Lu sur le net :
En français traduit par moi, ça donne ça :
Aristide a passé tout son temps à faire le gros bras avec la communauté internationale et la bourgeoisie avec comme résultat qu’à 2 reprises, il a été éjecté, que des gens sont morts, que des investissements ont quitté le pays. Préval a très bien compris le jeu ; s’il n’obéit pas, ils lui feront subir le même sort qu’Aristide, c’est pour cela qu’il leur donne tout ce qu’ils veulent. Et puis, il y a une quantité de gens qui font 0 gourde , Préval pense que 150 gourdes c’est mieux que rien. Il vaut mieux avoir une mauvaise vue que d’être aveugle. Il faut faire comme le Ghana, donner aux étrangers ce qu’ils veulent et d’autres viendront investir dans le pays et Haïti pourra en bénéficier. Nous serons capables d’attirer les investissements de toute l’Amérique Latine comme ça. Un Preval qui se soumet aux diktats de la communauté internationale et de la bourgoisie est équivalent à une Haiti stable qui n'aura pas à s'inquiéter des Gnbistes téleguidés par la communauté internationale. Seul nous sommes faibles, ensemble nous sommes tous faibles, ensemble, ensemble acceptons ce que l’Etranger dit pour éviter qu’Haïti ne soit pas complètement cassée.
Ce commentaire a attiré mon attention
Ce mélange de lucidité, d’amertume, de cynisme et d’ironie montre d’une part la maturité conquise par les Haïtiens depuis 1986. Et, d’autre part, la lassitude ressentie par la majorité de la population qui, bien que sachant que la cause qu’elle défend est juste, comprend que le rapport des forces en présence ne lui laisse pas de marges de maneuvre.
Une petite rectification à l’attention de l’auteur du commentaire. A l’inverse de ce que laisse entendre la propagande, le Ghana est plus pauvre qu’Haïti, malgré que comme il le dit, les gouvernants qui ont succédé a Kwame Krumah, le leader de l’indépendance du Ghana, aient « bay blan sa li vle » donné à l’étranger ce qu’il veut.
Le Ghana qui avait une agriculture très développée et était autonome au niveau de l’alimentation, dépend aujourd’hui de l’importation pour nourrir sa population.
Le Ghana qui avait un niveau d’éducation très élevé et un réseau important d’école et de collèges d’Etat, n’a plus aujourd’hui que des écoles et universités privées, dont la majorité sont des « borlettes » comme en Haïti.
De même pour la santé.
M. Bonnet de Médiapart, serait-il le marassa de M. Collier de la BM ?
Ce qui veut dire que bien qu’une minorité se soit enrichie dans ces affaires de privatisation, de commerce d’importation et d’exploitation des mines d’or (et bientôt du pétrole, une des raisons du voyage d’Obama dans ce pays), le Ghana a plutôt régressé depuis qu’il a « bay blan an sa li vlé ».
Grâce à internet, il est de plus en plus facile de vérifier si ce qui est annoncé par la communauté internationale s’appuie sur une réalité ou bien s’il ne s’agit que de la poudre aux yeux. Il ne faut pas oublier que le FMI a un besoin pressent de fonds que l'endettement des pays du Sud peut assouvir.
Sinon, l’internaute a raison, il est pratiquement impossible à la population d’Haïti dans l’état actuel des choses, vu le rapport de forces, vu la complicité des « élites « de l’importation, des sweatshops et des zentellectuels, vu la présence de la Minustah, vu le retour aux affaires des duvaliéristes « durs », de défendre sa cause et de la gagner.
Impossible de refaire 1804, le combat de David contre Goliath.
En fait, en donnant à l’Etranger ce qu’il veut, les aveugles resteront aveugles, ceux qui voient trouble pourront se payer une paire de lunettes, et les autres iront passer leur w.e non plus à Miami, mais à Paris et Londres.
Beaucoup de pays du Sud se sont résignés à accepter cette politique.
D'autres sont à la recherche d'autres voies.
Parce qu'en définitive, pour toute société, la justice, la dignité, le respect et le développement restent des objectifs à atteindre.
Ainsi, tout en appréciant l'ironie de l'auteur -dans une tonalité semblable à celle de Diderot dans "Jacques le fataliste"-
il n'existe pas d'autres possibilités que de persister à viser ces objectifs.
Encore une fois, Haïti n'a que 205 ans.
Moins de la moitié du temps de la colonisation des Amériques.
C'est pourquoi, le combat de M.Benoit pour faire passer le salaire minimum à 200 gourdes, même s'il s'apparente à la lutte du pot de terre contre le pot de fer, est digne et mérite d'être soutenu et encouragé.
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