Je lis-ça sur le net :
1-"On ne parle jamais d’Haïti sans mentionner sa misère, son instabilité politique et sa violence alors qu’Haïti est bien plus que cela, un pays formidable avec une grande histoire qui fut dans le passé la perle des Antilles."
2-"Alors que les haïtiens s’attendent à voir la force de l’ONU"
Kimafoutiesa ! -me suis-je dit - expression en martiniquais qui signifie " qu'est ce que c'est que ce foutoir !"
Tonnerre ! - expression qui en Haïti marque un certaine indignation prôche de la colère.
Comment se peut-il qu'après 200 + 5 ans d'indépendance les habitants d'Haïti puissent en être encore à confondre Saint-Domingue, la colonie et Haïti leur pays ?
Saint-Domingue, oui ou non, c'était bien une colonie française peuplée d'esclaves achetés en Afrique au prix du bois d'ébène et qui fut appellée "La perle des Antilles " parce que les colons esclavagistes en retiraient un profit maximum, grâce à l'exploitation maximum de leurs Nègres ?
C'est bien ça n'est-ce pas ?
Alors, comment avoir l'audace, l'impudeur et la niaiserie de se glorifier de ce titre de "Perle des Antilles"?
C'est insensé, humiliant et osons-le mot, complètement immoral.
J'imagine la suffisance du descendant de colon dans le Bordelais en lisant ce "Perle des Antilles". "Oui," pourrait-il déclarer, et à juste titre d'ailleurs, "nous autres, nous savions faire marcher ces nègres aux fouets, les faire courir aux chiens et les marquer aux fers."
Mezanmi Haïti n'a jamais été la "Perle des Antilles".
Il faudrait peut-être faire un tour sur le divan du psychiatre pour arriver à admettre la réalité qui est : que le pays qui s'est donné pour nom, Haïti, nom utilisé par les premiers habitants Taïnos, génocidés de cette île, et en hommage à eux, a été la "manman libeté", c'est-à-dire et tout simplement, la première République formée par des anciens esclaves, au monde.
Point final.
Ces histoires de glorifier l'esclavage en rabachant, comme des perroquets, la leçon apprise chez les bons pères de l'Instruction chrétienne, c'est assez.
Tan pri, sou ple, suspan fè tèt nou wont !
S'il vous plaît, arrêtons- nous de nous avilir !
Ensuite, que signifie cette incapacité totale/ capitale d'écrire les Haïtiens avec une majuscule comme il se doit ?
Même chez ceux qui se prétendent du "Club de l'excellence", chez les vigilants chasseurs de fautes d'orthographe, chez les miliciens, pourfendeurs à tire larigo de la médiocrité, se retrouve cette impossibilité d'utiliser un h majuscule pour nommer les Haïtiens.
Alors qu'ils ne manquent jamais d'écrire les Français avec un f majuscule.
Vous me direz : "C'est anecdotique, il s'agit d'une faute de frappe, d'un oubli".
Non mezanmi, le phénomène est récurrent et se retrouve, aussi bien dans les papiers des journalistes, comme c'est le cas içi, que dans ceux des dites "têtes pensantes". C'est un phénomène général.
C'est quoi exactement, ce fantasme qui consiste à imaginer que nos ancêtres esclaves étaient aux commandes du pays du temps de "La perle des Antilles" ?
De quelle manière devons-nous l'interpréter ?
Pouquoi même les éminents professeurs qui s'adjugent le qualificatif de "crême des crêmes" persistent-ils contre vents et marées à utiliser un h minuscule à la place de la majuscule pour désigner les Haïtiens ?
Pour se désigner donc.
Répéter ad nauseum, jusqu'à la nausée," Perle des Antilles" et écrire les Haïtiens avec un petit h, il y a là comme une concordance dans la révision de l'histoire - se nou men/men ki te met Saint Domingue- et le déni d'identité - nou pa kanpe sou anyen, pa menm sou an H majiskil.
Du moins, c'est ainsi que j'interprète. cette addiction.
Et je trouve que c'est franchement grotesque.
Commenter cet article