Le Congres de l'Unite de la grande famille haitienne vendait ses tickets d'entree au prix de US$ 250.00.Ce qui peut aider a comprendre la dimension reelle de la grande famille haitienne a laquelle les organisateurs ont fait reference.Dans leur esprit elitiste,la grande famille haitienne est la "creme de la creme".
Il ne peut en etre autrement quand on connait qu'une grande majorite de ressortissants haitiens est pulverisee par la recession et le chomage.Beaucoup d'entre eux gagnent une moyenne de $200.00 a $250.00 par semaine.Il est evident que les gagne-petits et les sans -papiers haitiens ont ete automatiquement mis a cote.Toutefois, ces politiciens vereux ont eu la presence d'esprit d'exploiter la situation des naufrages des iles turques.Une minute de recueillement a ete observee en leur memoire.
Comme aux noces de Cana,le vin coulait a gogo.Des boissons alcoolisees de toutes sortes etaient disponibles pour la delectation du public.Il n'y avait pas de place pour le fameux Rhum Barbancourt 5 etoiles;la biere nationale d'Haiti Prestige a ete eliminee de leur liste de predilection. Ces bovarystes haitiens "au gout fin" n'ont pas l'air d'apprecier le gout epice du lambi ou les beignets succulents que l'on savoure bien chauds dans un cornet abondamment saupoudres de sucre de poudre.
Les mets ont ete copieusement choisis:des saucissons,du fromage etcetera mais rien qui apporta une bouffee d'air local ou la saveur tropicale de la cuisine haitienne.
Au Congres de l'Unite de la grande famille haitienne,la dessalinienne n'a pas ete une surprise.L'hymne national ou le drapeau ont toujours ete des symboles de ralliement ou des cris de rassemblement autour d'une nation ou d'un ideal.L'envoi des couleurs haitiennes n'a pas ete suffisant pour les congressistes dont l'ame est pleinement au service de l'Oncle Sam.
Pour eux, la tete d'affiche du Congres n'est pas Madame Michele D.Pierre-Louis, la premiere ministre du Gouvernement haitien.Dans leur ame et conscience,ils venaient d'ici ou d'ailleurs pour se frotter avec l'ancien President americain, l'humaniste, l'envoye special de l'ONU en Haiti,Bill Clinton.
Madame Pierre-Louis a compris le jeu de ces elitistes qui n'ont eu d'yeux et d'oreilles que pour le mari d'Hillary.Elle s'est gardee de se presenter a temps, causant ainsi des inconvenients dans le programme etabli en la circonstance. Du coup,elle a evite pour elle-meme, pour son gouvernement et pour la nation entiere l'humiliation d'etre releguee au lever de rideau au profit du 42ieme president americain, le principal orateur du Congres de l'Unite de la grande famille haitienne.
Du 6 au 9 aout 2009,a Miami,plusieurs panels de 10 membres avaient chacun 45 minutes pour s'entretenir sur des sujets riches et varies tels l'agriculture, l'education, la sante,l'environneme nt, l'energie,l' investissement, le tourisme,l'artisana t,le developpement, les droits humains,les ONG,la religion,la diaspora,l'immigrat ion,les medias,les arts et beaucoup d'autres.
Point n'est besoin d'etre clerc pour saisir la demagogie a l'honneur au cours de ce congres de l'Unite de la grande famille haitienne.Le temps imparti aux travaux de ces panels de 10 membres etait bien trop maigre pour aboutir a des resolutions serieuses sur chacun des sujets mis en consideration.
Le clou du Congres de l'Unite de la grande famille haitienne n'a pas ete le discours de Bill Clinton qui n'a rien apporte de nouveau sinon l'arrivee a Port-au-Prince de plusieurs investisseurs potentiels prevue pour Octobre prochain.Le point de marque du Congres a ete, sans conteste, "le soufflet" donne a la Premiere Ministre d'Haiti par les blancs, aides de leurs collabos haitiano-americains .
Pour preserver la purete et l'objectivite du texte, il faut laisser la parole au reporter de "Le Nouvelliste" :
"Entre temps,un membre du cabinet Clinton fait signe de la main au Dr Lauredan pour venir le trouver en coulisses. Vraisemblablement, il a fait savoir à Lauredan d'aller sur le podium pour demander au Premier Ministre de raccourcir son intervention. Lauredan a passé le message à Moïse qui a acquiescé de la tête. Moïse a gravi le podium en glissant légèrement ses pas vers le Premier Ministre qui parlait. Il a tapé l'épaule gauche du Premier Ministre qui a dû suspendre momentanément son discours et lui a chuchoté quelques mots à l'oreille.
Le Premier Ministre a dû bâcler la fin de son intervention soulignant qu'on lui a demandé de terminer pour faire la place au président Clinton. Ce qui a déclenché un malaise dans la salle. Lauredan a pris la parole pour annoncer Clinton. Celui-ci n'était pas encore prêt et Lauredan s'est lancé dans un one man show tragi-comique pendant plus de quinzaine de minutes.. C'était comme un « one man show » dans un lakou du pays devant une dizaine de caméras des stations de télévision et de nombreux invités. L'homme parle de tout, de rien, voire de rien du tout. Puis, il chante et danse. Puis il annoncé « ladies and gentlemen, the president of the United States of America » et sur la huée de l'assistance, il se reprend « pardon, the former.... the former president... ».
Harry E. Jean-Philippe
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