Il y a 16 ans ....
Guy Malary éxécuté
Il y a 14 ans, le 14 octobre 1993, sous le régime putschiste de Raoul Cédras, Guy Malary, nouveau ministre de la Justice, qui venait d’être nommé par l’ancien président Aristide, alors en exil aux Etats Unis, son garde du corps et son chauffeur ont été tous trois, tués dans un attentat.
Assassinats menés de sang froid, car les victimes, ont été chacune atteintes d’une balle à la tête, ce qui laissait penser qu'on leur avait donné le coup de grâce. Des militaires et des policiers en uniforme vite présents sur les lieux ont emporté les «cadavres et ordonné aux journalistes de ne faire ni films ni photos».
En octobre 1994, soit un an plus tard, l'hebdomadaire nord-américain The Nation avait publié un article dans lequel, le journaliste Allan Nairn démontrait qu'une «milice paramilitaire, responsable de centaines de meurtres sous Cédras, dont celui de Malary avait été créée à la demande de la CIA et d'une autre agence de renseignements».
Marcel Morissaint, a été arrêté et accusé de l'assassinat de Guy. Selon Nairn, Morissaint travaillait à la fois» comme informateur des services américains de la lutte anti-drogue et comme homme de main de Michel François, l'ancien chef de la police». Les enquêteurs pensaient que Morissaint était un témoin clé, qui aurait pu les conduire « jusqu'au sommet », c’est-à-dire révéler les commanditaires des trois assassinats.
Morissaint a été pourtant libéré le 4 septembre 1995, sous le gouvernement d’Aristide rentré d’exil depuis octobre 1994. Jean-Joseph Exumé, le ministre de la Justice d’alors, affirmait dans une interview réalisée par Nairn, que « Morissaint est sorti de sa cellule grâce à la collaboration de fonctionnaires américains ». Il a aussi déclaré « qu'on lui avait rapporté que les Etats-Unis avaient payé les frais d'avocat de Morissaint, l'avaient protégé après sa libération, jusqu'à son départ pour les Etats-Unis.
Ainsi va la justice en Haïti
commanditée par les Américains
qui protègent leurs hommes de mains
Peuple haïtien, fais une pause
occupe-toi de tes affaires
apprends à ne pas répondre
aux questions
du journaliste
du sociologue
de l'anthropologue
de l'économiste
de la gentille madame d'ONG
dis-leur que tu n'as pas le temps
de revenir une autre fois
même s'ils te proposent 10 dollars
parce que ces 10 dollars
seront le prix du sang
de tes frères assassinés
la nuit venue par les
ninjas descendus des beaux quartiers
avec leur liste de noms à abattre.
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