La fronde anti-Martelly bat son plein en Haïti.
L'absence de Martelly, ce 18 novembre, est venue renforcer le mécontentement. 18 novembre 1803,Haïti chasse les Français/18 novembre 2012 Martelly, président du pays, se balade en Espagne.
Martelly est à la recherche d'alliés et, après l'Espagne, s'en va visiter l'UE.
Mais là non plus tout n'est pas rose raket :"Il est nécessaire "de garantir un climat politique stable pour que la coopération de l'UE et l'internationale puisse être mise en œuvre rapidement et efficacement", a affirmé M. Van Rompuy à l'issue d'une rencontre avec M. Martelly à Bruxelles."link
Cependant, peuple haïtien, attention aux manipulations.
Martelly a été sélectionné par la "communauté internationale".
L'opposition qui l'a laissé faire,
que ce soit dans l'affaire des taxes illégales, des insultes au Premier ministre Conille,
ou bien du renvoi des maires,
ou bien de l'assassinat des paysans de Séguin,
ou bien de la libération de l'assassin présumé Calixte Valentin
sans demander des explications
n'est pas vraiment, ce que l'on pourrait appeler, crédible.
Les parlementaires, ce n'est pas mieux.
N'ont-ils pas accepté sans broncher
qu'un chef d'Etat, sensé être au-dessus des débats,
s'auto-nomine à une Commission.
Du jamais vu.
Imaginons, une seconde qu'Aristide ou Préval
aient eu un sembable comportement ?
Les zentellectuels du Collectif Non à la commémoration du Bicentenaire
et toute la smala des G184, qui ont usurpé le titre de "sociiété civile"
alors qu'ils auraient dû se nommer "société pour la défense des intérêts des puissants",
nous auraient bombardé de mails, comme ils l'ont fait en 2003,
pour dénoncer le "fascisme" du chef d'Etat.
Si Martelly se conduit, dans les faits, comme un apprenti dictateur
c'est parce que, comme il l'a dit, la Minustah,
dont le chef Chilien qui était ambassadeur du Chili en Angleterre
au moment du procès contre Pinochet,
s'était "réjoui", selon la presse britannique,
de la libération de Pinochet, le supporte.
Ce qui veut dire qu'a été nommé représentant de la Minustah en Haïti,
un homme qui s'est "réjoui" (delighted) que Pinochet ne puisse être jugé pour ses crimes.
Ce qui veut dire, peuple haïtien que, en face de toi, se trouve un dirigeant de la Minustah,
qui n'est pas un amoureux de la justice.
Ce qui veut dire que tu aurais plutôt, en face de toi, quelqu'un qui partage l'idéologie de
Martelly.
Ce qui explique pourquoi Martelly se sent tranquille.
Et pourquoi ce chef civil de la Minustah vante les mérites du président rose.
Il faut faire attention que la tactique de l'extrême droite, ici comme ailleurs,
-ce qu'ils ont fait au Chili pour imposer Pinochet-
qui est celle d'ajouter les provocations aux provocations,
de manière à faire le peuple sortir de ses gonds,
ne débouche sur un bain de sang.
La Minustah n'a pas hésité à mener des actions lourdes sur les bidonvilles
sous Latortue et Préval, tuant des victimes innocentes
au prétexte de chasse aux bandits et aux kidnappeurs.
Ces actions s'apparentaient plus à
une punition collective, devant toucher l'ensemble des habitants de Cité Soleil,
pour leur faire peur.
Une opération du même type
qui pourrait se dérouler en l'absence de Martelly
aurait deux avantages
faire taire les revendications et détourner les yeux de l'affaire Brandt.
Ce pourquoi, peuple haïtien, il faut être prudent.
Exiger du gouvernement qu'il gouverne démocratiquement,
c'est une bonne chose,
mais demander son renvoi, c'est ouvrir la porte à l'incertain,
qui peut déboucher sur l'arrivée d'un clan de l'extrême droite
encore plus féroce et vorace que celui de Martelly.
