... sécurité, est-ce que quand elle parle d'assurer la sécurité ce serait celle de la Fondation Aristide et de ses investissements ?
J'avais abordé ce problème avec le dicton " chat échaudé craint l'eau froide".
D'après mes analyses qui ne sont que miennes et basées sur les relations entre Lavalas et le PHTK, - on se rappelle de l'accolade entre MARTELLY et ARISTIDE- accolade qui qu'on le veuille ou non représentait un signal envoyé à ses partisans de "donner l'accolade" également au PHTK.
Est survenue par la suite la rupture avec Jean-Charles MOÏSE qui lui, à l'inverse, se plaçait comme un opposant au PHTK.
Une rupture qui me semblait avoir tout l'air d'un prétexte tout trouvé pour ne pas endosser le combat de Jean-Charles MOÏSE contre le PHTK.
Et puis, il y avait eu le débarquement des leaders lavalassiens de poids : la femme d'ARISTIDE et la même Maryse NARCISSE auprès de PRIVERT lors de son intérim.
Or, cette alliance avec un PRIVERT qui, rappelez-vous que dans un article du journal Le NOUVELLISTE, avait déclaré qu'il était bien plus proche de MARTELLY -avec lequel il avait l'habitude de jouer au foot- que d'ARISTIDE, paraissait hors nature.
Ce qui fait que dès le départ, j'avais soupçonné que les Américains n'avaient permis le retour d'ARISTIDE qu'à condition qu'il ne se mêle pas de politique et qu'il se consacre uniquement à son université.
Quand j'entends le raisonnement de DG. PRADEL, je suis d'accord avec lui qu'ARISTIDE a démissionné et mise en priorité sur sa sécurité et celle de sa Fondation.
Il faut se demander pourquoi.
Son analyse ne tient pas compte du rapport de force qui se manifesterait illico au cas d'une quelconque intervention d'ARISTIDE par son arrêt de mort - ce qui est arrivé à Eric Jean Baptiste dont personne ne parle plus- de l'incendie de son université, la chasse à ses partisans comme en 1991 et 2004, qui pourrait déboucher sur la guerre civile dont rêvent certains.. Écoutez comment PAPE met en avant des similitudes entre la situation haïtienne et le Rwanda. Arguments qui seront repris par un BARBECUE qui recycle tout ce qui est favorable à sa cause.
Les Haïtiens qui sont unanimes à faire de DESSALINES leur héros ont oublié que ce même DESSALINES s'était allié aux troupes de LECLERC après la déportation de TOUSSAINT et qu'il a contribué à l'assassinat de quantité de ses partisans- dont les Kongo qui lui étaient restés fidèles et voulaient poursuivre son combat contre le Corps expéditionnaire français.
Les Haïtiens ont oublié- ou de préférence ne savent pas, qui le leur apprendrait ?- que c'est sous l'initiative de PÉTION qui avait compris suite à ce qui s'était passé en GUADELOUPE( suicide de Degrés et de ses troupes) , que le but des Français était de rétablir l'esclavage. C'est ce PÉTION honni, qui a pris l'initiative de réunir les chefs et a obtenu que tout ce monde accepte de se placer sous le commandement de DESSALINES. Sans cette initiative de PÉTION- un Mulâtre originaire du Sud- peut-être même que l'esclavage aurait été rétabli dans le pays comme en GUADELOUPE et qu'il ferait partie actuellement des Départements français d'Outre-mer.
Par ailleurs penser que les gangs -et le BSAP- ont apporté leur soutien à ceux qui construisent le canal serait une opération différente de celles des politiciens, pasteurs, ougan/mambo/ militants bó katedral qui tiennent à se montrer là-bas est une grave erreur.
Penser que ces gangsters et autres n'agissent pas avec le soutien de la CI/USA, c'est ne pas comprendre qu'il s'agit d'une récupération d'un mouvement populaire de manière à lui enlever le leadership et l'orienter dans une direction qui permettrait de maintenir les intérêts de loksidan dans l'exploitation du sous-sol haïtien.
ARISTIDE a fait ce qu'il a pu- n'oubliez pas que dans son discours à l'ONU il avait eu l'audace de dénoncer les mauvais traitements que la RD faisaient subir aux Haïtiens. Il a été le premier président haïtien à le faire. Á son retour au pays après ce discours à l'ONU, il a eu droit à un Coup d'État. La CI/USA avait décidé de mettre fin à l'expérience et de faire revenir au pouvoir leurs alliés de plus de 35 ans, les duvaliéristes. Comme ils l'ont fait au CHILI avec ALLENDE. Sauf qu'ALLENDE s'est suicidé.
