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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Les progressistes doivent se regrouper. Il s'agit d'un impératif catégorique.

Publié par siel sur 18 Décembre 2010, 10:45am

Catégories : #REFLEXIONS perso

C'est le moment où jamais.

Le séisme du 12 janvier 2010 doit être considéré comme un mal pour un bien.

Il a interrompu momentanément le processus de mise en place de la recolonisation d'Haïti.

 

Les  300 000 personnes décédées, sans compter celles qui se sont retrouvées piégées

sous les décombres qui n'ont toujours pas été déblayées, méritent 

que les associations progressistes de ce pays

se donnent la main pour faire en sorte que "plus jamais ça".

La jeunesse d'Haïti, les anciens, les enfants attendent de

ceux qui disent être solidaires de leurs luttes

qu'ils les  soutiennent et les défendent effectivement.

 

On ne peut certes prévoir la date d'un séisme,

tous les sismologues sont d'accord sur ce point,

mais il est possible pour un gouvernement

de prendre en compte les probabilités d'un tremblement de terre

et de mettre en place une politique de prévention,

que ce soit au point de vue de l'urbanisme,

que des secours à apporter aux victimes.


Nous avons constaté que non seulement de prévention il n'y en a pas eu,

mais plus grave,

le manque absolu de prise en charge des victimes.

Une des images les plus choquantes a été

celle des morts déversés comme des immondices dans

l'espace de Titanyen, un lieu de sinistre mémoire où les victimes des dictatures des 2 Duvalier

étaient jetées.


Il s'agit d'une symbole fort qui fait apparaître la continuité du mépris  pour la population

entre la dictature des 2 Duvalier et ceux qui gouvernent actuellement le pays.

Des "pragmatiques" diront que c'était le seul et le meilleur moyen d'empêcher

la contamination par les cadavres des vivants.

Cependant, un gouvernement qui est en phase avec le culture de sa population devrait

savoir que sa relation aux morts est importante et donc trouver des moyens

pour éviter cette abomination.

Si on arrive à trouver des millions pour "produire " des élections

on aurait dû pouvoir en trouver pour offrir une sépulture aux morts.

Il suffit d'en avoir la volonté politique.


Dans tous les pays, même ceux où cette culture de respect des morts

est moins pregnante, on voit, comme aux USA

par exemple, les gouvernements employer toutes sortes de moyens

pour que les  leurs morts, soldats

ou simples citoyens, aient droit à une sépulture décente.


Ce  manque de considération pour les morts du séisme déversés par tombereaux à Titianyen

expose parfaitement la politique de ce gouvernement

et  la qualité de ses plans

pour le développement futur d'Haïti,

où la population haïtienne risque d'être traitée avec la même

absence de considération que les victimes du séisme.

 

Certes, la vie doit continuer.

Certes, comme disait le peintre André Pierre,

il faut laisser les morts et que les vivants aillent de l'avant.

Mais  pour que les vivants aillent de l'avant, il faut respecter leurs morts.

 

Les élections du 28 novembre,

organisées coûte que coûte sous l'égide de la "communauté internationale"

auxquelles ont accepté de participer les leaders politiques haïtiens, sont en phase avec ce mépris

affiché pour les morts et les rescapés du séisme.

 

L'ensemble de la classe politique qui braille aujourd'hui " A bas Préval"

et qui le démonise, comme elle fait à chaque

fois que le partage du gâteau ne lui convient pas  était, hier encore,

partie prenante d'un processus

qu'elle disait elle-même vicié à la base ,

c'est-à-dire qu'elle n'accordait aucune légitimité à l'institution, le CEP ( conseil électoral provisoire) chargé d'organiser les élections.

 

Cependant, c'est avec cette  même institution 

que les leader politiques ont accepté de se porter candidats.

Cherchez l'erreur.

 

L'erreur réside précisément dans l'acceptation de participer 

à ce jeu, dont ils clamaient dans tous les micros

qu'il était et serait entâché de fraudes.

L'erreur montre leur vénalité, leur cynisme et leur opportunisme

qu'ils camouflent en nationalisme

en bons héritiers des Duvalier qu'ils sont.

 

Bref, comme je l'ai dit à plusieurs reprises

 tout au long de son mandat 

Préval a dévoilé

par l'absurde certes, mais clairement

l'absence de convictions et l'opportunisme

des différents leaders politiques.