Parce qu'il existe des chapelles différentes chez ces gens-là, entre autres,
celle d'Himmler Rébu, celle de Guy Philippe,
celle de Chamblain, Duvalier, Max Adolphe/Racine et consorts
qui ont leurs ex-militaires armés,
et qui n'hésiteront pas, comme en 1991
à tuer, violer, kidnapper, faire disparaître.
La situation est complexe,
d'autant plus que la population a très peu d'alliés.
Parmi ceux qui manifestent aujourd'hui avec elle,
Pourront se retrouver les bourreaux de demain, qui auront pris grand soin
de les identifier.
La communauté internationale ne lèvera pas le petit doigt
si, demain, les paramilitaires et la Minustah
décidaient de tirer sur la foule
à balles réelles
ou de mener des actions punitives dans les bidonvilles.
Ce qui ne veut pas dire que cette même communauté
sur laquelle, d'après ses dires, Martelly se repose,
ne le laisserait pas tomber si cette histoire de kidnapping
dans laquelle, selon Haïti Observateur (hum!) son fils Olivier serait impliqué
soit vraie.
Ce qui laisse la porte ouverte à tous les zen, et rumeurs
c'est le fait que Martelly, d'une part soit resté silencieux sur l'affaire Brandt
et que d'autre part, il n'ait pas démenti
ou intenté un procès en diffamation à ce journal.
Martelly a été élu par, approximativement, 16% des électeurs.
L'absention ayant été très forte.
Ce qui prouve qu'il n'avait pas, quoiqu'en dise les média et personnalités restavek,
une grande popularité.
Maintenant, la question est quoi faire de ce pouvoir Rose/Tèt Kale/Sak Pa Kontan Anbake ?
Doit-on le pousser à la démission
ou bien le forcer à adopter une politique respectueuse des lois haïtiennes
et de la population ?
Mon avis, je l'ai déjà donné.
Il faut laisser Martelly terminer son terme.
Les politiciens de tous bords souhaiteraient son départ.
Tout simplement, c'est mon opinion, pour prendre sa place
mais sans un programme politique
qui serve à long terme les intérêts du pays.
Leur manque de conviction se traduit
par l'acceptation de l'ensemble des dérives de Martelly.
Le peuple haïtien aurait intérêt à faire pression sur le gouvernement Lamothe/ Martelly,
à user de tous les moyens, dont la cour internationale, pour faire respecter ses droits.
Et non pas de servir de marche-pied vers le pouvoir
à des dirigeants politiques qui rêvent de voir leur tour de per diem arrivé.
D'ailleurs, vous avez-vu le pourcentage de voix fait par ces dirigeants de partis politiques
aux élections de 2006 et à celles de 2011 ?
Evidemment " ventre affamé n'a point d'oreilles"
Et ce que je dis là peut apparaître comme les propos de quelqu'un qui vit loin du bourbier.
Cependant, peuple haïtien, sortir de 35 ans de dictature,
se prendre un embargo, deux coups d'Etat et l'occupation du territoire national,
et pour couronner le tout un séisme meurtrier + le choléra,
sont des épreuves difficiles
mais pas insurmontables,
si on se prépare à atteindre des objectifs à long terme
qui sont d'établir un Etat de droit;
et qu'on accepte de se mettre une fois pour toutes dans la tête
qu'il n'existe pas d'homme providentiel, de "papa bon coeur"
qu puisse le garantir.
Mais que seules les luttes systématisées contre l'injustice, l'apartheid des masses,
la violence institutionnalisée
sont les chemins qui peuvent y mener.
Laisser Martelly terminer son mandat,
peut, paradoxalement, être un moyen d'en finir avec l'extrême droite
qui pourrit la vie des Haïtiens depuis 1957.
Parce que c'est au pied du mur qu'on voit le maçon.
Depuis 1986, l'extrême droite macouto/militato/ duvaliériste
mène une guerre sans merci contre le peuple haïtien.
Elle s'est employée pendant ces "vingt-cinq dernières années"
à destabiliser le pays pour revenir au pouvoir.
Maintenant qu'elle y est , c'est le moment pour elle de montrer son savoir faire.
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