La revanche des latinos
Extraits
Car cette messe sportive désigne en fait ce qu’on suppose être les lieux les plus dynamiques et prometteurs du monde. Les «Latinos» n’avaient jamais eu droit à cet honneur. Leur revanche fait plaisir à voir.
Ce fut partout manifestations de joie et de fierté. De Fidel Castro à Alvaro Uribe, au-delà des divergences et des rivalités, tous les dirigeants du continent ont félicité le Brésil. Tous, une fois de plus, ont tiré leur chapeau devant un Lula qui vole de succès en succès, qui, chez lui, se trouve au sommet de la popularité. Cela vers la fin de son second mandat: un exploit.
L’Amérique du Sud est en train de trouver une cohérence nouvelle dans son histoire. Une confiance en elle aussi qui tranche avec le discours victimiste sur «l’impérialisme nord-américain». Aujourd’hui, les Etats-Unis paraissent, là aussi, moins puissants, moins influents qu’autrefois: on vient de le voir.
Les réactions qu’a suscité ce choix révèlent toute la condescendance du «Nord» à l’égard du «Sud». Comment peut-on faire confiance à des gens qui, pense-t-on, aiment plus la fête que le travail? Comment peut-on organiser un mégaévénement au pied des «favelas» livrées à la criminalité des gangs de la drogue? N’est-ce pas beaucoup trop cher pour un peuple si pauvre? Et la corruption, vous y avez pensé?
Que Rio de Janeiro souffre de la misère et de la délinquance, c’est l’évidence. Mais qui parle des queues toujours plus longues devant les soupes populaires de Chicago? Qui évoque, en cette circonstance, les magouilles immobilières qui ont ruiné l’Espagne? Qui se souvient que le Japon a aussi ses mafias?
Il faut rappeler que, au Brésil, le gouvernement de Lula tente de combattre la pauvreté avec énergie et continuité. Personne, jusqu’à l’extrême gauche la plus critique, ne peut nier que le niveau de vie des moins bien lotis s’est amélioré ces dernières années. Notamment grâce aux «bourses familiales», paiements directs aux mères qui envoient leurs enfants à l’école. Mais ce genre d’informations passe moins bien la rampe que le catastrophisme.
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