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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Comment Michel “Sweet Micky” continue à bluffer. Par Norluck Dorange

Publié par siel sur 11 Juin 2011, 09:36am

Catégories : #AYITI ROSE RAKET


    Je n’avais pas tout dit dans mon récent article  Le grand bluff de Michel “Sweet Micky” Martelly, par Norluck DORANGE sur le grand bluff entourant le programme de scolarisation universelle de Michel Martelly. Il s’agit de lancer une première mouture de réflexion vis-à-vis de cette initiative dont le plus clair jugement à porter pour l’instant est que l’intention est bonne, mais la faisabilité du projet mérite d’être questionnée… citoyennement et de manière responsable.

Tout d’abord, c’était du Voye Monte d’un Candidat. Puis, c’est du Voye Monte du président depuis même le premier discours de sa prestattion de serment. Et enfin, cela va rester du Voye Monte, tout le temps que le projet reste un Lamayòt-calmant pour un peuple en désepoir qui a besoin d’un peu d’espoir pour alimenter sa résilience proverbiale.

Plus je vois le nouvel homme politique s’agiter, plus je revois l’ancien amateur des jeux de poker dans les casinos de Pétion-Ville et de South Beach, Miami, FL. Pour ceux qui s’y connaissent, un joueur de poker doit être bien futé, et surtout effronté et audacieux. Ces astuces, Martelly les avait trimballées toutes, au cours de sa campagne électorale: une université pour chaque section rurale, des toits pour les sans-abris de nos places publiques et de nos corridors (Mwen te gen yon konpayi ki te ofri pou bati 100 mil kay pou mwen pou m ba nou rete, government an pa vle ban m tè. Se pou m prezidan pou m ka jwenn tè sa yo pou bati kay ba nou rete. Micky: Kote Konpayi sa a?). Etant donné qu’il veut ajouter du bluff à ces bluffs, autant dire hola à cet aventurisme verbeux.

Je m’explique. Entre 1986 et 1996, deux grands états généraux ont été réalisés projetant une scolarisation universelle des enfants Haitiens, passsant par une refonte du programme éducatif et surtout une reconceptualisation d’un système visant à créer le nouveau citoyen haitien qui passera par le moule proposé. Ceci se devrait d’être réalisé graduellement.

Sachant que Michel Martelly n’est issu d’aucune chapelle politique, sinon qu’il a été le soutien actif de la camarilla militaro-macoute qui avait tant destabilisé Haiti pendant ces 20 dernières années, son projet de scolarisation de 500.000 enfants, reste un slogan de campagne qui n’est assis sur aucune étude, aucun concept moderne visant à la consolidation d’un Etat efficient et efficace.

Il faut comprendre. Grâce au programme de subvention des manuels scolaires mis en place depuis 1995, et aussi avec la construction d’environ une centaine d’écoles secondaires publiques dites Lycées, plus les 160 écoles primaires publiques, l’Etat haïtien a permis l’accès à un plus grand nombre d’élèves au pain de l‘éducation. A-t-on déjà pris en considération les chiffres nouveaux d’enfants scolarisés depuis cette date, jusqu’à aujourd’hui ? Ne disposant pas actuellement d’accès aux données du Ministère de l’Education Nationale, je me contenterai de référer le public au nombre de plus en plus élevé de bacheliers qui jouent des coudes pour entrer dans les facultés publiques et privées du pays. Depuis les années 2000, des facultés privées pullulent tant à Port-au-Prince que dans les villes de provinces. Leur nombre qui avoisine une cinquantaine, accueillerait pour l’instant, environ 20.000 étudiants. Actuellement, les universités dominicaines comptent un effectif d’environ 30.000 jeunes Haitiens. A Cuba (5.000), Mexico (2.700), en Argentine (2125) en Equateur (925), au Brésil (547) et en Afrique: Sénégal (170) et Bénin (310), je ne comptabilise pas ceux qui sont acctuellement formés dans les universités du Canada et des Etats-Unis. Ces derniers à 98 pour cent, ne rentreront surtout pas. En gros, quel avenir est réservé à ces 50 universitaires actuellement en formation. L’exil économique? Canada, France, Etats-Unis sont quasiment remplis. Quelle place est réservée aux cadres formés actuellement? Tout en n’oubliant pas le fait que le Canada avait siphoné 60.000 d’entre eux entre 1996 et 2005. Quelle encouragement à la formation quand ceux qui sont déjà formés grossissent le lot des chômeurs. Le dégraissement de l’appareil d’Etat a commencé depuis 1997 avec le programme financé par les donateurs internationaux, consistant au départ volontaire des cadres pour cause de sureffectif. Le budget de l’Etat ne pouvant supporter une telle masse salariale à trop long terme.

J’ai rencontré à Cotonou et à Abidjan des médecins sans clinique, des ingénieurs sans chantiers. La pléthore de chauffeurs de Zemidjan (taxi-moto , Cotonou) et Gbaka (taxi-voitures, Abidjan) est truffée d’universitaires sans emploi. Donc, penser l’Education implique penser le pays au futur.

Ce qui inquiète aujourd’hui et la question qui mérite d’être posée au président qui se complait dans ses illusions (Bluff ajouté à d‘autres bluffs): Quel est le plan d’intégration (dans les administrations publiques et privées du pays) pour ces jeunes qui reçoivent actuellement une formation dans les pays sus-mentionnés? Je crois dans la légitimité de cette interrogation pour la simple raison que la scolarisation universelle, à mon humble avis (je n’ai pas étudié l’EDUCATION), répond à un programme global qui tient compte divers facteurs, entre autres: les mauvais résultats du programme éducatif en vigueur et la proposition d’un nouveau cadre conceptuel qui doit corriger les errements du passé ou du présent. Doit-on continuer à renflouer un système qui déborde déjà?

Or, peut-on faire du neuf avec du vieux? C’est bien ce qui se dégage dans le Voye Monte de Michel Martelly devenu subitement Mr. Changement. Changement de what? Depuis quand le Plomb se change-t-il soudainement en Or ?

Qui serait contre l’intégration de 500.000 enfants supplémentaires dans notre systême scolaire? Personne. Questionner la faisabilité d’un tel projet et surtout commenter sa finalité, ne fait pas de quelqu’un le KAMOKEN, tel que le laissent croire tant le nouveau président que ses quelques maigres plumitifs de service.

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