Des personnes écrivent sous couvert d'anonymat.
Elles croient avoir raison parce qu'appartenant à une minorité ( ce sont elles qui se vantent de cette particularité) . Comme dirait Coluche ce n'est pas parce qu'on est seul à croire qu'une chose est vraie qu'elle l'est.
Ce n'est pas parce que Donald Trump fait partie d'une minorité de gens qui pensent que tous les immigrés mexicains sont des voleurs qu'ils le sont.
Ces anonymes se permettent d'intervenir dans des débats très importants pour Haïti, alors qu'ils n'ont pas les qualifications ni expertises requises.
Ces anonymes livrent des opinions personnelles présentées comme vérités irréfutables à partir d'une lecture orientée qui ne se base ni sur la science, ni sur les faits.
- Sur le débat autour de l'éducation en créole
- Sur le débat autour de la crise Ayiti/RD.
Dans ces deux cas, l'anonyme s'applique à :
- décrédibiliser le travail de longue date des linguistes, prétendant imposer sa propre orthographe. L'anonyme traite sans le nommer, M. Degraff de pédant. C'est assez absurde.
On peut se demander qui est le pédant ? Celui qui s'oppose à l'orthographe officielle ? Ou celui qui travaille d'arrache pieds pour faire en sorte que la langue maternelle des Haïtiens soit celle de l'enseignement comme cela se fait dans tous les pays du monde ?
- donner raison à la RD en s'appuyant sur les déclarations de Mrs Supplice, Lionel Etienne et Errol Boulos. Trois personnes dont les propos n'ont qu'une valeur relative et ne sont pas plus probants que ceux de n'importe quel quidam. A partir de quoi, les dires de ces 3 personnes seraient plus justes que, par exemple, ceux de la Cour interaméricaine des droits de l'Homme ?
En quoi les dire de Errol Boulos seraient-ils "francs, fiables, avérés, sans auto-censure" ?
On nous a appris à l'école, ici du moins, à nous interroger sur qui parle, d'où il parle, dans quel contexte, avant d'adhérer à sa parole ou de la réfuter.
Donc prétons-nous à ce petit exercice scolaire d'analyse de texte :
1- Qui sont Supplice, L. Etienne et E. Boulos ? Quelles sont leurs activités ? Ou autrement dit comment ces personnes gagnent-elles leur vie ?
2- D'où parlent Supplice, L. Etienne et E. Boulos ? Sont- ce des personnes connues pour leurs réflexions sur les problèmes des migrants ? Pour leur travail de longue date en vue d'améliorer les conditions de vie de la population haïtienne ?
3- Quel est le contexte dans lequel ces paroles sont émises ? Il s'agit d'un conflit entre la RD et Ayiti concernant la dénationalisation rétroactive à 1929 de Dominicains d'ascendance haïtienne. Les déclarations de ces trois hommes ont-elles de loin ou de près à voir avec cette problématique tout à fait spéciale ?
Sans ce questionnement préalable il est aisé de clamer pour véridique n'importe quelle déclaration, précisément quand elle a l'heur de se placer hors sujet.
Il est facile, en se cachant derrière l'anonymat, de lancer des attaques ad hominem au ras des pâquerettes, ou de diffuser des discours abscons dont l'objectif semble de divertir et de porter secours à la RD dans son opération de camouflage de la dénationalisation rétroactive à 1929.
Notons le contraste entre les élucubrations d'un anonyme haïtien ou d'origine haïtienne et les témoignages dans la presse internationale de Dominicains ou d'étrangers Noirs en RD.
Comme ici :
My Struggles as a Black American in the Dominican Republic
When I lived in the Dominican Republic, there was a point when the jeers from the streets, shouts of "Arréglate ese pelo!" (Fix that hair!) and mocking gestures about my prominent pajón (afro) ...
http://www.americasquarterly.org/content/my-struggles-black-american-dominican-republic
Même le Listin Diaro, qui est un journal lié au PLD et qui défend la loi de régularisation, ne peut s'empêcher de pointer les failles de cette dénationalisation rétroactive à 1929, suivie d'une renationalisation pour repêcher 50 000 personnes, tant légalement, administrativement et moralement cette loi est répréhensible.
D'autant plus, comme signalé dans l'article, que des personnes ont été privées d'identité pendant preque 10 ans les obligeant à mener une vie sans existence légale.
