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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Guadeloupe :Neuf organisations syndicales appellent à la grève le 5 décembre.

Publié par siel sur 20 Novembre 2013, 17:04pm

Catégories : #INTERNATIONAL

Guadeloupe: «La situation est explosive»

 

Les syndicats guadeloupéens appellent à la grève le 5 décembre. Élie Domota en explique le sens face à un gouvernement qui « fait la même politique que Sarkozy ». Le secrétaire général de l'UGTG et le porte parole du LKP donne aussi son point de vue sur le climat politique hexagonal et les attaques racistes contre Christiane Taubira. Entretien.

 

 



 

Comment va la Guadeloupe ?

 

Mal, très mal, la Guadeloupe va très mal. Le chômage de masse touche 34% de la population active, 60% des jeunes de moins de 25 ans sont sans emploi (la Guadeloupe est la championne d'Europe du chômage des jeunes ! ). Nous sommes confrontés à une cascade de « plans sociaux », ces jours-ci encore des fermetures d'entreprises sont annoncées. Pour donner une idée de ce que cela représente ici, j'ai fait le calcul : si on faisait le rapport avec la population active française, 40 personnes qui perdent leur boulot en Guadeloupe cela correspond à plus de 6000 en France !

Dans leur communiqué commun appelant à la grève du 5 décembre, les 9 organisations syndicales dénoncent « un gouvernement contre les travailleurs »...

Les Guadeloupéens ont voté majoritairement pour François Hollande mais ils réalisent que son slogan de campagne, « Le changement c'est maintenant », était une vaste blague ; en fait François Hollande a la même politique que celle de Sarkozy.

Il n'y a aucune mobilisation de l'État, des collectivités locales, des élus. Par contre, on les voit beaucoup aux vins d'honneur ou aux fêtes patronales. Quant au préfet, on se demande à quoi il sert. Lorsque le ministre d'Outre-mer, monsieur Victorin Lurel, vient en Guadeloupe, en octobre, il ne dit pas un mot sur la situation économique et sociale de l'île, par contre il a bien dansé et bu du punch avec ses amis. Quand monsieur Manuel Valls vient en Guadeloupe, c'est pour annoncer le renfort de deux chiens spécialistes de la recherche des armes à feu pour les brigades de police.


 

Élie Domota lors d'une manifestation en 2009 (Chesnot/Sipa) « La première réponse du gouvernement a été l'envoi de gendarmes »Élie Domota lors d'une manifestation en 2009 (Chesnot/Sipa) « La première réponse du gouvernement a été l'envoi de gendarmes »

 


Justement, à l'occasion de la venue du ministre de l'Intérieur, les médias ont beaucoup parlé d'une insécurité grandissante en Guadeloupe. Est-ce vraiment le cas ?

Nous vivons une situation catastrophique dans le je-m'en-foutisme le plus total. Hier matin encore un jeune a été « exécuté », nous en sommes à 39 ou 40 morts en Guadeloupe depuis le début de l'année. Les élus ne parlent que de sécurité mais le fond du problème n'est jamais posé : mélangez un taux d'illettrisme de 20%, un taux d'échec scolaire faramineux, un chômage exorbitant, aucune perspective pour la jeunesse, avec un peu de drogue et d'alcool et vous obtenez la violence. On ne pointe jamais du doigt la cause de cette situation qui est la mise en œuvre de politiques publiques qui mènent le pays à la ruine et ses enfants à la mort.

Quinze mois après l'élection de François Hollande, nous, organisations syndicales, nous nous devons de passer à l'action pour lutter, se battre et ne pas accepter la profitation.

Concrètement, c'est quoi la « profitation » ?

Quelques exemples :

On annonce que le CHU Guadeloupe a 40 ou 50 millions de déficit et que, pour rétablir l'équilibre budgétaire, il faut supprimer 500 postes. Silence total des élus et des autorités.

9 000 à 10 000 entreprises guadeloupéennes doivent 104 millions d'euros de charges sociales, dont 80 à 85% sont des cotisations salariales. Les patrons des mêmes entreprises sont descendus dans les rues et ont obtenu du préfet l'assurance qu'ils ne recevraient plus de courrier de relance ni n'auraient à craindre la venue des huissiers. L'État lui-même légalise la fraude patronale.

Trois gros marchés publics de construction (l’agrandissement d’un centre hospitalier, une centrale électrique et un centre gérontologique) emploient des ouvriers portugais, italiens et espagnols. Exploités, sous-payés, ils vivent et dorment dans des cabanes sur le chantier. Nous avons interpellé le préfet sur le fait que des marchés financés par des fonds publics n'aient pas, comme cela se fait couramment en France, une clause d'insertion sociale, où la collectivité oblige l'entreprise qui a obtenu le marché à embaucher des gens du terroir. Pas de réponse du préfet, sinon ces propos concernant la centrale électrique : « On m'a dit que ce sont des Espagnols parce qu'ils sont spécialistes de ce genre de bâtiment. » Parce qu'en Guadeloupe … Je n'ai pas de preuve, mais je suis certain que quelqu'un quelque part touche de l'argent...


SUITE : link

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