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Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Sentinelle du peuple n°12

Publié par siel sur 14 Avril 2011, 09:39am

Catégories : #AYITI ACTUALITES

Bonjour à tous,
voici ci-dessous et en fichier joint la traduction du numéro 12 (février)

que vous adresse l'équipe de la Sentinelle du Peuple.

Il a été écrit avant la proclamation des résultats électoraux.
N'oubliez pas de faire circuler ce bulletin s'il vous semble intéressant.

Nous vous rappelons que les versions originales en créole peuvent être
lues et téléchargées sur le site : http://www.santinel.webuda.com


Sentinelle du Peuple.
santinelpep@yahoo.fr

http://www.santinel.webuda.com



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Numéro12
                                                        Février 2011
                                LA SENTINELLE DU PEUPLE
                  La Sentinelle est devant, elle éclaire le chemin de
la libération du peuple.



Editorial

Amis, partenaires et lecteurs, le journal Sentinelle du peuple est parvenu à son 12e numéro, après un an d’existence. Il s’agit encore d’une jeune initiative, mais des efforts ont été faits pour qu’elle tienne sa promesse. Des efforts sont également accomplis pour chercher à définir et à faire vivre la ligne du journal.

Dans le cadre du développement de son travail , Sentinelle s’est fixé 5 objectifs : 1) fournir des informations vérifiées ; 2) élaborer une série d’analyses qui aident les lecteurs à se poser des questions et chercher à les approfondir ; 3)dénoncer le système prédateur que les pays impérialistes et leurs complices de l’oligarchie haïtienne ont établi en Haïti ; 4) proposer un ensemble d’attitudes et d’actions pour arriver à définir l’orientation d’une  lutte sur le long terme visant à changer l’Etat et à reconstruire le pays dans l’intérêt de toute la population 5) apporter son concours afin de renforcer un processus de rapprochement et d’unité des organisations progressistes et patriotiques.

Sentinelle du peuple a  reçu des encouragements et aussi des critiques pour son travail ; le journal a reçu des propositions et a fait également son autocritique. Tout cela va permettre d’améliorer la préparation, la production et la diffusion des 12 numéros à venir. A cette fin, Sentinelle s’adresse à ses amis, ses partenaires et ses lecteurs et leur fait trois demandes :

1.- Continuer à lire régulièrement le journal.

2. - Continuer à inviter les autres amis,
les autres partisans du changement, à lire le journal.

3. - Envoyer à Sentinelle davantage d’articles, d’informations, de critiques et de propositions afin que le journal continue toujours à s ‘améliorer. Dès lors que des allers retours  se font entre les personnes, les groupes et les organisations qui travaillent au changement et au progrès du pays, un grand pas est franchi. La lutte pour transformer l’Etat et la société dans un sens patriotique et progressiste commence alors à prendre vraiment racine.

Dans le domaine de l’économie et de la politique, le pays se trouve depuis quelque temps à un carrefour dangereux. L’Etat s’affaiblit chaque jour davantage ; l’occupation gagne du terrain ; les organisations sociales et politiques se disloquent. Après un premier tour de l’élection-sélection, qui fut une vraie plaisanterie, les impérialistes, avec la complicité du pouvoir, ont  imposé à la nation un deuxième tour dans lequel on lui demande de choisir entre « la peste » et « le choléra ». Le spectacle continue donc, pendant que la population souffre de la faim- sous des tentes,  dans des taudis - de la maladie, de l’humiliation, de la misère. Il n’y a aucune chance que la situation de la population s’améliore durant l’occupation du pays et avec cette sorte de candidats aux ordres et rusés. Il faut donc que les patriotes, les progressistes et les organisations conséquentes prennent leur courage à deux mains, pour renforcer davantage leurs liens et se lier solidement aux classes populaires des campagnes comme des villes, afin d’aboutir au renversement du système mis en place dans le pays, basé sur le règne sans partage des puissants.
Sentinelle du peuple va s’efforcer de contribuer toujours davantage à ce travail.


