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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Alterpresse, Martinique/Guadeloupe : S’émanciper de toutes les dépendances

Publié par Elsie HAAS sur 25 Février 2009, 10:50am

Catégories : #FRANCE

Par Francis Carole et Clément Charpentier-Tity

"Depuis plusieurs décennies, en effet, on a assisté au développement d’une société de surconsommation fondée sur l’importation. Ce système est dominé et organisé par la caste békée qui maîtrise, en totalité ou en majorité, les centrales d’achat, la grande distribution et les principales filières de l’économie."

"La position de monopole des békés, la complicité active de l’Etat français avec la "communauté", l’extrême dépendance par rapport à l’extérieur, l’absence de souveraineté alimentaire ont généré un système mafieux fondé sur la spéculation, le pressurage des consommateurs, la cherté de la vie et la précarité."

Amis haïtiens, ca ne vous fait pas l'effet d'un "déjà vu" ces deux extraits ? Il est question aussi de "clientèle captive". Les consommateurs martiniquais sont coincés avec les importations de France. Les Haïtiens les pauvres, avec celles des USA et tous les pèpè que les importateurs font rentrer des 4 coins du monde. De plus, récemment, un des gros bosses de la place a ouvert un mégasupermarché où le client a droit à des cartes de crédit.
Pour ce qu'il en est du client haïtien, le juste mot ne serait pas "pressuré", il faudrait en inventer un autre qui puisse traduire le coupe gorge dans lequel il est pris. Les Martiniquais sont quand même bien + favorisés parce qu'eux au moins n'ont pas sur le dos le FMI, USAID et les ONG + la Minustah.
Quant à la question du foncier qui est évoquée dans le papier et la dépossession de leurs terres par les affairistes ;  une opération de ce type est en mode accéléré en Haïti depuis 2004.
Il y a eu une tentative pour  virer les gens de Cité Soleil au prétexte que le quartier était un foyer de partisans d'Aristide. Cette tentative a pour l'instant échoué. D'autant plus que le gouvernement vénézuelien a entrepris,  récemment, un projet de construction de maisons à Cité Soleil.
Mais, on peut être sûr que ce n'est que partie remise. Ces gens là ne lâchent pas le morceau, comme ça; ils ont le temps et l'argent pour eux.
Par contre, "l'opération Habitation Leclerc" bat son plein. Le journal "Le Nouvelliste" nous en a fait un rapport élogieux. A lire les commentaires des lecteurs, ils  semblent se réjouir de cette initiative, qui, à première vue, peut paraître intéressante.
 Après tout rendre salubre un quartier, restaurer un bâtiment historique, qui peut demander mieux ?
Mais la manière dont le projet a été initié, dans l'opacité la + totale, sans participation des habitants,  sans appel d'offre, semblerait plutôt laisser voir une opération purement immobilière de "gentrification", comme on dit aux USA, c'est-à-dire de rejet hors du quartier des populations démunies pour les remplacer par des "bourgeois".
Les promoteurs de l'opération réhabilitation de l'Habitation Leclerc ne semblent pas avoir entendu parler de l'urbanisme participatif, c'est-à-dire l'intégration des habitants dans la conception d'un projet urbain.
Comme personne n'a vu les plans, ni n'a compris, exactement de quoi il en retoune - parce que pas expliqué clairement, on est en droit du fait même de cette "ormeta", de s'attendre au pire.
Et comme, évidemment, à l'inverse de ce qui se passe dans les pays démocratiques, il n'existe pas d'associations de gens du quartier, ni de syndicats, ni de journalistes, ni de rien du tout face à ceux qui ont décidé de faire cette "opération Habitation Leclerc", il est fort à parier que les démunis, seront encore une fois, comme toujours en Haïti, abusés. On va leur donner trois francs six sous pour leurs baraques pour qu'ils aillent voir ailleurs. Ailleurs, ça veut dire aller s'installer dans un autre des bidonvilles de la capitale, augmentant ainsi la pression  démographique et l'insécurité dans ces quartiers pauvres.
Un engrenage infernal .
"Open society" n'est-de pas !

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