Docu. Contre l'oubli, La trace des dictatures

Publié par siel sur 28 Décembre 2014, 12:11pm

Catégories : #VIDEOS

Bon. Je présume, peut-être à tort, que les les lecteurs haïtiens ne regarderont pas ce film.

La dictature, ça ne les intéresse guère, d'où leur propension à reprendre les mêmes hommes et à se vautrer dans la répétition, dans le pareil au même.

Quant à la justice, à la réparation, au respect des victimes,...C'est : inconnu au bataillon

Malgré témoignages, chiffres, archives, documents de la CIA, boatpeople, vente de sang, vente de cadavres, vente de l'Ile de la Tortue,vente de travailleurs haïtiens à la RD surveillés, maltraités, tués dans les bateyes par des macoutes enrôlés pour ça, ils s'accorchent à leurs mensonges du paradis di tan divalye comme le font les directeurs d'opinion auto-proclamés de Vision 2000 à longueur d'antenne.

Ils sont tellement drogués à la servitude volontaire, toute cette classe issue et nourrie au duvaliérisme, qu'ils en redemandent encore et encore...

Ils adulent "Son excellence" Martelly, ex-milicien, copain des mecs du Fraph. Il est intelligent et gentil, disent-ils.
Martelly gentil et intelligent ! Voici, c'est la classe politique haïtienne qui veut ignorer ses propres turpitudes, sa couardise et prête à son chef des qualités qu'il n'a pas pour, ainsi, se dédouaner de son adoration puérile et cynique.

Clinton aussi a tenu des propos similaires. Mais lui, au moins, on sait qu'il a été à la maneuvre pour placer Martelly à la tête de l'Etat et qu'il a toutes les raisons, vu les intérêts en jeu, à lui préter les qualités d'un grand philosophe.

A mon avis, s'il avait connu Duvalier Jean-Claude au moment de sa présidence à vie,Clinton l'aurait trouvé, lui aussi, le plus intelligent des présidents haïtiens, vu qu'il suivait de même que Martelly la politique imposée par les USA.

Les autres peuples, qui ont connu la dictature, ont pu mesurer la cruauté de leurs bourreaux. Ils ont compris qu'ils étaient le mal incarné et qu'il fallait impérieusement, pour leur survie et celle de leur pays éviter de retomber sous leur joug.

Mais en Haïti, au contraire, ils leur sourient, ils leurs font caresses et courbettes. Ils disent à leurs élèves, à ceux qui ne connaissent pas l'histoire, qu'un chef est fait pour être vénéré, eusse t-il les mains dégoulinantes du sang de ses victimes.

Mieux encore, ils sont fiers d'être de leurs amis, de parader en rose. Ils se rendent au palais national et s'asseyent en compagnie d'un assassin, conseiller du chef. Ils sont prêts à offrir, leurs femmes et leurs enfants, leurs pères et mères, leurs papis et leurs mamis en échange d'un bracelet rose, d'une moto, d'une voiture, d'un poste.

C'est la fin de l'année, le pape a fait un magnifique discours pour dénoncer les péchés de la curie. Ces péchés sont, peu ou prou, ceux des élites haïtiennes, toutes confondues, qui entrainent avec elles la populaion dans la servitude volontaire, l'irrespect et l'indignité.

Alors, c'est vrai, il y a peu de chances que les lecteurs haïtiens regardent ce film. Et, hélas même s'ils le regardaient, ils sont tant endurcis - comme le soulignait le pape- que ce serait comme se laver les mains et les essuyer par terre, leurs yeux ne voyant plus, leurs oreilles n'entendant plus rien du monde extérieur au leur.

Pour les autres, bon visionnage.

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