I. Le projet politique de l’ impérialiste américain en Haïti .

1.1.    Un mode d’occupation à bout de souffle ; un autre se prépare à le remplacer.

Lorsque les marines ont quitté Haïti en 1934, il était clair pour le Département d’Etat américain que le mode de domination qu’ils avaient établi dans le pays allait toujours garantir les intérêts que les impérialistes détenaient ici. Après presque vingt années d’une occupation impitoyable, les Américains avaient fait en sorte que l’Etat haïtien devienne son petit domestique sur les plans politique, économique, financier et diplomatique. Pour en arriver là, ils ont fait de l’armée d’Haïti la colonne vertébrale de cet Etat qu’ils ont totalement asservi et lui ont donné un entraînement spécial afin qu’elle soit à même de réprimer brutalement les masses populaires pour les empêcher de se soulever. A cette époque, les grandes compagnies américaines contrôlaient la majorité des bonnes terres situées en plaine, où elles produisaient les denrées agricoles dont elles avaient besoin ; elles exploitaient sans modération les forêts du pays et expédiaient le bois d’œuvre dans le  leur. Elles contrôlaient également des services essentiels comme le courant électrique. Par ailleurs, les Américains ont réussi à se mettre dans la poche une bonne partie des élites économique, politique et intellectuelle, et ils les ont encouragées à se lier à l’oligarchie antinationale de Port-au-Prince. Les Américains ont facilité la prise de contrôle des richesses du pays par cette oligarchie afin de s’assurer que tous les bénéfices du pillage aboutissent chez eux. En 1986, un grand mouvement social populaire et démocratique a réussi à chasser le pouvoir sanguinaire des Duvalier, puis il a déstabilisé l’Etat servile et la domination politique que les Américains avaient mise en place sur le pays. Cinquante-deux ans après le départ de l’armée américaine, ce mode de domination avait fait son temps. Le caractère totalitaire, sanguinaire et arriéré du régime duvaliériste n’avait pas été capable de bloquer la colère des masses populaires contre le système prédateur.

1.2 Où en sont les Américains et leurs alliés dans la mise en place d’un nouveau mode de domination ?
La mise à bas de la dictature des Duvalier ne reposa pas seulement sur la force du mouvement social haïtien. Lorsque les pays impérialistes comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la France etc.furent convaincus que la menace que représentait l’Union soviétique arrivait à son terme, en raison des problèmes économiques  qu’elle commençait à rencontrer, ils décidèrent de passer à une nouvelle forme de domination sur le monde. Sur la base d’un consensus qui s’est établi à la fin des années 70, ils ont lancé la politique économique néolibérale. Cette politique prit de l’extension en se fondant sur trois grands piliers :

1. En finir avec les dictatures les plus nuisibles afin d’empêcher le développement de mouvements de protestation et encourager un semblant de démocratie dans ces pays.

2. Contraindre ces pays à privatiser toutes les entreprises importantes appartenant à l’Etat, à laisser leur économie sans protection, et à ouvrir grand leur marché aux produits des pays impérialistes.

3. Réduire le rôle joué par l’Etat  dans le domaine de l’économie et des questions sociales  et confier la direction de l’économie au Fonds monétaire international et à la Banque mondiale, la gestion desaffaires sociales étant remise aux grandes ONG internationales.

L’application de la politique néolibérale en Haïti allait être confrontée à plusieurs obstacles.  Premièrement, le schéma employé pour casser la mobilisation et maintenir en place le système classique (une réforme constitutionnelle suivie immédiatement d’élections) n’a pas pu fonctionner. Le mouvement social haïtien a mené de grandes luttes pour détruire cet Etat servile, même si l’absence d’une direction adéquate allait laisser le champ libre à un détournement du mouvement, qui fut entraîné sur le terrain habituel des élections tous les quatre ou cinq ans.

Deuxièmement, contrairement à ce qui s’est passé dans de nombreux pays d’Amérique latine qui ont profité de la période 1945-1970 pour s’attaquer à leur manière à quelques questions (comme la réforme agraire, la dégradation de l’environnement, la réforme de l’appareil d’Etat, la réforme de l’éducation et de la santé, le problème dulogement et la réforme économique), ces réformes n’ont pas pu être menées en Haïti.  Cela tient aux caractéristiques des élites haïtiennes, au caractère arriéré du régime duvaliériste et au rôle de réserve de main d’œuvre et de plaque tournante de la drogue que les Américains ont assigné dans les Caraïbes à Haïti. Après le départ de la dictature en 1986, les crises environnementale, économique, sociale et politique qui étaient étouffées depuis longtemps ont éclaté dans le pays. L’application de la politique néolibérale allait alors aiguiser ces crises, avec le développement et l’aggravation de la misère, de l’insécurité et de l’instabilité.

