Un bienfait ?
Les réseaux sociaux, lorsqu’ils portent des mouvements de solidarité. Je les utilise pour ma carrière artistique. A travers elle et eux, j’essaie de faire bouger les lignes.
Un mal de l’époque ?
La défaite de la réflexion. Nous vivons une époque où les gens n’ont plus envie de réfléchir, quels que soient les milieux, les âges… Par exemple, le rap « conscient » a disparu car il n’intéresse clairement pas les gens et ne rapporte donc pas d’argent. Les jeunes rappeurs font le choix de l’argent facile plutôt que de l’engagement.
Une invention ?
Le GPS. Je suis en conflit régulier avec les gens qui se croient plus malins que le GPS, alors qu’au final celui-ci a raison. Il sait adapter en permanence les trajets au trafic. Cependant, à cause de lui, on perd certainement en autonomie. Encore une défaite de la réflexion !
A quoi notre époque est-elle étrangère ?
A la connaissance. Paradoxalement, tous les outils qui pourraient nous apporter celle-ci nous en éloignent et les gens sont de moins en moins savants.
Qu’est-ce que votre pièce raconte de notre époque ?
Elle raconte ses préjugés, et j’espère qu’elle les fait tomber. Le fait que la pièce ait du succès prouve que notre société manque cruellement d’espaces pour débattre.
Kery James : " Notre époque devient étrangère à la connaissance "
Portrait chinois du rappeur " conscient ", qui présente au Théâtre du Rond-Point sa première pièce, " A vif ". Le Monde | | Propos recueillis par Marie Godfrain Quelle époque auriez- vous aim...
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