Haiti: one more shameful UN betrayal
Par Peter Hallward
Quelques passages traduits de l'article
"Almost everyone now accepts that the United Nations brought cholera to Haiti last month. The evidence is overwhelming and many experts (including the head of Harvard University's microbiology department, cholera specialist John Mekalanos) made up their minds to that effect several weeks ago."
Presque tout le monde accepte maintenant le fait que l’ONU a apporté le choléra en Haïti le mois dernier. C’est d’une totale évidence et de nombreux experts ( dont John Mekalanos, le patron du département de microbiologie à l’université Havard, et un spécialiste du choléra) sont arrivés à ce constat il y a plusieurs semaines de cela.
By early November, Mekalanos couldn't see "any way to avoid the conclusion that an unfortunate and presumably accidental introduction of the organism occurred" as a result of UN troops. Mekalanos and others also refute UN claims that identification of the source should be a low public health priority.
Au début du mois de novembre, pour Mekalanos « il était impossible d’éviter la conclusion qu’une introduction malheureuse et présumément accidentelle de la bactérie soit arrivée » provenant des troupes de l’ONU. Mekalanos ainsi que d’autres ont également réfuté la déclaration de l’ONU qui affirme que l’identification de la source devrait être un problème secondaire par rapport à la priorité de la santé publique.
Rather than examine its role in the epidemic, however, the UN mission has opted for disavowal and obfuscation. UN officials have refused to test Nepalese soldiers for the disease or to conduct a public investigation into the origins of the outbreak. Rather than address the concerns of an outraged population, the agency has preferred to characterise the fresh wave of protests as a "politically motivated" attempt to destabilise the country in the runup to presidential elections on 28 November. Protesters have been met with tear gas and bullets; so far at least three have been killed.
Au lieu d’examiner son rôle dans l’épidémie, la mission de l’ONU a opté pour le désaveu et la non transparence. Les officiels de l’ONU ont refusé de faire passer des tests aux soldats népalais ou bien de faire une enquête publique sur l’origine de la maladie. Au lieu de répondre aux préoccupations d’une population outragée, l’agence a préferré qualifier les vagues de protestations récentes de politiquement motivées, une tentative pour déstabiliser le pays et les élections présidentielles du 28 novembre. Les manifestants se sont retrouvés face aux gaz lacrymogènes et aux balles, trois personnes ont été tuées selon les dernières nouvelles.
L'article : http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2010/nov/23/haiti-shameful-un-betrayal
Vous savez, ce qui est étonnant c’est qu’on entend dans les média dominants, et même ches Médecins Sans Frontières, affirmer qu’il s’agit d’une paranoïa des Haïtiens. Selon ces média, on accuse toujours l’autre, l’étranger d’être responsable de ses maux. Cet argument on l’a servi aux Haïtiens depuis, je crois son indépendance : on vous pille mais c’est de votre faute. Pour ce qu’il s’agit des Haïtiens les victimes sont Toujours les coupables, quoi qu’il en soit. Coupables d’être pauvres, coupables d’être analphabètes, coupables d’être Noirs- oui, oui ça aussi.
Bon je suppose que le patron de MSF ne veut pas se fâcher avec l'OMS, surtout à un moment où il dit que son organisation manque d'aide pour lutter contre la maladie sur le terrain.
On peut comprendre qu'il choisisse pour soigner les victimes de ne pas se mettre à dos l'OMS.
Cependant, ce n'était pas une raison pour faire passer les Haïtiens pour des débiles paranoïaques à la recherche d'un bouc émissaire. Ils en ont déjà assez sur le dos pour qu'on ne leur mette pas une charge supplémentaire. Les Haïtiens ont quand même le droit de s'inquiéter de ce qui se passe chez eux. Il ne manquerait plus qu'on leur enlève le droit de penser, sous prétexte qu'ils sont assistés.
Ce qui est étonnant aussi, c’est que la directrice de l’OMS ait décidé de ne pas faire d’enquête sur les origines de la bactérie. Et même que le porte parole de la Minustah a déclaré que, rien à faire les troupes venant du Népal ne seront pas rapatriées. Niet. Elles resteront sous bonne garde, enfermées dans leurs casernes pour pallier à toute agression. Donc voici des troupes payées pour faire un travail soit-disant de consolidation de la paix qui sont confinées dans leur quartier.
Ca sert à quoi donc de les garder en Haïti ?
A narguer une population déboussolée et impuissante ?
A provoquer encore plus de désordre afin de légitimer la répression ?
A quoi sert de dissimuler l’origine de la bactérie ?
Il y a un truc qui ne tourne pas rond dans cette affaire qui mériterait d'être élucidée.
Il faudrait un dépôt de plainte et une enquête internationale.
Mais qui va déposer la plainte ?
L’Etat ? Impossible, il n’en a ni la volonté, ni le courage.
Des parents de victimes ?
Oui.
C’est ce qu’il faudrait faire.
Plainte pour empoisonnement involontaire.
Les victimes devraient former une organisation et prendre un avocat.
Un avocat connu internationalement entouré de confrères haïtiens.
Ou devrait être déposée la plainte ?
Haïti fait partie d’un certain nombre d’instances internationales,
il ya le Caricom (hum) et surtout le TPI.
Oui.
Voici ce que devraient faire les victimes et leurs parents: s’organiser,
prendre un avocat pour constituer le dossier
et porter plainte de manière à ce que les responsabilités soient connues.
Pour finir, je dirai que je trouve également extrèmement troublant
Le sllence de la dite société civile sur ce coup-là.
Quoi ! Pas une bonne âme pour relayer l'inquiétude et les interrogations
des habitants ?
Sur les forum haïtiens,
la Madone des zen, grande apologiste de la chef macoute Mme Max Adolphe
poursuit comme à son habitude, sans coup férir
sa croisade grotesque contre les démons, satans, belbzébuths et autres diables.
Sinon c'est une partie d'échanges sur les candidats.
Monsieur X est un vaurien, Madame Y est une sans morale. Etc
Des enfantillages.
Quant aux fameux zentellectuels, ils doivent être en voyage.
Entrain de participer à une de leurs rondes de manifestations culturelles.
Et donc pas disponibles.
Et cela vaut mieux d’ailleurs parce qu’ils seraient encore foutus
de nous sortir un livre collectif, comme pour le séisme, sur choléra.
De plus, depuis qu’ils ont déniché cette si mignonne formule passe-partout
« quand tout tombe il reste la culture »
ils seraient bien capables de l'adapter à toutes les sauces :
« quand le choléra sévit il reste la culture »,
« quand on n'a pas d'eau potable il reste la culture »
Etc.
De même que la France a eu ses nouveaux philosophes,
Haïti a maintenant avec quelques décennies de retard, ses nouveaux intellectuels.
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