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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


L'argent de la diaspora transféré par Digicel

Publié par siel sur 23 Novembre 2010, 10:18am

Catégories : #AYITI ACTUALITES

J'ai lu ça sur le net :

 

 

"Digicel and Scotiabank received final approval for the launch of TchoTcho Mobile via a letter of non-objection from the Banque de la Republique d'Haiti (BRH), Haiti's Central Bank, as well as approval from the Haitian telecoms regulator."

 

Digicel et Scotiabank ont reçu l'avis favorable final pour le lancement de Tcho-Tcho Mobile, par une lettre de non-objection qui leur a été adressée de la Banque de la République d'Haïti (BRH) la banque d'Etat du pays, et également le feu vert du régulateur des télécommunications haïtiennes."

 

Je me demande qui peut bien être" le régulateur des télécommunications haïtiennes "?

M. Untel ?


Voici un nouvelle qui n'apparaitra  pas dans les média haïtiens.

Et pour cause, elle parle de l'économie du pays, et pas de zen

Ca engage  l'avenir du pays et non pas celui de personnes qui s'agitent autour des élections.

 

Pourtant, cette nouvelle est de taille.

Vous savez que ce qu'on appelle en anglais les "remittances",

c'est -à-dire les sommes envoyées par les

emmigrés à leurs familles restées au pays

représentent  pour Haïti, un montant + important que l'aide internationale.

 

Ce sont tous les jours des petites sommes

qui sont envoyées de France, Antilles et Guyane, du Canada et des USA.

Digicel et Scotaibank prendront une commission sur chacun de ces envois par mobile.

 

C'est dire si Digicel et Scotiabank ont mis la main sur un pactole.

 

L'Etat néolibéral haïtien a encore laissé filer des revenus

qui auraient pu l'aider à boucler son budget

au lieu d'aller présenter sa sébille dans les places d'Europe et d' Amérique du Nord.

 

Les Haïtiens qui ne comprennent pas qu'un Etat qui dysfonctionne

peut être remis sur pied, s'exclameront naïvement:

"C'est mieux que l'argent aille chez Digicel,

sinon les voleurs qui sont dans l'administration se l'accapareraient."

 

Mais où nous mène ce raisonnement ?

 

A accepter que l'Etat, le gouvernement sont à vie corrompus et qu'on ne peut rien y faire ?

 

Que l'on ne trouvera jamais d'Haïtiens suffisamment honnêtes

et courageux pour résister à la corruption et aux pressions des  élites commerçantes,

de leurs média et des milices appelées à  la rescousse pour

faire du "kraze brize", des coups d'Etat,

(attention à la restauration de l'armée promise par certains candidats)

du désordre, aussitôt que leurs intérêts propres ne sont pas satisfaits ?

 

Est-ce que ça voudrait dire que l'on accepte de faire une croix barrée

sur les conditions de vie de la majorité

de les laisser crever comme des chiens

qui n'auront pour sépulture

que les fosses de Titanyen (endroit où étaient enfouis les corps des opposants aux 2 Duvalier)

en refusant de donner à l'Etat les moyens de les améliorer ?

 

Est-ce que affaiblir l'Etat et laisser l'éducation,

la santé, le logement, l'agriculture, les télécomunications, les prisons

aux mains de groupes privés vont aider à résoudre les problèmes

auxquels font face la population ?

 

Depuis les années 1980, c'est ce credo que nous chantent

 les économistes haïtiens en place et Washington.

Avec quels résultats ?

 

L'offre de santé, celle de l'éducation, celle des transports, de l'eau

pour prendre quelques exemples est-t-elle meilleure,

est -ce que la population est mieux servie

depuis que ces secteurs ont été privatisés ?

 

La propagande du secteur privé, fortement relayée par les zentellectuels

du Collectif NON à la commémoration du Bicentenaire de l'indépendance d'Haïti

et par les média  d'outre-Atlantique (Financial Times par exemple)

laisse entendre que la cause du sous-développement d'Haïti vient de la faillite de l'Etat.

 

Ce qui n'est pas faux en soi.

 

Mais la question à laquelle on ne donne jamais de réponse.

 

C'est qui est responsable de la faillite de l'Etat ?

 

Est-ce que les bailleurs (prêteurs) de fonds n'exigent pas que,

précisément l'Etat se désengage de ses fonctions régaliennes

pour lui préter de l'argent ?

 

Est-ce que, comme disait justement M. Ziegler, les USA,le Canada et l'Europe

n'exigent pas des pays comme Haïti, qu'ils fassent ce qu'ils ne font pas chez eux ?

 

Est-ce que dans ces pays-là l'agriculture, le logement, la santé

ne sont pas subventionnés par l'Etat ?

Est-ce que l'Education n'est pas en France et en Europe en générale majoritairement publique ?

 

Est-ce que ce ne serait pas aux Haïtiens de prendre le taureau par les cornes et

de trouver les moyens les meilleurs pour assurer le bien-être de leur population

plutôt que de suivre les leçons de ceux qui ne les appliquent pas chez eux ?

 

Bref, ce feu vert donné par la Banque de la République d'Haïti

à Digicel et à la Scotiabank montre encore une fois l'absence totale d'intérêt

pour le bien commun des dirigeants de la banque nationale,

du gouvernement et des parlementaires ( en supposant que ces derniers en aient été informés)

 

l'Etat qui aurait pu lui-même se donner les moyens,

ou bien faire une sorte de joint-venture avec Digicel et Scotiabank

leur donne tout bonnement ce qui aurait pu représenter un trésor pour son budget,

vu l'importance des sommes en jeu.

 

Malheureusement, quel que puisse être le résultat des élections,

nous ne sommes qu'au début d'un processus

de prédation qui risque de toucher l'ensemble des ressources du pays,

si les Haïtiens laissent la droite et l'extrême droite au pouvoir depuis 1957 au moins

continuer leur politique d'écrasement de l'Etat, de la population et de l'ensemble de la société haîtienne.

 

Peuple haïtien, il faut refuser les élections/ prédation

il faut refuser les provocateurs de tous bords qui poussent au désordre et à la répression.

Il faut exiger une rupture réelle et pas une comédie de rupture avec le mode de gestion

du pays qui depuis 1957, au moins, 

provoque le malheur des Haïtiens dans le pays et leur dénigrement à l'extérieur.

VOIR Haïti, Pourquoi il ne faut pas aller voter.


 


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