Soumis à AlterPresse le 26 novembre 2013
Événement dans l’événement. La visite en Haïti d’un envoyé du Bureau des Affaires Haïtiennes au Département d’État américain, suivie par les controverses autour de la manifestation prévue devant l’ambassade américaine, paraît bien étrange. Simple coïncidence ? Certains y voient une manœuvre d’intimidation pour qu’aucune manifestation n’ait lieu devant la mission diplomatique américaine. Le chofe jarèt commence avec le parcours Saint-Jean Bosco-Belair-Christ-Roi-Canapé Vert-Ruelle Vaillant-Place Dessalines au Champ-de-Mars. Le devoir de mémoire est important et il s’agit de saluer la mémoire des victimes du massacre des électeurs le 29 novembre 1987 à l’école Argentine Bellegarde de la Ruelle Vaillant. C’est aussi une façon de manifester notre solidarité avec les personnes gazées et tuées par la bande à Martelly au cours des récentes manifestations à la capitale et au Cap-Haitien. Toutefois, les artisans de la manifestation devant l’ambassade américaine ne démordent pas. La manifestation est maintenue comme prévue.
De toute façon, une manifestation n’empêche pas l’autre. L’enchaînement des actions est plus que nécessaire avec le parcours de la sagesse. Parallèlement au chofe jarèt, le parcours duManMan Pemba est le suivant : A) Piste Aviation au mât du drapeau de la fierté ; B) Branche Bel-air rejoindra le rassemblement de la Piste Aviation ; 1) Lieu de rassemblement Piste Aviation au mât du drapeau de la fierté ; 2) BLVD Toussaint Louverture (Route Aéroport) ; 3) Avenue Maïs gâté ; 4) Gérald Bataille ; 5) Avenue Théodat ; 6) BLVD Toussaint Louverture ; 7) Carrefour Fleuriot ; 8) BLVD 15 Octobre (route de Tabarre) ; 9) Point d’arrivée : Devant Ambassade Américaine. Dans la diversité, le ManMan Pemba est sous toutes les plumes et dans toutes les bouches. Cela dit, il y a de bonnes raisons de manifester sous les fenêtres de l’Ambassade Américaine.
L’interruption du cours du mandat du président Martelly réclamée par l’opposition populaire des organisations MOPOD, FOPARK, MONOP, le mouvement patriotique de l’opposition à Cité Soleil (Moposs), le mouvement de liberté, d’égalité des haïtiens pour la fraternité (Moleghaf), etc. n’est pas négociable. Ce « rache manyok » est rejeté par les directions de l’OPL, la Fusion et du KID qui croient que ce serait aider le mouvement Lavalasse qu’ils considèrent encore plus dangereux que le pouvoir Tèt Kale. Dans leur entendement, il est plus facile d’attendre 2016 pour donner le coup de grâce à Martelly. Les lourdes charges à l’encontre du Président Martelly telles que les violations de la Constitution, corruption, crime (cas du juge Jean Serge Joseph) et appelant à sa destitution sont minimisées sinon considérées comme des péchés véniels. Pour l’OPL, la Fusion et le KID, les enjeux consistent essentiellement à bloquer le mouvement Lavalasse. Bien sûr, cette façon de voir n’est pas partagée par tous les militants de ces organisations.
Par exemple, dans le cas de l’OPL, un militant tel que Elusca Charles, représentant de cette organisation dans le Nord a enterré la hache de guerre avec un militant Lavalasse connu tel que Moise Jean-Charles. C’est aussi le cas avec le député Acluche Louis Jeune commentant certaines déclarations du dirigeant de l’OPL. En réalité, les directions de l’OPL, la Fusion et du KID se trompent royalement. Leur prise de distance par rapport aux manifestations pacifiques devant l’ambassade américaine n’est pas intelligente. C’est ne pas comprendre grand-chose surtout à un moment où il faut démultiplier les initiatives. C’est maintenant qu’il faut occuper la scène. Pour permettre au contenu démocratique des luttes de se déployer aussi loin que possible. Les divergences avec le mouvement Lavalasse sont totalement secondaires à cette étape. Il importe de voir la réalité en face. Il faut avancer avec la fièvre qui monte. La meilleure façon de ne pas dire des bêtises aujourd’hui est d’abandonner cet étrange réflexe qui voit le Grand Satan dans le mouvement populaire Lavalasse. Il s’agit de mesurer sérieusement les effets négatifs de la bande à Martelly. Cette nouvelle donne de déréliction démontre qu’aucun développement éthique n’est possible avec les bandits légaux au pouvoir. Aucune élection transparente avec un Conseil Electoral Permanent (CEP) ne peut avoir lieu avec le pouvoir Tèt Kale .
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