"A coquin, coquin et demi" aurait pu être

son adage.

 

Si la majorité des  Haïtiens

ne sont pas capables de comprendre la leçon, c'est qu'ils sont embourbés

dans leurs problèmes personnels de survie au quotidien

et que les progressistes ne sont pas assez présent.

 

C'est donc, et c'est ce à quoi je veux en venir,

aux forces progressistes de leur apporter leur soutien pour éviter

qu'ils ne tombent du pire au "plus pire."

Pour  éviter que cette population`déboussolée, désabusée et épuisée

ne tombe dans le piège que lui tendent les forces de droite et d'extrême droite

dont le projet est de faire du Préval sans Préval, du duvaliérisme sans Duvalier.

 

Malgré la répression de ces cinquante dernières années,

qui a fait disparaître un grand nombre de voix progressistes,

il existe encore en Haïti, des groupes , tels que Sentinelle du peuple, le cercle Gramsci,

le MODEP, l'institut Karl Lévêque, le PAPDA, la Fondation Jean-Marie Vincent

 ainsi que les associations de paysans, d'ouvriers et de femmes

auxquelles il faut ajouter certains universitaires, fonctionnaires,

membres de la  classe moyenne et de bourgeoisie  nationale

qui sont conscients que le systême est tête en bas

et qu'il faut une autre politique pour le remettre sur ses pieds.

Ca fait quand même du monde

 

Ces groupements, ces individualités doivent  impérativement

mettre de côté leurs divergences mineures,

  mettre fin à la culture des zen (arme des duvaliéristes

pour empoisonner les membres de la société, les empêcher de penser

provoquer division et haines parmi eux)

et se rassembler pour faire front

contre le projet de la droite et de l'extrême droite haïtienne

qui n'est autre que l'exécution

du plan Collier qui vise la ruine de l'agriculture haïtienne

et la domination totale/capitale du pays.

 

Sinon ce pays risque de voir à sa tête, un Youri Latortue ou un Jodel Chamblain.

Et de devenir " L'unique resort de néocon de l'hémisphère ouest"

 

Il faut absolument que ces groupes et associaitions progressistes

"marrent" leurs reins, abandonnent les rivalités mesquines et les amitiés claniques

pour  se mettre au travail et accoucher des solutions

viables à la fois pour le pays et les bailleurs de fonds (FMI, BID, Club de Paris, etc).

 

L'heure n'est plus  aux déclarations de bonnes intentions

mais à l'élaboration d'un programme économique.

C'est dans ces milieux progressistes qu'on compte le plus d'économistes  sérieux ,

(pas de ceux qui se contentent de répéter la doxa des Chicago boys)

susceptibles de  présenter un projer économique

qui prenne en compte les besoins de la population.

Ces plans sont dans leurs tiroirs ,

il leur suffira de les rafraîchir en fonction des nouveaux paramètres induits par le séisme.

 

Nous avons à l'intérieur d'Haïti et dans la diaspora des hommes et femmes sincères et compétents.

Nous avons à l'intérieur d'Haïti et dans la diaspora des expert(e)s qui ont compris les enjeux cachés derrière ces élections et qui se sont refusés à offrir leur approbation à ce cirque malsain dès le départ.

 

Nous avons à l'intérieur d'Haïti et dans la diaspora des hommes et femmes courageux et généreux.

 

 

 

Il s'agit maintenant que la connection se fasse

entre ceux de l'intérieur et ceux de l'extérieur pour former un front solidement articulé

contre la recolonisation d'Haïti

et son statut programmé de réserve de main d'oeuvre à bon marché

exploitable et corvéable à merci

pour servir les intérêts des corporations internationales et de leurs alliés locaux.

 

L'heure est au rassemblement des mouvements progressistes 

qui se doivent pour le bien de la nation  de s'unir, de faire preuve de courage

et d'intelligence

en suivant l'exemple

de ce qui a été fait en 1804  par les marrons de la liberté

pour sortir le pays de l'esclavage et de la domination coloniale.

 

L'union des progressistes à travers le pays est un impératif catégorique.

C'est l'unique chemin pour enrayer la descente aux enfers que nous

préparent les femmes et hommes de droite et d'extrême droite.

dont les actions sanguinaires et constantes

contre le peuple haïtien

sont à la racine des malheurs d'Haïti

depuis son indépendance en 1804.

 

 

 

 

 

 

 

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