J'ai lu ça sur le net :
"Le temps d'aujourd'hui, dans lequel évolue Haïti, semble au contraire plus friand du leadership féminin, comme peuvent en attester les expériences de l'Allemagne (Angela Merkel), du Libéria (Ellen Johnson Sirleaf), du Chili (Michelle Bachelet) et du Brésil (Dilma Rousseff)."
D'abord, disons qu'Haïti n'évolue absolument pas dans le temps d'aujourd'hui.
Cette assertion est fausse et présomptueuse.
Haïti évolue dans les temps de l'inquisition.
Un pays où l'on tue plus de 40 vodouisants
parce que accusés
de distribuer une poudre qui apporterait la malaria,
sans que la justice ni la "société civile " ne s'en émeuvent.
Ensuite comparer Mme Manigat à Michèle Bachelet ou à Dilma Rousseff est de la pure imposture.
Mme Bachelet et Mme Rousseff sont ,toutes les deux, des femmes
qui se sont battues contre la
dictature dans leurs pays respectifs, Chili et Brésil.
Le père de Mme Bachelet, un militaire a été assassiné
pour cause d'affinités avec Allende
Mme Rousseff a elle été torturée.
En cela, elles représentent pour les populations qui les ont élues
des modèles de courage, d'endurance, d'humanisme.
Si ces deux femmes avaient été candidates à la présidence d'Haïti
elles auraient été toutes les deux couvertes d'injures, désignées comme terroristes
par le clan même du Granlakouzen qui soutient Mme Manigat sur le net
dont l'égérie, la Madone des Zen fait l'apologie (quelle perversité !)
de Mme Max Adolphe chef de la prison Fort-Dimanche
lieu de tortures des opposants aux 2 Duvalier.
Cette même Madone des Zen qui invitait le public, il y à peu,
à ne pas juger Duvalier, le pauvre,
selon elle, à l'article de la mort.
De même qu'un ancien porte-parole de Latortue, reconverti en animateur zélé
de la campagne de Mme Manigat, faisait circuler une photo de Duvalier Jcl
sur le net, quelques temps avant son arrivée à Port-au-Prince
comme pour habituer les esprits à ce retour préparé.
Cette même Madone des zen, chantre de la vertu, croisée de la bien pensance,
icône de la morale,
qui, sans vergogne, tout en faisant l'apologie du boucher de Fort Dimanche,
Mme Max Adolphe,
avait orchestré une campagne ignoble
contre Mme Myrtha Gilbert , la présentant comme, entre autres, terrorriste
pour son rôle héroïque qui aura permis la libération
d'une dizaine de prisonniers politiques.
Alors même, que dans n'importe quel pays évoluant au "temps d'aujourd'hui"
où l'on voit les peuples d'Afrique du Nord
se soulever contre les dictatures,
Mme Myrtha Gilbert
aurait eu droit à la reconnaissance de la nation pour avoir osé défier
l'appareil répressif des Duvalier à une époque
où peur, soumission et complicté étaient de règle.
Dans ce pays à l'envers, où les plus niais
s'affublent du titre ridicule de "Crême de la crême",
on fustige un candidat musicien pour ses prestations grotesques
sur scène
et non pas pour ses amitiés avec les escadrons de la mort du Fraph;
on présente comme un atout le fait qu'une candidate soit une femme
et on s'autorise pour faire sa promotion à la comparer à des figures
féminines dont les chemins de vie, les parcours militants et politiques
les engagements
sont totalement à l'opposé de ceux de cette candidate.
L'imposture est, décidément, la posture qui se porte le mieux en Haïti.
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