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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Le CPT et le PM contraints à la rigueur budgétaire ! -Par Huguette Grenz et Sergo Alexis

Publié par siel sur 10 Juin 2024, 16:13pm

Catégories : #AYITI ACTUALITES, #AYITI ECONOMIE, #PEUPLE sans mémoire..., #DUVALIER

Le CPT lors de son investissement

La   population   haïtienne   a   appris   avec   satisfaction   la   nomination   à   l’unanimité   des votants (6/6) de Garry Conille, bien que l’intéressé fût le chef du cabinet de Bill Clinton au bureau  de la reconstruction après son éviction au  poste de Premier ministre par Michel Martelly. On rapporte que celui-ci l’a poussé à la démission parce qu’il avait dénoncé des irrégularités dans les contrats du gouvernement passés avec des entreprises de l’ex-sénateur dominicain Bautista. Sa prise de position lui avait valu la sympathie de pas  mal   d’Haïtiens   et   celle-ci ne semble pas  s’être   effritée   12 ans après, puisque  sa désignation a été bien reçue !

Depuis cette nomination, chacun donne sa vérité sur les relations entre le PM et le CPT. Certains évoquent un certain malaise dans leurs rapports. Dans les médias, on raconte que la fonction de la présidence est passée au second degré et que Gary Conille, présenté comme le nouvel homme fort n’aura de comptes à rendre qu’à la communauté internationale « qui l’a envoyé pour exécuter un job ». Pourtant, dans leurs déclarations publiques, les concernés ont jusqu’à présent toujours fait preuve d’unité et exprimé leur volonté de travailler ensemble dans l’intérêt national. Un accroc toutefois important, l’absence du représentant du secteur privé au Conseil lors de la désignation de Conille ; il se serait aussi retiré lors du vote de la distribution des postes ministériels entre le CPT et le PM.

À l’heure où nous écrivons ces lignes, ils sont au stade de la discussion pour la formation du prochain gouvernement. La seule information qui soit sûre, c’est la décision de Conille et du CPT de réduire le nombre de ministères, qui passera de 18 à 13 dont cinq jumelages afin de réduire le train de vie de l’État. Une bonne mesure, compte tenu du maigre budget de l’État, même si on sait que politiquement ce n’est pas payant car plus on élargit moins il y a de contestations au sein de la classe politique.

Mais, mission impossible avec un État qui a bien du mal à collecter des recettes : l’exportation étant quasi-inexistante, les catégories sociales imposables au chômage forcé et le secteur des affaires peu productif même avant le climat d’insécurité. À vrai dire, cette catégorie sociale est non seulement réduite à sa portion congrue mais encore beaucoup d’entre elle sont peu disposés à honorer leurs obligations fiscales dans un système où l’État ne redistribue pas les impôts collectés sous forme d’aides aux plus démunis et offre peu de services à la collectivité. Rien qu’à voir les routes, les habitats crasseux et les écoles publiques délaissées pour s’en rendre compte.

L’obligation de résultats

Réduire l’effectif de l’Exécutif n’est pas tout. Pendant cette transition, le nouveau régime doit avoir la volonté de stopper la corruption et de diminuer les excès de privilèges que s’attribuent généralement les hauts fonctionnaires. De même que les critères de choix doivent être stricts : compétence et sérieux. Le pays en a marre de ces politiciens peu qualifiés et en plus affamés de pouvoir et d’argent qui font régresser le pays.  1Le CPT lors de son investissement.

L’équipe au pouvoir ne doit pas non plus oublier qu’elle a l’obligation de résultats et doit faire de son mieux pour satisfaire l’attente et la confiance de la population. Les Haïtiens en ont assez de ces politiciens qui n’ont jamais de bilan à faire valoir et qui laissent à leur actif que  des trous béants dans le budget de la République.  

À part cela, on va devoir aussi s’attaquer à la diplomatie qui incarne elle aussi la corruption. Un poste qui bouffe une bonne partie du budget de l’État : environ 600 millions de dollars l’an.  Un secteur improductif de surcroît. Ce qui n’est guère étonnant avec cette pléthore de cadres   souvent   non   qualifiés.   Depuis   une   quinzaine   d’années,   sous   la   pression   des parlementaires véreux et les excès d’embauches des responsables de l’État (président, Premier ministre, ministres des Affaires étrangères, etc.), les ambassades et consulats sont saturés.

 Nous espérons que le  nouveau ministre du  MAE créera une commission  qui analyse la meilleure manière de résoudre cette affaire délicate. On comprend que les employés n’ont guère envie de perdre leur emploi alors que dans le secteur privé, les places de travail sont rares. C’est cette carence d’emplois privés qui poussent autant de gens à intégrer la fonction publique. Cette difficulté risque de durer aussi longtemps que le chômage des cadres continue à se maintenir à ce niveau si élevé. L’équipe au pouvoir actuellement – et sans doute la prochaine – doit étudier la question et voir comment résoudre ce problème. En tout cas, les missions  diplomatiques ont besoin d’un gros coup de balai pour pouvoir y intégrer des citoyens qui s’y connaissent aussi bien en coopération internationale et en géopolitique de façon qu’Haïti trouve enfin sa place dans le concert des nations.

Il va sans dire que tous les sujets soulevés plus haut n’excluent pas les grands chantiers prioritaires qui attendent l’équipe gouvernementale : la sécurité et les élections. Comme le temps presse, il faut vite former le gouvernement pour pouvoir commencer à s’attaquer à ces travaux.

Mais il y a un problème tout aussi grave que la sécurité et la misère qui concernent le nouveau gouvernement, c’est celui de la dégradation de l’environnement.  En Haïti, on a tendance à minimiser ce phénomène grave, même si une certaine conscience existe, mais elle n’est pas en mesure de s’imposer. Par exemple, de faire savoir aux manifestants le danger des pneus enflammés lors des protestations de rues ; le dioxyde de carbone (CO²) qui s’échappe des pots d’échappement ; les polluants éternels présents dans les emballages plastiques qu’on jette de tous côtés ; les déchets se toutes sortes qui s’empilent partout ; les marres puantes qui stagnent dans les rues, etc. Autant de facteurs responsables de nombreux décès en Haïti que le petit peuple superstitieux attribue souvent aux pouvoirs maléfiques. Là aussi, le gouvernement a du pain sur la planche.

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