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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Commondreams,Le salaire minimum et le Coup au Honduras

Publié par Elsie HAAS sur 13 Août 2009, 00:33am

Catégories : #HONDURAS Coup 2009

 

The Minimum Wage and the Coup in Honduras

by Robert Naiman

L'ARTICLE : http://www.commondreams.org/view/2009/08/08

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Extrait traduits

What is the minimum wage which a worker shall be paid for a day's labor?

Quel est le salaire minimum qui devrait être payé à un travailleur pour une journée de travail ?

Supporters of the coup have tried to trick Americans into believing that President Zelaya was ousted by the Honduran military because he broke the law. But this is nonsense. A Honduran bishop told Catholic News Service,

"Some say Manuel Zelaya threatened democracy by proposing a constitutional assembly. But the poor of Honduras know that Zelaya raised the minimum salary. That's what they understand. They know he defended the poor by sharing money with mayors and small towns. That's why they are out in the streets closing highways and protesting (to demand Zelaya's return)"

 

Les partisans du Coup ont essayé de tromper les Américains, en leur faisant croire que le Président Zelaya a été chassé par les militaires honduriens parce qu’il n’avait pas respecté la loi. Mais c’est une absurdité. Un évêque du Honduras a déclaré à « Catholic News Service. » :

« Certaines personnes ont dit que Zelaya a trahi la démocratie en proposant une assemblée constitutionnelle. Mais les pauvres du Honduras savent que Zelaya a augmenté le salaire minimum. C’est ce qu’ils ont compris. Ils savent qu’il a défendu les pauvres en partageant l’argent entre des grandes et de petites villes. C’est pour cela qu’ils sont dans les rues, barrent les autoroutes et protestent (pour demander le retour de Zelaya.)"

 

 

This is why the greedy, self-absorbed Honduran elite turned against President Zelaya: because he was pursuing policies in the interests of the majority. The Washington Post noted in mid-July,

 

C’est pourquoi l’élite vorace du Honduras s’est retournée contre Zelaya; parce qu’il menait une politique en faveur de la majorité. Le Washington Post a noté à la mi-juillet

 

To many poor Hondurans, deposed president Manuel "Mel" Zelaya was a trailblazing ally who scrapped school tuitions, raised the minimum wage and took on big business.


Pour beaucoup de pauvres du Honduras, le Président chassé, Manuel Zelaya était un guide et un allié qui  a augmenté le salaire minimum et confronté le big business.

 

In a statement condemning support for the coup by U.S. business groups, the International Textile, Garment and Leather Workers' Federation expressed its concern that under the coup regime, there are worsening working conditions, and in particular at efforts to claw back a wage increase ordered by President Zelaya six months ago in order to reflect the increased cost of food and other essentials. In reality the increased wage barely covered 90% of basic food needs and less than a third of a living wage covering basic needs such as food, rent, transport, education, and medical care.

 

Dans une déclaration qui condamne le soutien au Coup d’Etat par les USA, le Groupe d’homme d’affaires : la Fédération internationale des travailleurs du textile et du cuir a exprimé sa préoccupation, concernant le fait que sous le régime du Coup, les conditions de travail s’étaient empirées, et en particulier que des efforts étaient faits pour annuler la hausse de salaire faite par Zelaya, il y a six mois pour répondre aux effets de l’augmentation de la nourriture et d’autres dépenses essentielles. En réalité, l’augmentation de salaire couvre à peine 90% des besoins basiques en nourriture et moins d’un tiers des dépenses de nourriture, de louer, de transport, d’éducation et des soins médicaux.

 

Petite parenthèse : Vous noterez, lectrices et lecteurs, que c’est une fédération d’hommes d’Affaires dans le textile, aux USA qui soutient l’augmentation de salaires. Un capitaliste sait qu’il ne peut pas faire travailler un ouvrier si celui-ci ne peut se nourrir correctement. En Haïti, les hommes d’affaires pensent le contraire. Encore une fois, nous nous retrouvons dans une problématique similaire à celle de 2004 où  les intellectuels du monde entier – à part bien évidemment les Français et les Canadiens- ont jugé , indigne et ignoble, le refus des zentellectuels haïtiens de célébrer le bicentenaire de leur indépendance. De même les hommes d’affaires étrangers trouvent ignoble et inéfficace économiquement le refus des hommes d’affaires  honduriens ou haïtiens d’augmenter le salaire minimum en fonction de l’augmentation des prix des dépenses basiques.

