« L’endroit choisi (...) est le plus fertile de toute la région »
http://www.alterpresse.org/spip.php?article12089
J'avoue que je n'ai pas eu le courage de lire l'article.
L'entrée en matière avec cette phrase:
"L'endroit choisi est le plus fertile de toute la région"
m'aura passé l'envie de poursuivre.
Je pense aux édito, venant de la presse progressiste internationale en 2010,
titrant qu'après le séisme, Haïti ne devrait plus suivre
une politique du "pareil au même."
Hélas, justement, grâce au séisme et à l'appât du gain
c'est précisément le ""pareil au même",
le tèt en ba/tèt kale/ grenn-nanbounda,
la régression aux années de la dictature
et de la prédation,
qui sont à "l'honneur" avec le gouvernement de Martelly.
Parfois, malgré toute la bonne volonté du monde,
l'utopie, les rêves, la volonté de continuer d'informer,
un sentiment de découragement vous submerge
comme un tsunami.
Déjà, nous avions appris que l'université "financée" par la RD
s'était construite sur des terres agricoles
avec l'assentiment de Préval et de toute la classe politique.
Rappelons- que Préval n'avait pas donné de suite
à la proposition du gouvernement du Venezuela
de construire une université moderne, avec son campus.
On est obligé de rabacher, de reprendre constamment certaines informations
importantes concernant la société haïtienne
parce que ,non seulement les média haïtiens les taisent,
mais aussi parce qu'elles ne font pas l'objet de questionnement
au niveau de la classe politique.
Quelqu'un s'est-il demandé pourquoi Préval a préféré l'offre de la RD
à celle du Venezuela ?
Est-ce que ce sujet ne méritait pas d'être débattu au niveau du Parlement ?
Est- ce que le peuple haïtien lui--même, les universitaires, la société civile
n'aurait pas mérité d'être informés par le gouvernement, par les média
de cette offre du gouvernement venezuélien, survenue bien avant le séisme de 2010 ?
Le pays se trouve dans une si profonde régression,
un come back aux années de la zombification,
aux années des dictatures duvaliériennes
que personne ne s'étonne du choix de construire une université
sur des terres agricoles,
ni de construire un parc industriel dans une région qui, en RD,
serait considérée comme un patrimoine écologique.
Personne, pas un parlementaire, pas un ou une personnalité politique.
Pas une pétition d'association.
Pas de "Nous artistes et intellectuels.."
comme pour Mme Duvivier Pierre-Louis.
Rien.
Le désert.
C'est comme si définitivement, le "formatage" de la papadocrassie
avait tellement bien pris
que chacun accepte d'avoir des "grenn" à la place de neurones.
Nous sommes dans la banalité du mal.
Telle que décrite par Hannah Arendt.
Chacun obéit aux absurdités qui provoquent des atrocités
et chacun dit "Je ne suis pas responsable.'
Comme dans l'affaire du député Bélizaire.
Imaginez-vous que j'ai lu sur le net ,
que Duvalier Jean-Claude avait fait un discours
à une université de droit aux Gonaïves.
Evidemment, aux Gonaïves, le fief des maffieux.
Savez-vous qu'un chef macoute des Cayes,
qui n'avait même pas son brevet
avait été lauréat de la fac de droit de Jérémie
du temps du papa de l'actuel "parrain" de la fac des Gonaïves ?
`
Il est vrai que nommer "parrain" Duvalier Jean-Claude
c'est faire hommage à son appartenance à la mafia.
Mais je doute que ceux qui l'ont nominé
aient ce type d'humour.
Voici un dictateur,
accusé de détournements des biens plublics, de crimes contre l'humanité
dont le régime a attenté aux droits humains de manière constante
qui se retrouve à discourir dans une université de droit.
Et quelle université de droit ?
Et quels étudiants ?
Et quels enseignants ?
Et quel doyen ?
Vous êtes étonnés ?
Vous auriez tort.
Il s'agit de l'exécution d'un plan.
2004, avec le boycot de la commémoration du bicentenaire d'Haïti
organisé par les zentellectuels
porte le sceau du "dechoukaj de la dignité "
Que Duvalier Jean-Claude, en 2011,
discoure dans une université de droit aux Gonaïves
devant des étudiants
comme s'il était l'individu le plus intègre du monde,
un modéle de droiture,
fait partie du plan de "restauration de l'ensauvagement macoute".
Peuple haïtien, ne t'occupe pas de "la queue du macaque"
et de ses hommes de mains, profs d'université,
zentellectuels primés/ surprimés, déprimés/ comprimés
comme des marchandises "low cost" dans un super marché.
Ne t'occupe pas
des "élites" prédatrices,
des mercenaires armés payés par l'extrême droite
de la RD, des USA, de la France et du Canada.
Bay yo vag.
Occupe-toi de ta famille, de ton environnement.
Le "come back" des assassins et fils d'assassins
est voué à long terme à l'échec.
Même si les zentellectuels, pour le moment, se démènent
sur tous les média de France et de Navarre
pour égitimer la "restauration makout"
L'histoire se souviendra des "achetés",
comme elle a retenu le nom de "Konze"
l'homme qui a conduit les militaires américains
à la planque de Charlemagne Péralte,
chef résistant à l'occupation US.
Peuple haïtien " Résister, c'est créer, créer c'est résister."
La route est longue,
la route est difficile
mais nous cheminons.
Voir Calle 13, tu ne peux acheter ma joie avec dédicace spéciale au "Granlakouzen"
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