Troisièmement, après le 7 février 1986, le gouvernement américain, de même que ses alliés internationaux, a compris très rapidement que les mobilisations populaires étaient trop fortes pour que l’armée à ses ordres et ses clients dans les élites politiques, économiques et intellectuelles puissent lui permettre de reprendre le contrôle totalde la politique du pays. Les Américains et ses alliés sont alors entrés dans une phase de confrontation-récupération avec le mouvement social par le biais de l’armée, des églises, des partis politiques, des ONG étrangères, de quelques agences internationales ainsi que de quelques leaders sociaux et populaires. C’est pourquoi ils ont mené, durant 25 ans, une politique de répression, d’intimidation et de corruption contre le mouvement social. Ils ont laissé passer la constitution du 29 mars 1987 mais elle n’a jamais été mise en application. Ils ont écrasé les élections du 28 novembre 1987, ils ont fait semblant de laisser se faire les élections de décembre 1990 mais ont réalisé un coup d’Etat sanguinaire en septembre 1991. Ils ont rétabli l’ordre constitutionnel en 1994 au moyen d’un débarquement militaire ; ils ont dissout l’armée à leurs ordres en 1995 ; ils ont chassé en 2004 le pouvoir populiste dégénéré d’Aristide par le biais d’une armée mercenaire et d’un mouvement GNB dont ils ont réussi à prendre le contrôle en raison de la faiblesse des secteurs progressistes qui y participaient ; en 2006, ils sont revenus à une élection-sélection avec le pouvoir populiste de Préval, dans le cadre d’une tutelle exercée par la MINUSTAH. Aussi bien ce pouvoir que la tutelle ont comme mission principale d’en finir complètement avec le mouvement social qui a fait 1986.

1.3 Les Américains et leurs alliés veulent passer à une nouvelle phase du mode de domination néolibérale en Haïti.
La catastrophe du 12 janvier 2010 a facilité l’accomplissement de la mission que l’impérialisme américain et ses alliés ont confié au pouvoir Préval et à la MINUSTAH en Haïti : le mouvement social a les reins brisés ; l’Etat haïtien est définitivement affaibli ; la majorité des catégories sociales qui étaient en mesure d’exercer une résistance sont complètement appauvries. Pour les Américains et leurs alliés, cette situation est une bonne occasion pour passer à une autre phase de leur politique en Haïti.


Qu’est-ce qui s’annonce dans cette nouvelle phase ?

1) Faire en sorte que la MINUSTAH, la CIRH, les agences internationales et les ONG étrangères remplacent l’Etat pendant un certain temps.

2) Prendre le contrôle de tous les grands secteurs de l’activité économique  pouvant rapporter beaucoup de profit à travers les multinationales basées aux Etats-Unis et chez ses alliés.

3)  Réformer l’Etat à leur manière  et en prendre le contrôle de bout en bout.

4) Encourager la création d’une nouvelle élite politique, économique et intellectuelle qui corresponde mieux à leur projet. 

5) Faire endosser à l’oligarchie un rôle dans lequel elle ne dérange pas les affaires des multinationales en Haïti.

Pour atteindre ces objectifs, ils pensent maintenir la population dans l’aide humanitaire,  le « cash for work » et les jobs des ateliers de sous-traitance qu’ils veulent installer dans toutes les grandes régions du pays. Pour eux, le temps de la démagogie est passé, l’occupation se met en place, ils imposent leurs diktats,  et s’il faut recourir à la répression, s’il faut continuer à briser des crânes, ils n’hésiteront pas.

Pour créer les conditions favorables à l’application de ce plan, la dépendance a été changée en tutelle, et maintenant  la tutelle se transforme chaque jour davantage en occupation. C’est pour cela également qu’en dépit de la crise humanitaire,  ils ont imposé à la nation la réalisation à tout prix d’une élection-sélection  qui aboutit à ce que lors du deuxième tour, le pays se trouve pris dans un piège, que la population aille voter ou non.

