Le bilan du « massacre de Shakohola », au Kenya, continue de s’alourdir. Lundi 17 juillet 2023, douze nouveaux corps ont été retrouvés dans la forêt où vivait la secte évangélique de Paul Mackenzie Nthenge, qui prêchait le jeune extrême pour rencontrer le Christ, portant à 403 le nombre de morts. Voici ce que l’on sait de ce macabre scandale.
Le pasteur autoproclamé Paul Nthenge Mackenzie apparaît dans le box des accusés du tribunal de Malindi le 2 mai 2023. | SIMON MAINA/AFP
EXTRAIT
Apocalypse et jeûne mortel
Parmi les idées défendues par l’Église internationale de Bonne Nouvelle, celle que l’éducation représente le mal , note la BBC , qui rappelle qu’en 2017, puis en 2018, il avait été arrêté pour avoir encouragé les enfants à ne pas aller à l’école, car il affirmait que l’éducation n’était pas reconnue dans la Bible . Selon Mackenzie, les médecins ne veulent pas du bien à ses fidèles, et le prêcheur incitait les femmes enceintes de sa communauté à ne pas en consulter pour accoucher.
Début 2021, des centaines de personnes quittent leurs maisons pour venir, avec leur famille, vivre dans la forêt de Shakahola, dans une région reculée du pays, sur un terrain occupé par l’Église. Quelques mois après le début de la pandémie de Covid, Paul Mackenzie se radicalise dans ses théories de l’apocalypse, assure que la fin du monde approche et que son sanctuaire sera épargné. L’endroit est décrit pas le New York Times comme un terrain vague brûlé par le soleil et parsemé de broussailles et de petits arbres .
Le président William Ruto, lui-même un fervent protestant soutenu par les milieux évangéliques lors de son élection en août 2022, a créé un groupe de travail chargé de l’examen du cadre légal et réglementaire régissant les organisations religieuses , rappelle l’AFP. Selon l’agence de presse, le gouvernement a annoncé son intention de faire de la forêt de Shakahola un « lieu de mémoire afin que les Kényans et le monde n’oublient pas ce qui s’est passé. » Les précédentes tentatives de réglementation se sont heurtées à une vive opposition, au nom notamment de la liberté de culte.
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