Et c'est ce type de procédé qui est ignoré par les anonymes qui se réfèrent à Supplicle, L. Etienne et E. Boulos comme si ces gars là étaient des des sommités en matière de droit des migrants.
Les analyses de ces 3 là seraient plus crédibles que celles du GARR, par exemple.
Sonia Pierre, militante contre les abus exercés en RD sur les immigés haïtiens et les Dominicains descendants d'Haïtiens était une mythomane ?
Supplice a été sous Duvalier J-CL secrétaire d'Etat à l'immigration et émigration. Sans soute qu'à cette époque l'émigration haïtienne en RD ne posait pas problème puisqu'elle était monnayée par les offciels de ce régime.
Ce qui expliquerait que Supplice lors de ses passages dans ce ministère se soit fait remarquer par son inaction.
The Dominican-Haitian Dispute Leaves the Most Vulnerable to Suffer
SANTO DOMINGO -- There's more to the Dominican Republic refugee crisis than just politics. It's the lives of thousands that suffer from the consequences of these policies that should be on the ...
http://www.huffingtonpost.com/maria-isabel-soldevila-brea/dominican-haitian-dispute_b_7834184.html
Le témoignage dans le Guardian des péripéties de ce Dominicain- qui annonce la couleur et dit d'où il vient, d'où il parle et pourquoi il parle-, pour se faire délivrer un passeport démontre encore une fois, le caractère inique et bête de cette dénationalisation rétroactive à 1929. Entré de manière illégale aux USA, puis sa situation régularisée, ayant besoin d'un passeport de son pays il se trouve soupçonné par des fonctionnaires d'être Haïtien.
Le titre choisi par l'auteur Dominicain ne laisse pas d'ambiguités :
The worst of US immigration policy is reflected in the Dominican Republic
TRAD :
The worst of US immigration policy is reflected in the Dominican Republic | Dan-el Padilla Peralta
Dark-skinned and nappy-headed, I fit the profile of a person of Haitian descent. Since the 1990s, the Dominican state has made a habit of denying papers to descendants of Haitians born in the ...
Maintenant, c'est une autre paire de manches de savoir et de comprendre pourquoi des personnes haïtiennes ou d'origine haïtienne se donnent beaucop de mal pour défendre cette politique de la RD.
On dit qu'il y en aurait des payés comme Martelly qui n'ont pas le choix.
On dit qu'il s'agirait de quelques fous voulant passer pour sages et détenir une intelligence supérieure au commun des mortels.
On dit qu'il s'agirait d'un groupe de duvaliéristes ayant pendant des décennies participé à la traite des Haïtiens en RD et qui, aujourd'hui, voudraient indexer le gouvernement actuel de manière à détourner l'attention de leurs responsabilités passées.
Comprendre les motivations de ces gens-là, que ce soit au niveau de leur position contre le créole ou l'ayisyen ou pour la politique de la RD, c'est comme essayer de comprendre pour quelles raisons un président se met à insulter une femme dans un meeting.
Par ailleurs, il est bon de se rappeler qu'au moment de l'occupation américiaine d'Haïti, les agents des USA notaient qu'alors qu'aux Philippines il leur était difficile de trouver des personnes voulant espionner pour eux, à l'inverse, en Haïti, elles se bousculaient au portillon pour être embauchées comme espions.
Et aussi qu'après le massacre des Haïtiens organisé par Trujillo, l'ambassadeur d'Haïti ( je ne me souviens plus de son nom) s'était fendu d'une lettre pour vanter les excellentes relations entre Haïti et la RD.
Donc, il ne faudrait pas s'étonner de voir des indvidus du calibre de l'anonyme, chanter à longueur de postes le droit de la RD à dénationaliser des citoyens d'origine haïtienne et faire porter au gouvernement haïtien l'entière responsabilité de cet acte inique.
Ces personnes sont monnaie négligeable mais néanmoins dommageable, dans la mesure où, de par la visibilité que leur offre le net, elles contribuent à renforcer l'image négative des Haïtiens.
Leurs propos même anonymes, mais parce que venant d'Haïtiens, sont instrumentalisés pour légitimer ceux des officiels de la RD.
Ne nous laissons pas impressionner par des déviants. A l'époque du massacre des Haïtiens par Trujillo, ils nous auraient dit que l'Etat haïtien, les Haïtiens étaient les seuls responsables de cette tuerie. Ils aurient été les premiers de la classe à insulter Jacques Roumain et à le dénoncer aux autorités françaises.
Commenter cet article