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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


"De qui Jovenel Moïse était-il la propriété ? Ça fait un moment que je n' avais fait un tour sur "La loi de ma bouche" un blog qui ...

Publié par siel sur 25 Mars 2023, 20:51pm

Catégories : #AYITI ACTUALITES, #AYITI ROSE RAKET, #AYITI ECONOMIE, #PEUPLE sans mémoire..., #DUVALIER

... apporte des  informations bien étayées, loin du bruit et de la fureur et avec ces touches d'ironie qu'on ne peut qu'apprécier. Je vous invite à le visiter, notamment afin de ne pas laisser  place à l'amnésie qui permet que "tout change pour que rien ne change" et revoir les plus ou moins mêmes revenir aux mêmes places.

Par ailleurs on pourrait se poser la même question à propos de Martelly mais au présent : " De qui Martelly est-il la propriété ?

Dans le fameux article du New York Times sur l’implication présumée de la famille de l’ancien Président Michel Martelly dans la magnicide de son dauphin, nous retrouvons sa femme, Sophia Saint Rémy Martelly, clarifiant pour une dilettante qu’elle s’appliquait à réprimander: « Jovenel Moïse est un propriété. » 

Selon Esther Antoine, anciennement de la Commission Présidentielle pour le Suivi, l’Efficience et l’Efficacité des Politiques Publiques (Delivery Unit), madame Martelly était furieuse de ne pas être tenue au courant de tous les déplacements du candidat Jovenel Moïse. Alors que son président de mari avait accepté de se mettre un peu en retrait pour laisser au Nègre Banane la chance de se faire connaitre, madame Martelly ne l’entendait pas de cette oreille. Il importait de le comprendre: « Jovenel est une propriété ». Une propriété que l’on doit pouvoir retracer à tout moment.

Dans un pays qui a fait 1804 et où la question de couleur – les américanisés parlent de colorisme – demeure prégnante, une telle affirmation évoque des images mal venues de personnes noires asservies. Jovenel Moïse est un homme bien noir, choisi – nous assure le chanteur et ex-Sénateur Jacques Sauveur Jean – pour sa ressemblance avec le paysan haïtien anciennement asservi. Les Martelly sont des grimauds – Noirs de teint clair – se projetant mulâtres – métis générationnels. L’affirmation provoque un certain inconfort. 

« Jovenel Moïse est une propriété » ne veut pas dire toutefois qu’il est celle des Martelly ou même des Saint-Rémy. Seulement qu’il appartenait à quelqu’un. Quelqu’un qui tenait à tout connaître de ses faits et gestes. Quelqu’un qui devait continuer à le suivre durant sa présidence et qui doit en savoir plus sur sa mort. Qui y a donné son accord ? Qui l’a commandité ?

La chose n’est pas nouvelle. Depuis 1804, les hommes qui ont fait la révolution ont décidé de s’emparer du pouvoir au détriment de celles qui l’ont fait avec eux. Parallèlement, se construisit une rhétorique d’arrivistes, d’intrigantes, de grands jupons contrôlant dans l’ombre de pauvres hommes politiques livrés aux descendantes de Jouthe Lachenais – archétype de la séductrice haïtienne qui se serait offerte 35 ans de pouvoir en prenant au piège Alexandre Pétion puis Jean-Pierre Boyer. Sophia Martelly en femme fatale de l’ère PHTK, sorte de Lady Macbeth des Caraïbes, n’est pas difficile à vendre. Dans un pays où pour mieux empêcher les femmes d’accéder au pouvoir, on s’empresse de leur supposer un pouvoir de l’ombre, le récit trouvera – et de fait a trouvé – facilement un écho.

Ce caveat posé, l’on ne peut ignorer l’influence des Saint-Rémy dans l’ère PHTK. Il y a la femme, Sophia, ancienne manager du chanteur Sweet Micky un temps reconvertie en gestionnaire de programmes sociaux financés par les fonds Petrocaribe après avoir travaillé sur les problèmes de laide humanitaire en compagnie d’un certain Josué Leconte, futur collègue de son beau-frère, Gesner. Il y a le beau-frère – Gesner Champagne – qui menace des directeurs généraux, dont la compagnie – Preble-Rish Haiti – dépêche des mercenaires américains à la Banque centrale et chez qui, le frère, Kiko, gifle des ministres. Il y a le frère, Charles « Kiko » Saint-Rémy, giflant des ministres par ci, menaçant qui veut lui enlever le monopole du commerce d’anguilles, par là ou appelant à et obtenant la démission du Premier ministre Lamothe.

Contrairement à l’histoire officielle de leur rencontre, c’est par Kiko que Michel aurait fait la rencontre de Jovenel. La mémoire collective se souvient d’un homme maigre en chemise verte poussé au-devant de la scène par un Michel Martelly goguenard présentant sa belle découverte – un fauxpreneuraux réussites douteuses – qu’il nous a vendu comme le paysan qui allait sauver la banane haïtienne et en qui il allait investir, par l’entremise du Fonds pour le développement industriel, 6 millions de dollars de l’argent du contribuable. En réalité, Jovenel Moïse et son cousin Jacques Jean Kinan, avaient travaillé avec M. Saint-Rémy dans l’industrie de l’anguille – une industrie, nous apprend le New York Times,  récemment identifiée comme étant un canal de blanchiment de fonds.

Suite dans le lien.

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