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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Haïti : Retour sur la saga des élections de 2015 - Par Marc- Arthur Fils-Aimé (mis à jour)

Publié par siel sur 1 Février 2016, 23:16pm

Catégories : #REFLEXIONS perso

L’année 2015 a laissé un goût amer pour toutes les filles et les fils d’Haïti qui luttent et qui croient en un avenir prospère pour leur pays. Le président Martelly qui a gagné les élections de 2010 grâce aux pressions de la communauté internationale - ce qui est aujourd’hui un secret de polichinelle - n’a réalisé aucune des élections prévues par la Constitution au cours des quatre premières années de son mandat. Cela a valu au pays d’être orphelin de ses parlementaires pendant une douzaine de mois. Il ne restait qu’un tiers du Sénat, soit 10 sénateurs sur 30. Le chef de l ’État flanqué d’un premier ministre de facto, a géré le pays à coup de décrets même si lors du compromis avec des partis politiques traditionnels et certains secteurs de la société à la fin de décembre 2014, il n’avait droit d’émettre que des décrets relatifs aux élections.

 

SUITE à :

 

(Le président Martelly) "n’a réalisé aucune des élections prévues par la Constitution au cours des quatre premières années de son mandat. " dit l'auteur.

Quand je lis ça, je ne peux que m'interroger sur la sorte de société ciivile existant en Haïti. Est-ce un groupe de momifiés ? De séniles ?

Quoi ! Pendant cinq ans, pas une entente entre organisations, partis, particuliers pour faire stopper cette dérive ?

Mais où étaient donc les femmes et hommes des dites élites, dites intellectuelles de ce pays ?

Sur ce blog je n'ai eu cesse, dès l'arrivée de Martelly, de dénoncer ses dérives et d'avertir que les Haïtiens en acceptant son non respect de la Constitution étaient entrain de s'enfouir dans un trou sans échelle pour en sortir.

J'ai rappelé à plusieurs reprises la phrase de Martlelly à un auditoire de la diaspora à NY : " Si on laisse le bandit mettre un pied, il prend tout l'espace" en faisant remarquer qu'il parlait de lui et qu'il annonçait son programme.

 

Quand  Martelly a choisi une pléiade de gens à lui pour remplacer des maires élus, j'ai tiré la sonnette d'alarme. Si vous laissez passer ça, il continuera sur sa lancée.

Les journalistes propagandistes du régime, du genre de celui qui sévit à Vision 2000 se sont faits un devoir de brouiller les pistes, d'appeler ces agents intérimaires : M. le Maire. C'était leur façon à eux d'entériner l'innaceptable, de transformer ce qui est injuste en juste, l'illégal en légal, mine de rien, ni vu ni connu.

Pareil, pour les taxes prélevées arbitrairement sur la diaspora. Les clowns des média trouvaient que c'était une bonne initiative du "papa bon coeur" Martelly", portraituré  pour l'occasiion, en sauveur du petit peuple.

Bonne initiative ou pas, il aurait fallu qu'elle soit validée par le Parlement afin de pouvoir en contrôler le fonctionnement.

Mais, au lieu d'aider à un fonctionnemment démocratique, à l'inverse, les barons des media l'ont enterré, en entretenant sciemment une guerre entre les parlementaires soucieux de ce contrôle et l'Exécutif qui le refusait.

 

Les irresponsables et opportunistes barons des media ont proposé  à leurs auditeurs tous les jours pendant 4 ans au moins, une lecture binaire et obtuse de la réalité.

Avec deux pôles : d'un côté les parlementaires assimilés carrément à des diables - des cafards  -disait l'autre distingué docteur en médecine;  et de l'autre l'Exécutif à deux têtes : Martelly et Lamothe,  présentés comme deux petits saints auxquels il fallait  donner la communion sans confession. Parce que même s'ils n'avaient aucun respect pour les institutions, leurs intentions, laisaient-ils entendre, étaient pures.

 

Dans quel pays au monde, il est possible de qualifier les intentions d'un gouvernement de "pures" quand ce gouvernement se fout complètement de respecter les b -a-ba de la constitution  ?

C'est évidemment du registre du puéril, du sentimentalisme niais et de la roublardise qui conduisent irrévocablement à une sorte de dictature. En tous les cas à de l'autoritarisme.

Parce que le refus d'obéir aux lois d'un pays par un président ne peut être rien d'autre qu'un coup d'Etat contre la démocratie.

 

Nous avons donc eu pendant 5 ans une société civile muette, une partie en profitant pour s'en mettre plein les poches, l'autre tétanisée par "l'éli"  du " blan", un parlement en grande partie acheté, des parlementaires signant et approuvant tout ce que l'Exécutif lui demandait, pourvu qu'en échange ils aient salaires, bagnoles, avantages et passe-droits liés à la fonction.

Ce système porte un nom: corruption généralisée de haut en bas, de droite à gauche.

Pas étonnant qu'Haïti continue à occuper les premières places au niveau mondial dans la corruption.

Quand Martelly a pris cet arrêté, imbécile mais calculé, de réduire le nombre des membres des partis pouvant présenter un candidat à la présidence, il était clair qu'il préparait un désordre généralisé.

Où se trouvaient les forces pour  stopper  cet acte de vilénie ? 

Elles ont accepté de voir 53 candidats à la présidence, une machination à la fois pour avilir l'image d'Haïti et aider Martelly à créer le bordel qui, selon ses calculs et ceux de la CI, devaient déboucher sur la sélection de Jovenel Moïse.

 

Donc, comme d'hab, répétition à la nausée du pareil au même : ce n'est qu'après que les cabris soient sortis de l'enclos que l'on crie de fermer la barrière.

Une constante dans l'histoire de ce pays où les femmes et hommes semblent n'avoir toujours pas assimilé - combien de temps faudra-t-il après le duvaliérisme, pour qu'ils se remettent debout ? -que prévenir vaut mieux que guérir, que comme on fait son lit on se couche.

C'est ainsi que, dès l'arrivée de Martelly, je le qualifiais "d'enfant du pays", en entendant par là, que partageant les mêmes non-valeurs que les dites élites. Et donc il était amené tout naturellement à les représenter. Et ceci, même dans sa vulgarité surjouée pour les amuser et faire diversion. Yo fou pou sa.

Parce qu'à côté, autour, au-dessus, en bas de Martely, grouille, en dehors de ses copains "bandi legal", toute une cour - imitation de celle qui entourait Duvalier J-Cl et Michèle Bennett - d'artistes, dedécorateurs d'entrepreneurs, de traiteurs, de journalistes, de "mignons", organisateurs des 7 carnavals, de Carifesta, de festivals, des fêtes du régime, de rencontres internationales bidon qui, pendant cinq années ont joui des prébendes et du gaspillage de Lamothe/ Martelly.

En l'élisant "le roi et la reine d'Haïti " ne s'étaient pas trompés sur ce point.

Il aura fallu que le peuple haïtien se réveille pour mettre un hola (en tous les cas momentané, ne jurons de rien, les forces du "faire noir" qui possèdent argent et armes sont bien présentes et leurs agents très actifs) au dap piyan du pays par une équipe de "bandi legal" appuyée par la CI pour que soit exposé le bilan catastrophique de ces 5 années de régime Tèt Kale.

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