Erno Renoncourt complète avec les "liens occultés", ceux relevant de la strate culturelle les remarques de M. S. Clément.

Publié par siel sur 11 Janvier 2024, 19:27pm

Catégories : #E.Renoncourt chroniques, #AYITI ACTUALITES, #AYITI EXTREME DROITE, #AYITI ECONOMIE, #PEUPLE sans mémoire..., #DUVALIER

Bonjour / Bonsoir,

Cher Robert B. Oriol,

Merci pour ce partage de liens. L'image qui illustre le texte est riche d'informations, parce qu'il explicite les liens entre les réseaux économiques, politiques et criminels. Mais tous ces liens sont connus de tous, et notamment depuis les sanctions internationales. Il reste encore à expliciter les liens occultés entre ces trois réseaux nationaux, qui sont :
-archi connus (réseaux de gangs de rues) ;
-connus et promus (réseaux des hommes politiques) ;
-occlus, mais reconnus depuis les sanctions internationales (réseaux des hommes d'affaires)
-et les réseaux médiatiques, culturels et académiques nationaux (gangs peu connus ou méconnus), les réseaux d'acteurs non étatiques de la société civile (gangs inconnus) et les réseaux diplomatiques et géostratégiques internationaux (BIG GANG Absolu).

Pour comprendre l'intérêt de ces liens occultés, il faut prendre en compte que le recyclage d'un système ne se fait pas à partir de ces liens connus, mais à partir des liens dissimulés qui permettent de lui donner l'impulsion d'un nouveau cycle par de nouvelles impostures (aura, légitimité) sans changer les structures. Voilà pourquoi la vraie force du système à combattre n'est pas la strate politique défaillante, mais la strate culturelle et symbolique qui lui apporte la légitimité dans l'opinion.

En outre, ces différents réseaux évoluent dans des configurations plus anarchiques et plus instables (entropie exige) les uns par rapport aux autres qui leur confèrent une relative autonomie. Une autonomie qui a deux vertus: la première est qu'elle permet, par le mouvement anarchique et asynchrone de chaque strate, de créer le chaos dont l'international a besoin pour régner. La seconde est qu'elle permet aussi de segmenter les strates, chaque fois qu'elles ont épuisé leur crédibilité, en de nouvelles strates pour faire vivre l'illusion d'une certaine opposition entre les forces existantes.

Fusion, OPL, Konakom, KID, Convergence, Inite, Panprah. Espwa, Petrochallenge, Montana, etc.... sont des exemples de cas de cette segmentation qui reprend un principe thermodynamique qui s'expérimente tous les jours en cuisine : quand on veut qu'un légume rende l'intégralité de ses nutriments, de ses saveurs, on le découpe en petits morceaux, ainsi il absorbe plus facilement la chaleur et est cuit plus vite. De même pour éroder la dignité collective d'une nation, il faut fissurer sa cohésion en de multiples strates opposées dont le mouvement autonome entraînera des chocs qui produiront une explosion de chaleur (précarité) qui consumera plus facilement toute résistance collective. Tout cela est méthodiquement expliquée et illustrée dans l'axiomatique de l'indigence.

Voilà pourquoi, je crois qu'à ce jour la modélisation que j'ai proposée pour rendre compte de la tectonique chaotique haïtienne par la gangstérisation polymorphe stratifiée est de loin la plus explicite pour comprendre la complexité de l'invariance haïtienne. Cela dit dans le contexte de l'analyse proposée d'explicitation des liens économiques entre ces trois réseaux, l'image reste pertinente. Toutefois, si on veut aller plus loin pour expliquer aussi l'invariance de la société et savoir comment casser le rythme de la résurgence de l'indigence, il faut ne pas négliger cette modélisation de la gangstérisation polymorphe stratifiée que j'ai proposée par cette image :