Fin de la parenthèse.

 

It's not just in Honduras that raising the minimum wage provoked a coup. In reporting about efforts by Haitian lawmakers this week to raise the minimum wage in Haiti, AP noted:

Former President Jean-Bertrand Aristide was overthrown in 2004, in part after business owners angered by his approval of an increased minimum wage organized opposition against him

 

Ce n’est pas seulement au Honduras que l’augmentation du salaire minimum a provoqué un Coup. En reportant les efforts des parlementaires haïtiens pour augmenter le salaire minimum, l’agence de presse AP a noté :

L’ancien Président Jean Bertrand Aristide a été chassé en 2004, en partie parce que les hommes d’affaires,  furieux qu’il ait augmenté le salaire minimum, ont organisé l’opposition contre lui.


Tiens, tiens,  la chanson médiatique aurait changé, ce ne serait  donc plus "le peuple haïtien" qui aurait jeté Aristide, comme le clamait  grandi-loque-ment l'homme de "Bicentenaire", pape du "Collectif Non", patron de l'Université Caraïbes, astre des astres de la littérature haïtienne- et pourquoi pas, tant qu'on y est-internationale.

 

Autre petite parenthèse, si vous le permettez :

Il y a sur internet des hommes d’affaires qui prétendent qu’ils ne font pas de politique mais uniquement du business, qu'ils sont pour le développement du pays
et que patati, patata, s’ils sont contre l’augmentation de salaire, c’est parce que l’économie va s’effondrer, et patati et patata.
L’argumentation  de ces preux chevaliers blancs est carrément mensongère,
 tout un chacun  a pu constater que, particulièrement dans Notre Amérique, ce sont les hommes d’affaires, et ceci depuis fort longtemps qui financent, achètent, corrompent les politiciens afin que ces derniers mènent une politique de défense de leurs intérêts. D’ailleurs c’est de cette corruption répandue des politiciens qu’est né le terme de « République bananière » pour désigner les démocraties de l’Amérique Latine.

 

« au Honduras, une mule coûte plus qu'un membre du parlement. »  

Les déclarations du type « je fais du business mais pas de la politique » sont carrément idiotes.

Vous organisez et financez un coup d’Etat et vous ne faîtes pas de la politique ?

Vous vous faîtes exempter de taxes afin de rentrer dans l’argent que vous avez dépensé pour payer le Coup d’Etat et vous ne faîtes pas de politique ?

Vous défendez comme projet de développement du pays, l’augmentation des zones franches, des sweatshops, des plantations de mango et des agrocarburants et vous ne faîtes pas de politique ?

Cest vraiment se poser en MALIce et prendre le reste du monde pour une bande de BOUkis zombifiés à vie.

Fin de la parenthèse.

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This May, the Haitian Parliament approved a proposal to triple the minimum wage to about $5 a day. But President Preval rejected this, saying

the increase should omit workers at factories producing garments for export. Preval said those workers should receive an increase to about $3.

What's the argument in Haiti against raising the minimum wage?

The debate has fueled unrest across the impoverished Caribbean nation, with some critics arguing that an increase would hurt plans to fight widespread unemployment by creating jobs in factories that produce clothing for export to the United States.


Au mois de mai, le Parlement haïtien a approuvé de tripler le salaire minimum pour arriver à à peu près 5 dollars par jour. Mais le Président Préval a rejeté la proposition en disant que l’augmentation  ne devrait pas s’appliquer aux ouvriers de vêtements pour l’exportation. Préval a dit que ces travailleurs devraient recevoir à peu près 3$.

Quel est l’argument en Haïti contre l’augmentation du salaire minimum ?

Le débat a battu son plein dans ce pays le plus pauvre de la Caraïbe, certaines critiques faisaient valoir que l’augmentation attaquerait les plans,   pour combattre le chômage largement répandu, de créer  des jobs dans les usines qui produisent des vêtements pour l’exportation aux Etats-Unis.

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So, the argument is being made that Haiti can't afford to raise the minimum wage for workers in the export sector to $5 a day, because if they did Americans would buy clothes and shoes produced in some other countries.

Donc l’argument  fabriqué  est qu’Haïti ne peut pas se permettre d’augmenter le salaire minimum des ouvriers dans le secteur de l’exportation à 5$ par jour, parce que les Américains achèteraient des vêtements et des chaussures produites dans d’autres pays.