Sentinelle du Peuple invite tous les patriotes, tous les progressistes, à fouiller en permanence  un peu partout afin de trouver de nouvelles informations sur le plan préparé pour Haïti  par la communauté internationale. Ceci afin de démarrer un travail de dénonciation de ce plan à travers tout le pays et de commencer à rassembler des forces afin de voir ensemble comment on peut arriver à développer un nouveau mouvement social mieux organisé, ayant demeilleures analyses et une direction conséquente afin d’être à même de présenter au pays une alternative à ce plan.


II. Les familles et groupes économiques qui contrôlent les richesses et la politique du pays (8e partie).

L’oligarchie fait circuler des arguments de propagande expliquant qu’elle constitue  une des catégories sociales utiles à la société, car ses membres aident le pays à fonctionner, donnent du travail aux gens et investissent pour favoriser le développement du pays  Ils trouvent des journalistes, des économistes et des politiciens pour répéter ces affirmations démagogiques à la population. Prenons  donc un petit moment pour examiner les actions et les transactions que l’oligarchie mène ici depuis longtemps ; ainsi nous verrons dansquelle mesure elle participe ou non à la construction du pays !

1. Depuis les années 30 jusqu’aux années 80, une grande partie des familles qui font aujourd’hui partie de l’oligarchie étaient des négociants ; ils achetaient et exportaient du café, du cacao, des bananes, du vétiver et des citrons. C’était le cas des Brandt, des Madsen, des Reinbold, des Weiner, des Moscosso, des Léger, des Boucard etc. Pour acheter ces denrées, ils empruntaient de l’argent à des banques de l’Etat ou auprès de filiales de quelques banques étrangères ; on leur faisait des conditions spéciales, car ils avaient des contacts importants, des associés haut placés dans le pouvoir ou à la  direction des banques étrangères. Ils prenaient les denrées pour presque rien aux paysans, avec l’aide des « spéculateurs » (principaux intermédiaires) et des « voltigeurs » (intermédiaires secondaires) , et ne payaient pas à l’Etat le montant de taxes dont ils étaient redevables. En outre, ils ne cherchaient jamais à trouver avec l’Etat, qui était sous leur contrôle, le moyen de développer des programmes pour aider les paysans à régénérer ces plantations de denrées.
Aujourd’hui, la majorité des plantations de denrées sont en ruine et les paysans sont tombés dans une misère noire, alors que la majorité de ces familles de l’oligarchie sont millionnaires et continuent à faire du profit dans d’autres secteurs de l’économie.

        Une bourgeoisie qui aurait, ne serait-ce qu’un tout petit peu, le sens de l’intérêt national, aurait-elle un tel comportement ?

2. Des années 50 aux années 90, une bonne partie des familles de l’oligarchie (les Mews, Brandt, Bigio, Nadal, Acra, Mourra, Apaid etc.) a développé des usines pour transformer et produire des produits locaux. On peut citer les usines PRINSA (en bas du Morne-à-Cabri), FACOLEF (Cavaillon), STEP OVER, FABNAC, HASCO, les Aciéries d’Haïti (Port-Au-Prince), CONASA (Cap Haïtien), WELCH (Limonade). Sans compter bien d’autres ateliers produisant du sucre, de l’huile et du saindoux. A partir de la fin des années 80, ces familles ont commencé à fermer toutes ces usines ; en revanche, elles achetaient à l’étranger pour les revendre en Haïti du sucre, de l’huile, de la farine, du ciment, des œufs, des ailes de poulet et des cuisses de dinde. Pour leur part, les paysans ne trouvèrent plus d’usine importante à qui vendre leur production, les ouvriers, qu’ils fussent ou non qualifiés, perdirent leur travail, ce qui s’est traduit par une augmentation du chômage (le chômage déguisé du secteur informel comme le chômage total).
        Quelle lutte la bourgeoisie locale a-t-elle menée aux côtés des autres secteurs pour s’opposer au plan néolibéral ?

