L’esclavage ou rien
Tel semble être le slogan préféré de nombreux patrons/gérants/courtiers de la sous-traitance.
Pour cette catégorie de patrons, les ouvriers sont de simples machines jetables et remplaçables à volonté.
Ces brasseurs d’affaires, partenaires préférés de l’Etat Haïtien et des donneurs d’ordre étrangers, ne jurent que par le profit maximum et le paiement minimum, en bons émules des colons d’autrefois.
Ainsi, fort du pouvoir arbitraire à eux concédés par « les blancs » et l’Etat Haïtien, des patrons exigent-ils de leurs ouvriers des quotas-tarif, dépassant largement les limites du possible.
Récemment, l’un d’eux voulut forcer des opérateurs à renouveler des efforts qui les avaient totalement épuisés à la fin de la semaine. Ils avaient à bout de souffle confectionné 5 000 pièces du lundi au samedi. Totalement éreintés, ils ont fait comprendre au patron/gérant/courtier, qu’il leur était impossible de poursuivre le travail à ce rythme.
Alors, vous imaginez-vous la réaction de ce « donneur d’emplois » face à cette contrainte, cet « empêchement de force majeure » ? Ces ouvriers et ouvrières qui travaillent pour moins d’une bouchée de pain ont simplement reçu une punition. Un renvoi de trois jours. Un avant-goût de révocation. Question de leur faire comprendre deux choses à mon avis.
1- Qu’ils ont intérêt à pratiquer obéissance passive envers les maîtres/maîtresses -quitte à se retrouver au sanatorium- sous peine de révocation;
2- Qu’ils ne sont pas indispensables à l’usine dans un pays où le chômage est la règle.
Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que la misère est si bien entretenue.
L’ensemble de politiques économiques et sociales appliquées dans ce pays tant pour encourager l’exode rural, décourager la production agricole, agro-industrielle, artisanale, empêcher la décentralisation, maintenir intact les bidonvilles, rentre dans ce projet macabre antinational.
Mais les colons français en leur temps, se croyaient à l’abri de toute surprise désagréable et l’histoire a prouvé que les esclavagistes avaient tort.
Myrtha Gilbert
9 juillet 2009
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