n'était rien d'autre qu'un masque pour

dissimuler  la lutte des classes

et l'accaparement des ressources du pays  et du savoir par une minorité.

 

Il n'y a absolument rien de paradoxal à ce que Haïti compte un grand nombre d'écrivains

alors que la majorité de la population est analphabète.

Dans la Russie des tsars, on peut faire le même constat.

De plus, en Haïti, l'usage et la maîtrise du français

a été la chasse gardée d'une minorité

qui, sous prétexte de défense de la "civilisation",

a refusé de mener une campagne réelle d'alphabétisation en créole

et de production de matériaux pédagogiques dans cette langue.

 

Une réforme qui aurait permis à la majorité de la population de sortir

de son isolement et d'avoir les moyens de se positionner comme des acteurs

à part entière  en savoir à ceux qui en ont fait leur monopole.

La classe moyenne, elle-même,  se serait dynamisée grâce à cette compétition

au lieu de se morfondre dans la répétition, les mensonges, l'infantilisme

le ressassement, la bigoterie et  le faire semblant.

 

Les élections d'aujourd'hui, sont le résultat d'un ensemble de capitulations

de ces classes moyennes qui- au moins depuis 1957-

et récemment en 2004

se sont désolidarisées de la majorité de la population

se sont désintéressés du bien commun

- on voit comment elles ont exiggé le gel des fonds de la BID

pour l'amélioration du système d'eau potable dans l'Artibonite, précisément

en 2001/2002/2003/2004 etc.-

Ces classes moyennes se sont intéressées uniquement à régler

leurs propres petites affaires

pour s'aligner du côté de ceux qui possèdent l'argent, les média et les armes.

 

Les élections d'aujourd'hui, 28 septembre 2010, marquent un véritable tournant

dans l'histoire de la République d'Haïti.

Elles consacrent la mise sous tutelle du pays et de ses dites élites politiques

par la communauté internationale.

Elles consacrent le passage vers un nouveau système économique

qui grâce aux changements

de la constitution programmés et prévus dans le plan Collier

autorisera la vente des terres d'Haïti aux sociétés étrangères

qui souhaitent en faire des plantations de mangos et d'agrocarburants.

 

Les Haïtiens, secoués par le séisme, malades du choléra

seront chassés de leurs lopins de terre,

mis au travail sur les plantations

et si tout se passe comme prévu dans le plan,

interdits de séjour à Port-au-Prince,

qui devrait être entourée d'un mur comme celui en construction autour

de Bagdad.

 

Si le choléra est là pour durer, selon l'OMS

les camps de réfugiés à l'intérieur du pays également

dans la mesure où ils représentent une réserve de travailleurs

corvéables à merci,

 et un espace de désordre toléré où règnent peur, violence et impunité,

meilleurs  outils pour empêcher une population de se révolter

comme dans tout système autoritaire.

 

Avec la restauration de l'armée au programme des candidats

favoris de  l'internationale,

on se dirige vers  la création d'une sorte de milice privée

au service non pas de la nation

-on se demande à qui cette armée ferait la guerre-

mais à celui des intérêts des acteurs économiques

dont - et ça c'est le plus important-

ceux qui fouillent la terre à la recherche de l'or,

comme Eurasian Minerals et d'autres qui sont sur les rangs

comme Hidalgo Minings

 

Et je ne peux m'empêcher en pensant au futur d'Haïti

de faire un parallèle entre l'épidémie de choléra

et les maladies qui ont infecté les populations autochtones de Ayiti

et ont aidé à la disparition de  millions de personnes

au moment même de la course à l'or par les Espagnols.

 

Voici ce qu'il en était :

 

Le franciscain André Thevet, écrit Félix Reichlen, apporte son douloureux témoignage sur l'"Isle de Haity ou Espaignole" : ...Ces pauvres gens n'ont pu subsister aux charges que leur donnèrent les Espagnols... De fait les contraignaient-ils d'être tout le long du jour au soleil ou par les monts à chercher de l'or ou le long des fleuves à cribler les sablons... Si bien les ont accablés que de 900'000 personnes dont on faisait état quand les Espagnols assujettirent cette île, la plupart fut en peu de temps évanoui: Certains sont morts par le travail imposé, d'autres se firent mourir eux-mêmes pour sortir de l'enfer... Les femmes elles-mêmes se sentant grosses ont usé d'herbes avec lesquelles elles faisaient avorter le fruit qu'elles avaient au ventre."

`

Sources http://www.potomitan.info/ayiti/ecologie.php

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