Extraits
« Les remontées de terrain qui nous parviennent d’Haïti témoignent de la persistance de maux à la fois chroniques et systémiques affectant l’École haïtienne, notamment sa gouvernance. Ils sont nombreux les directeurs d’écoles, les enseignants et les parents d’élèves à être profondément indignés et révoltés suite à la récente et délictueuse nomination de Sterline CIVIL, jeune trentenaire PHTKiste, au poste grassement rémunéré --650 000 Gourdes par mois--, de directrice du Fonds national de l’éducation d’Haïti. Pour bien contextualiser, d’entrée de propos, l’indignation résultant de la scabreuse nomination de Sterline CIVIL à la direction de la plus corrompue des organismes du système éducatif national haïtien, il est nécessaire de rappeler des faits amplement documentés et rapportés à maintes reprises par la presse locale.Les 17 000 enseignants du secteur public de l’éducation font face périodiquement à d’erratiques arriérés de salaire qui impactent lourdement la dispense des cours dans un système éducatif défaillant où sont scolarisés 3 millions d’élèves. Il faut savoir que les 17 000 enseignants du secteur public détenteurs d’une lettre de nomination sont payés par le ministère de l’Éducation nationale à même les ressources financières provenant du Fonds national de l’éducation. Le salaire net de ces enseignants varie selon leur statut : il est de 18 426 Gourdes pour un professeur à chaire simple, soit moins de 150 $US par mois, et de 39 203 Gourdes pour un professeur à temps plein, soit moins de 300 $US par mois (Jean Brière Cadet : « Condition enseignante misérable en Haïti », Xaragua Magazine, 9 février 2025). De sources concordantes l’on estime à 88 000 le nombre total d’enseignants en poste dans les secteurs privé et public du système éducatif national.Les revendications salariales des 17 000 enseignants du secteur public de l’éducation sont légitimes : la nouvelle directrice du Fonds national de l’éducation, Sterline CIVIL, va-t-elle sans délai acheminer au ministère de l’Éducation nationale le montant total des arriérés de salaire de tous les enseignants du secteur public de l’éducation ?NOTE – Sur la problématique des arriérés de salaire, voir le Code du travail haïtien (Décret du 24 février 1984 et Loi du 5 juin 2003 actualisant le Code du travail du 12 septembre 1961) qui définit les droits relatifs au salaire. Voir aussi le « Guide pratique - Droit du travail haïtien », Better Work Haïti -- Organisation internationale du Travail (OIT) et Société financière internationale (SFI) ; première édition, 2017 ».
Cet article a également été publié aux États-Unis, le 5 mars 2025, sur le site Rezonòdwès. Lien pour y accéder : https://rezonodwes.com/?p=353275
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