... dans l'Education nationale dans un article qui a pour titre :
Financement du système éducatif haïtien : les puissantes institutions internationales alimentent-elles la corruption en Haïti ?
Texte dont voici le début.
Ces dernières années, les bonnes nouvelles n’ont pas cessé de pleuvoir d’abondance sur la toiture du ministère de l’Éducation nationale d’Haïti. À ce chapitre en effet, l’on a constaté que le Partenariat mondial pour l’éducation, la Banque mondiale, l’Union européenne, la Banque interaméricaine de développement et l’Agence française de développement continuent de se presser au chevet d’un système éducatif haïtien dont les tares et les maux sont diagnostiqués sous toutes les coutures depuis plusieurs décennies. En chœur ces puissantes institutions internationales trompettent, à coup de millions de dollars et d’euros, qu’elles œuvrent dans le but d’assurer, comme il est mentionné sur le site de la Banque mondiale, la « Promotion d’une éducation plus équitable, durable et plus sûre en Haïti ». Le champion toutes catégories de cet extraordinaire consensus international est assurément le Partenariat mondial pour l’éducation qui précise, sur son site, qu’il intervient « pour aider à faire avancer la réforme de l’éducation en Haïti » –ce qui laisse entendre aux incrédules et aux mécréants (dont nous sommes) qu’il y aurait actuellement en Haïti une présumée « réforme » éducative que les enseignants ne voient pourtant pas passer dans leurs écoles… D’ailleurs, dans leurs communiqués logés au sommet d’un exemplaire œcuménisme, les puissantes institutions internationales ne disent pas si elles oeuvrent à « faire avancer » la huitième ou la quinzième ou la trentième ou la cinquantième « réforme » de l’éducation en Haïti, ou si elles s’appliquent désormais à « réformer la réforme » du système éducatif haïtien… Qu’à cela ne tienne, la valse des millions de dollars et d’euros se poursuit, elle se danse nuit et jour dans les cabinets ministériels et dans l’antichambre des « experts » et des « consultants » nationaux et internationaux où trônent des diagnostics, des plans, des projets et des programmes qui se ressemblent d’une année à l’autre, la plupart du temps comme s’il s’agissait d’une prothèse miraculeuse aux innombrables vertus curatives. Et privé de boussole le Titanic haïtien –également connu sous l’appellation de ministère de l’Éducation nationale–, poursuit sa route sans savoir s’il se dirige vers la Rue des miracles ou vers la Rue des pas perdus…
La valse des millions de dollars et d’euros déversés depuis plusieurs décennies dans le système éducatif national a son vocabulaire, créole et français, qui témoigne de la permanence d’un phénomène qui figurera un jour prochain dans tous les manuels de sociologie politique et des sciences de l’éducation : l’« échec scolaire ». Échec non pas des élèves mais plutôt échec d’un système scolaire, qui enfante celui des élèves, échec de l’École haïtienne à tous les étages de l’édifice alors même que le système éducatif haïtien n’a pas cessé d’être amplement financé au fil des ans par les puissantes institutions internationales afin de colmater les mêmes failles, les mêmes maux pareillement diagnostiqués il y a dix, vingt, trente, quarante ans… Le ministère de l’Éducation nationale d’Haïti et les puissantes institutions internationales qualifiées de « partenaires » (ou de « partenaires techniques financiers », PTF) ont donc en commun le même vocabulaire, qui comprend de belles trouvailles lexicographiques : « réforme »/« refòm », « réformer »/« refòme », « réforme curriculaire »/« refòm kourikouloum », « gouvernance »/« gouvènans », « appui à la gouvernance », « éducation de qualité », « éducation équitable », « éducation durable », « appui budgétaire », « financement de l’éducation », etc.
Depuis plus de 20 ans, des efforts et des tentatives ont été entreprises pour réaliser une réforme de la justice en Haïti et pour répondre aux besoins et aspirations de la population, faire justice aux victimes et mettre un terme à l’impunité.
Plusieurs diagnostics et analyses ont été réalisés, afin d’identifier les raisons des blocages et trouver des solutions pour y pallier, sans aboutir à l’amélioration souhaitée.
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