 

3. Dans les années 1980-1995, une série de familles de l’oligarchie (comme les Moscosso, Perry, Jaar, Boulos, Baussan, Brown, Gardère, Behrmann, Arty etc.) a acheté les filiales haïtiennes de banques étrangères ou ont monté de nouvelles banques commerciales à Port-au-Prince. Rappelons que, durant la même période, le FMI exigea de l’Etat haïtien qu’il libéralise les taux d’intérêts et que la valeur de la gourde commença à s’effondrer face au dollar américain.
Que se passe-t-il dans ces banques ? Ce sont toujours ces mêmes familles qui prêtent l’argent confié par les déposants. Ces banques, c’est de la spéculation sur le dollar qu’elles font. Ce sont les mêmes encore qui achètent des bons de la Banque de la République d’Haïti (BRH), faisant de cette manière un prêt à l’Etat pour qu’il puisse rembourser sa dette et payer les intérêts élevés qui l’accompagnent. Et ce sont toujours les mêmes qui prennent de l’argent ici pour aller le placer à l’étranger. En outre, ce sont ces banques privées qui dans le microcrédit  imposent des taux usuraires aux pauvres du secteur informel ; elles gèrent aussi les transferts que la diaspora envoie aux familles restées en Haïti. C’est ainsi que toute l’épargne du pays se trouve concentrée entre les mains de quelques-uns. Cependant, ils ne font aucun investissement sérieux avec tout cet argent.

      Une bourgeoisie voulant créer des emplois et développer l’économie du payspourrait-elle agir de cette manière ?

 

4. Depuis les années 70 jusqu’à aujourd’hui, le seul programme de création d’emplois que la communauté internationale, l’Etat et l’oligarchie ont imaginé pour le pays, ce sont les ateliers d’assemblage dans les «zones franches». Aujourd’hui, ils veulent transformer le pays en une république des « zones franches ». Ils veulent en installer dans presque toutes les grandes villes. C’est pourquoi on voit maintenant un tas de familles de l’oligarchie (Baussan, Coles, Brown, Mews, Acra, Jaar, Auguste) se jeter sur les terres des paysans dans toutes les grandes communes pour y monter leurs propres « zones franches ». Le choix économique qui est fait là revient à casser l’agriculture, à aggraver la crise alimentaire, à envoyer les pauvres se ruiner la santé dans les ateliers de sous-traitance pour un salaire de misère.

        Une bourgeoisie pouvant vraiment être qualifiée de nationale, travaillant au développement du pays et consciente de la nécessité pour les travailleurs de trouver un moyen de subsistance, participerait-elle ainsi à ce  choix économique ?

 

5. Il y a eu des incendies à répétition dans les centrales électriques. Electricité d’Haïti (EDH) sait que c’est la famille Vorbes qui a mis le feu. Le sirop toxique des laboratoires Pharval a tué un grand nombre d’enfants dans le pays ; les autorités du pays savent que ces laboratoires appartiennent à la famille Boulos. Des gens sont morts après avoir bu de l’alcool contenant du méthanol vendu pour du clairin ;  les autorités savent bien que c’est la famille Mews qui a importé le faux clairin empoisonné. L’Etat ne poursuit jamais ces familles pour les actes malhonnêtes et criminels qu’elles commettent dans le pays. En Haïti, l’oligarchie est une bande d’affairistes et de racketteurs : l’argent facile et l’intérêt de leur portefeuille, voici tout ce qu’elles connaissent.

S’il n’y a pas d’école, d’hôpital, d’université, de route et de courant électrique dans le pays, elles en portent la responsabilité. De même, si la faim, le chômage et la misère font tant de ravages, ce sont elles qui en sont les responsables. Les actions et les transactions que mène l’oligarchie se font au détriment du pays et de la population ; elles provoquent chaque jour la mort de beaucoup de gens. C’est pourquoi Sentinelle dit que ce sont des criminels socioéconomiques. Il faut ajouter que ces familles ont tout le pouvoir parce qu’elles représentent et garantissent l’intérêt des impérialistes américains dans le pays. Ce sont elles également qui ont le contrôle de cet Etat servile et corrompu.

 

Pour changer cette situation marquée par l’activité des prédateurs, il faut que le pays ait un autre Etat. Un Etat qui défende les intérêts de la nation et qui cherche à intégrer toutes les catégories sociales dans une société juste. Un Etat qui ait de l’honneur, qui protège et défende les droits de tous les gens et de tous les secteurs de la société. Un Etat qui travaille au progrès de la nation et l’amélioration des conditions de vie de tous les habitants du pays.

A bas l’occupation déguisée en tutelle ! A bas les élections bidon ! A bas le pouvoir servile ! Vive la mobilisation de longue durée pour la libération du peuple !


Sentinelle du peuple
Février 2011
santinelpep@yahoo.fr

http://santinel.webuda.com

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