J'ai lu ça sur le net :
« Au fil des dernières décennies, l’Etat haïtien a été accaparé par des individus moralement et culturellement étiques. »
Ah bon ! Parce qu’avant 1986, ils étaient éthiques ?
Ca mériterait d'être développé.
Il existe chez certains intellectuels haïtiens, une volonté de présenter l'avant 1986 comme une sorte d'Eldorado, de nirvana.
Un eldorado pour qui ?
Alors pourquoi tous ces gens qui fuient le pays entre 1957 et 1986 ?
Tous ces cadres, ces ouvriers, ces paysans,
Ils s'ennuyaient dans le nirvana?
Ils avaient envie de voir du pays ?
Envie d'aller crever en mer ?
Occulter tout ou une partie de l'histoire
conduit à la répétition des mêmes erreurs.
Et puis, est-ce qu'il y a eu une rupture depuis 1957 ?
Ce que les intellectuels nomment abusivement "anarcho-populisme"
a été une brève tentative -entre février et septembre 1991-
de sortir du statu quo.
C'est-à-dire de mener une autre politique socio-économique.
Qui d'alleurs, à l'inverse de ce qui se dit, il est important de le rappeler, à été
saluée pour sa cohérence
par les bailleurs de fonds à l'époque.
Cette tentative de briser les monopoles dont jouissent les quelques familles
qui maitrisent l'économie haïtienne a été brutalement réprimée.
Il faut dire qu'Aristide leur a tendu la perche avec son histoire dégoutante de "Pè Lebrun".
Mais, de toutes les façons "Pè Lebrun" ou pas, les élites commerçantes
étaient décidées à faire avorter cette tentative de sortir de leur emprise.
Depuis ce septembre 1991
du coup d'Etat
dont le peuple et la classe moyenne ont été les principales victimes,
le business est revenu as usual
avec la domination totale/capitale de la politique économique par
les mêmes qui, depuis les Duvalier, occupent le terrain
jusqu'à aujourd'hui.
Cette histoire d'anarcho- populisme est encore une invention des Gnbistes
héritiers des Duvalier
pour masquer la réalité qui a été décrite mille et une fois par tous les experts
en économie haïtiens et étrangers.
A savoir, le verrouillage de l'économie par les familles qui ont dû leur fortune aux Duvalier
et qui, aujourd'hui comme hier, plombent le développement du pays.
La seule question qui tarraude l'observateur, c'est pourquoi les intellectuels haïtiens
ont-ils si peur de se confronter à cette réalité là
qu'il leur faille aller inventer un concept, l'anarcho-populisme
et autres fadaises comme bouc émissaire de la stagnation du pays ?
Peur d'être "disparu" ?
Enfin, pour illustrer mon propos, cette anecdote ;
un partisan d'un
candidat connu à la présidence en 2006,
lui a présenté un projet d'importation de farine à bas prix
dans le but de fournir les cantines scolaires.
Que lui a répondu l'homme qui briguait la présidence à cette époque ?
- Ah! mon cher, ce n'est pas possible
parce que le marché est déjà pris.
Compris ?
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