ARISTIDE a fait son temps et il est temps de tourner sa page. Les Haïtiens devraient tenir compte de ses réussites et de ses échecs - dont cette alliance récente hors nature avec le parti de Claude Joseph-. de même que ceux de TOUSSAINT LOUVERTURE dont le rêve était de libérer de l'esclavage les autres îles de la Caraïbe et dont la déportation et la mort ont tué ce projet.
L'émotion dont fait preuve le DG PRADEL, similaire à celle de la majorité des Youtubeurs, on peut la comprendre vu l'état de dégradation dans laquelle se trouve le pays.
Cependant c'est une grave erreur de ne pas prendre en compte le contexte de l'élection d'Aristide - ne pas oublier que les USA lui avaient demander de démissionner en faveur de BAZIN après qu'il ait été élu- le même truc fait avec PRÉVAL qui lui a accepté de retirer son candidat J. CÉLESTIN pour faire place à MARTELLY. Ne pas oublier les pressions des institutions internationales: FMI, BM, ni le boycott systématique des malfrats duvaliéristes, petits et grands fonctionnaires présents dans toute l'administration et la campagne médiatique contre lui, à son apogée entre 2001 et 2004.
Si en 2023 en Afrique de l'Ouest, certains pays tentent de lutter pour leur indépendance économique- ce qui n'est qu'une tentative, Loksidan n'ayant pas dit son dernier mot, car ils ont le temps (pas d'urgence de faire face à la faim dans leurs populations), ils ont les armes et l'argent- c'est que ces pays ont en partie étudier le cas haïtien qu'il cite dans leurs analyses.
L'une des conditions sine qua non, pour sortir du marécage actuel, consiste à regarder l'histoire en évitant tout révisionisme, toute lecture de l'histoire ne correspondant pas aux faits- comme dans le cas DESSALINES/PÉTION ou celui ARISTIDE/J-Charles MOÏSE. De même, il faudrait éviter de mettre tous les intellectuels du pays, dont certains ont payé de leur vie leurs engagements, dans le même sac.
Certains dirigeants haïtiens comme LESCOT, DUVALIER père et fils se sont totalement pliés aux diktat des USA. D'autres ont tenté de résister dont ESTIMÉ, ARISTIDE, mais ont échoué. Des intellectuels haïtiens se sont comportés en collabos, d'autres ont résisté. Haïti est une jeune nation, confrontée à des ennemis de l'intérieur et de l'extérieur. Dès son indépendance, le pays a dû affronter une course d'obstacles.
Pourquoi les leaders progressistes ont échoué, quels ont été les obstacles, ce sont les questions que devraient se poser le peuple haïtien afin de ne pas se lancer à corps perdu dans une répétition du pareil au même.
Ce sont les questions sur lesquelles ceux qui lui veulent du bien ont pour devoir de réfléchir et d'initier des actions permettant de détourner les obstacles l'empêchant de respirer, prospérer.
C'est une tâche ardue à laquelle il est impératif qu'ils se dévouent afin de ne pas trahir les premiers habitants génocidés de l'île, les milliers de mis en esclavage, les rebellions des Marrons, la lutte pour l'indépendance.
Mezanmi, ce peuple qui est parti à Cuba d'abord, puis en RD, qui s'est expatrié dans tous les coins du monde pour subvenir aux besoins des familles restées sur place, ce peuple - et quand je dis peuple ce sont toutes les classes sociales et " couleurs" confondues, qui a fait tant de sacrifices sans rien obtenir en échange que trahison de ses propres frères -souvenez-vous de Charlemagne Péralte, le paysan, de J. Stephen Alexis, le médecin- se trouve aujourd'hui avili par ceux-la mêmes, pasteurs évangélistes imbibés du racisme de leurs enseignants du sud des USA, ougan/manbo, politiciens, hommes d'affaires Noirs, Mulâtres et Blancs assoiffés de fric et de pouvoir qui portent la responsabilité de sa déshumanisation. Il serait temps de lui octroyer des réparations en faisant preuve d'honnêteté et de courage.
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