Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Le Monde du Sud// Elsie news

Le Monde du Sud// Elsie news

Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Soutenance de Thèse de doctorat d’Edelyn DORISMOND, mardi 16 novembre

Publié par siel sur 13 Novembre 2010, 10:14am

Catégories : #CULTURE

UNIVERSITE PARIS 8-VINCENNES

DEPARTEMENT DE PHILOSOPHIE

 

 

Soutenance de Thèse de doctorat d’Edelyn DORISMOND

 

Titre de la thèse :

 

Haïti et les Antilles françaises (Martinique et Guadeloupe), l’impossible articulation de la reconnaissance par l’autre et de la reconnaissance de soi (entre le refus de l’autre et la reconnaissance de soi).

 

Résumé

La thèse répond à deux préoccupations. La première consiste à penser le soubassement philosophique de ce que nous avons observé comme une récurrence dans les études « haïtiennes » et « antillaises » : la position de l’histoire comme condition d’explication du devenir des sociétés haïtienne et « antillaise ». En effet, la majorité des études élaborées sur ces sociétés procède par le détour par l’histoire dans la tentative d’explication des actualités sociales, politiques, économiques et culturelles haïtiennes et antillaises. Nous avons constaté que si les sciences sociales reçoivent l’histoire comme une condition d’explication, l’exigence philosophique, elle, nous amène à comprendre en quoi l’histoire en est venue à s’instituer comme formatrice des formes de devenir coloniales d’Haïti et des Antilles. En ce sens, nous avons montré, partant de la phénoménologie de l’histoire, de la phénoménologie herméneutique de la conscience historique comment des sédimentations se condensent et deviennent les conditions de la compulsion de répétition posée ou dénoncée sans le nommer par les historiens, les anthropologues, les sociologues et les économistes des Antilles francophones.

(…)

Notre deuxième préoccupation consiste à penser cette dynamique sociale, à penser ce tragique au regard de l’ « intérêt » que nous considérons comme ce qui permet à un individu ou un groupe de se réaliser dans l’ordre social peu importe les conséquences réifiantes sur la réalisation des autres. Ce point de vue nous porte à rencontrer l’œuvre d’Edouard Glissant qui expose aussi une dynamique des sociétés antillaises mais sans prendre en compte la dimension politique, la question du pouvoir et de la domination. Nous admettons avec Glissant que les sociétés antillaise sont des sociétés créoles, mais nous admettons aussi avec Michel Giraud, Christine Chivallon que des formes de revendication identitaire ethnique sont aussi en cours dans ces sociétés créoles. Des formes de confiscation ethnique du pouvoir sont en cours et invitent du même coup à relativiser les enjeux politiques de la créolisation. Enfin, il s’agit de penser la possibilité politique de la créolisation. Notre position est que la créolisation de la politique ou la politique de la créolisation devrait transiter par une théâtralisation des « récits », des « mémoires » faisant de chacun l’interlocuteur de l’autre afin d’ « entrecroiser » les mémoires et instituer, au risque de profonds malentendus, l’entente tendue de la compréhension. Il s’agit d’un pari de haut risque, mais qu’il est important de tenter si l’on veut véritablement désengorger les sociétés antillaises des contentieux mémoriels qui travaillent les individus et les groupes (ethniques ou non). Il n’est pas uniquement question de célébrer la « créolisation » comme « nouvelle région du monde », comme la revanche de l’imaginaire, de la poétique, sur la politique, il faut une politique qui doit accompagner cette poétique qui, sans laquelle, deviendra pure rêverie. Aussi la politique doit commencer par se poéticiser pour se désengager de formalisation pure et dure que lui impose l’économicisation du social. L’enjeu est plutôt dans cette tierce position d’une politique poïétique assumant les exigences de la mise en scène des mémoires blessées selon les règles du respect de la souffrance de l’autre. Ce pari, si les Antilles parviennent à le tenir, pourra ouvrir la voie aux anciennes sociétés colonialistes, qui actuellement pataugent dans la problématique de la rencontre des mémoires. Peut-être est-ce, encore une fois, aux Antilles que le nouveau visage du monde doit se dessiner.

 

Mardi 16 Novembre 2010 à 14 heures ; Salle G -2,

Métro : Ligne 13, arrêt Saint-Denis Université,

RER : B, D, H,

Bus : 253, 255, 361.

 

Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents