LES structures politiques, économiques et sociales d’Haïti sont actuellement en train de s’effondrer à l’instar de celles du Nicaragua de Somoza dans les années 70. Même le « président à vie », M. Jean-Claude Duvalier, a été conduit à le reconnaître dans deux discours : celui du 8 août 1981, prononcé du balcon du palais national, et celui du 12 avril 1982, tenu devant la chambre législative. Par ailleurs, l’exode massif des Haïtiens, dont plus d’un million (sur un total de 5 400 000) se trouvent disséminés à travers le monde, est un révélateur sans équivoque d’une situation sociale insoutenable.
La fuite des paysans sanctionne par ailleurs l’échec des pasteurs américains appartenant aux deux cent cinquante sectes protestantes qui, depuis 1976, quadrillent les zones rurales et proposent, comme unique solution, la prière, la résignation et le respect de l’autorité établie, contribuant puissamment au maintien d’un statu quo hérité pour une bonne part de la période d’occupation américaine de 1915 à 1934.
SUITE à :
Haïti, un pays au bord de l'effondrement
par Serge Gilles (Le Monde diplomatique, août 1982) // Pillée par la famille présidentielle et son entourage qui ne connaissent pas de limites à leur rapacité, la République d'Haïti n'a guè...
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