J'ai découvert ce rapport récent puisque datant de 2010
rélaisé par l'OMS
www.who.int/entity/mental_health/.../culture_mental_health_haiti_fr.pd
Ce sont des réalités de base prises en compte par un certain nombre
occultées par les zentellectuels
et qu'il est bon de donner à lire au plus grand nombre au moment où
un nouveau pouvoir "tet kale"
porté par le mouvement "grenn-nanbounda"
continuité du duvaliérisme se met en place.
Démographie et diversité
Haïti possède une population de plus de neuf millions d’habitants qui se développe à un
rythme de 2,2 % par an. En 2003, près de 60 % de la population vivait dans les zones rurales
(Caribbean Country Management Unit, 2006). La population du pays est jeune, environ 50
% des habitants sont âgés de moins de 20 ans. Environ 51 % de la population sont
célibataires et 44 % des habitants sont mariés ou vivent en union libre.
Le créole et le français sont les langues officielles d’Haïti, mais le français est écrit, parlé et
compris par seulement environ 20 % de la population, principalement l’élite et les classes
moyennes urbaines. Pour la plupart des habitants, le créole haïtien (Kreyòl) est la langue
maternelle. Le vocabulaire kreyòl est essentiellement d’inspiration française, mais comprend
également des termes d’origine africaine et des termes empruntés à la langue des Arawak, à
l’espagnol et, de plus en plus, à l’anglais.
Haïti est marqué par une puissante hiérarchie de classes basée sur l’éducation, la langue,
l’aisance économique et la culture (Desrosiers et Fleurose, 2002). Valdman (1984) soutient
que la langue française a agi principalement comme un « filtre social » en Haïti, en limitant
l’accès aux espaces de pouvoir politique, économique et social. À l’instar de plusieurs autres
pays des Caraïbes, de par l’héritage colonial et l’esclavage, Haïti possède également une
ample stratification (et discrimination) sociale basée sur la couleur de la peau (Trouillot,
1990). Les personnes ayant la peau plus claire sont plus susceptibles de faire partie de l’élite
et du statu quo socio-économique. Au contraire, les personnes ayant la peau foncée sont plus
susceptibles d’appartenir aux groupes socio-économiques des plus démunis et d’être
davantage marginalisés.
En termes de scolarisation, 72 % de la population ne possèdent qu’un niveau de scolarité
primaire. Seulement 1 % de la population détient un niveau de scolarité universitaire. On
observe un faible taux d’alphabétisation. Environ 80 % des habitants des zones rurales
et 47% des habitants des centres urbains sont incapables de lire le français. L’État joue un rôle
mineur dans l’éducation. Dans l’ensemble, 92 % des écoles sont des établissements
d’enseignement non publics et environ 82 % des élèves d’âge scolaire primaire et secondaire
fréquentent des écoles privées. Les meilleures écoles sont privées et réservées à l’élite, étant
accessibles qu’à un petit segment de la population (Caribbean Country Management Unit,
2006).
Contexte économique et structure sociale
Selon l’indice de développement humain, Haïti se classe 154e sur 177 pays. Il s’agit du plus
bas niveau de l’hémisphère occidental. En 2008, le PIB par habitant a été estimé à 717 $
(Division Statistique des Nations Unies, 2009). L’inégalité des revenus est extrêmement
OMS/OPS. (2010) élevée.
Par exemple, en 2001, le coefficient de Gini (mesure de l’inégalité des revenus) était
de 0,66, l’un des plus élevés au monde. Près de la moitié de la population vit dans une
extrême pauvreté. Le taux de chômage est également très élevé, atteignant 49 % dans les
zones métropolitaines, 37 % dans les zones semi-urbaines, alors qu’il se chiffre à 36 % dans
les zones rurales.
La population rurale dépend de l’agriculture et de la production agricole. La plupart des
maisons n’ont pas l’eau courante. Les résidents des zones rurales n’ont généralement pas
accès aux installations et aux services de base. Par exemple, seulement 10 % de la population
rurale a accès à l’électricité, comparativement à environ 91 % dans les zones métropolitaines
(Verner et Edset, 2007). Les quelques hôpitaux financés par l’État sont situés dans les villes
et les grands villages. En termes de sécurité, les zones rurales sont calmes et se caractérisent
par des niveaux élevés de cohésion sociale. Les personnes vivant dans les zones rurales
peuvent se sentir plus en sécurité dans leur vie quotidienne que les habitants des milieux
urbains qui sont confrontés à des niveaux beaucoup plus élevés de criminalité et de violence
(Caribbean Country Management Unit, 2006).
Au cours des dernières années, l’amélioration des moyens d’existence a reposé sur trois
stratégies communes : (i) la mobilisation d’actifs tels que bovins ou aliments qui peuvent être
commercialisés suivant une catastrophe naturelle ou lors d’une crise économique, (ii) l’accès
aux marchés du travail et aux infrastructures qui peuvent générer des revenus, et (iii) la
capacité de migrer vers la capitale (plus de 75 000 migrants par an) ou vers les pays
industrialisés (Caribbean Country Management Unit, 2006).
Étant donné la situation politique et économique du pays, un grand nombre d’Haïtiens ont
migré vers le Canada et les États-Unis à la recherche d’une vie meilleure et du progrès
économique (Gopaul-McNicol et al., 1998). Au moins 500 000 Haïtiens habitent aux États-
Unis, principalement à New York, Boston, Miami et dans des villes côtières du Texas et de
la Louisiane (Miller, 2000). On compte également près de 100 000 Haïtiens à Montréal. Un
plus petit nombre d’Haïtiens a émigré vers des pays comme la France ou d’autres nations
insulaires des Caraïbes. Environ 30 % des ménages haïtiens (jusqu’à 44 % des ménages de
régions métropolitaines) ont des parents vivant dans des pays à revenu élevé (Caribbean
Country Management Unit, 2006). La diaspora envoie plus de 800 millions de dollars
américains par an à la famille et aux amis vivant en Haïti.
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