Of course this is nonsense. The overwhelming majority of Americans, along with the overwhelming majority of Haitians and Hondurans, would be absolutely delighted if Haitian and Honduran workers producing clothes for the U.S. market would be paid more. Labor costs are a small fraction of the prices that consumers face. Wages are so low because that yields even more profits for those who already have more money than they can ever spend; the low wage floor is being determined by government policy in Washington, Haiti, Honduras, and elsewhere, not by the desires of consumers. No magic formula of economics determines the minimum wage that can be sustained in Haiti and Honduras. At the margin - whether the minimum wage shall be $3 a day or $5 a day in the export sector in Haiti - it is determined politically.

 

Bien sûr, c’est un nonsense. La majorité des Américains, ainsi que la majorité des Haïtiens et des Honduriens, seraient tout à fait ravis si les Haïtiens et les Honduriens qui fabriquent des vêtement pour le marché US étaient payés plus. Le prix du travail représente une petite fraction des prix auxquels le consommateur doit faire face. Les salaires sont si bas qu’ils apportent plus de profits à ceux qui ont déjà plus d’argent qu’ils ne peuvent dépenser ; les salaires bas sont fixés par les politiques des gouvernements à Washingon, Haïti, Honduras et ailleurs, pas par les désirs des consommateurs. Il n’existe pas de formules économiques magiques qui déterminent le salaire minimum qui convienne à Haïti ou Honduras. En fait – que le salaire minimum soit de 3$ par jour ou de 5$ dans le secteur de l’exportation- est déterminé politiquement ; »


Dernière parenthèse : les Malices et autres chroniqueurs de radio, magiquement promu  « trésor national vivant » pour services rendus aux puissants et  qui s’érigent contre le salaire minimum à 200 gourdes, veulent faire accroire que leur point de vue est solidement argumenté.

Franchement, je me demande parfois de  quel musée Grévin on a extirpé des personnages aussi caricaturaux  que cela !

Comme je l’ai moi-même signalé, en faisant allusion au silence de l’ambassade américaine dans cette affaire,

150 gourdes ! Mais c'est bien trop !

 il s’agit d’une décision purement politique,

 Comme l’était la décision, soit-disant sanitaire- d’abattre les cochons noirs,

comme l’était la décision d’importer du riz miyami,

comme l’était la décision de faire venir des paysans de la campagne pour travailler dans des sweatshops, comme l’est celle de planter des agrocarburants, d’augmenter les zones franches,

comme l’est la décision d’octroyer un très faible budget à l’agriculture, à l’éducation, à la santé, à la culture.

 Il s’agit de décisions politiques qui appliquent un programme défini par Washington et Wall Street, les bailleurs de fond internationaux,

et leurs alliés locaux :  les hommes d’affaires devenus magiquement milliardaires en une ou deux générations dans le pays le plus pauvre de l’hémisphère ouest,

les mercenaires armés et les supplétifs intellectuels.

Punto final.

Ce programme vise à faire d’Haïti, une sorte de colonie de production pour l’exportation et de consommation de produits importés –un schéma  plus ou moins semblable à celui du 16/17/18ème siècles du temps  béni de la « Perle des Antilles. »

Ainsi, les Haïtiens produisent des vêtements pour les USA et achètent des vêtements d’occasion venus des USA.

Les  travailleurs haïtiens vont produire des mangos pour les USA et achèteront du riz miyami des USA,

du riz miyami qu’ils mélangeront aux cubes de djondjon venus de la RD, accompagné d’un jus de spaghettis importés mélangé avec du lait importé.

Tandis que, continueront à pourrir dans les campagnes les ignames, les malanga, les lamveritab, les corrosols,  les papayes, etc.

Tout un programme de dépendance bien orchestré pour rendre 9 millions de personnes otages des produits importés, travailleurs à salaires pèpè pour les sweatshops.

Elle est pas belle la vie !


Je m’arrête là pour la traduction.

L’article est très important et mériterait d’être traduit et divulgué et discuté chez les étudiants et travailleurs.

Cela aurait été formidable d’avoir une équipe pour traduire en créole ce type d’article qui démystifie les analyses des « économistes à l’haïtienne »,

des businessmen « qui ne font pas de politique"

et de  toute la clique des" pas vu pas pris",  des " tout est de la faute de l'Etat"

des  privatisons, privatisons et les "parasites"  et les "chiens" iront se faire noyer ailleurs.

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