Extraits :
Erwin Wagenhofer démarre «Let's Make Money» sur une citation de Mark Mobius, président de Templeton Emerging Markets, firme spécialisée dans les investissements du tiers-monde : «Le meilleur moment pour acheter, c'est lorsque le sang coule dans la rue.» Judicieux conseil : partout où les hommes s'entr'égorgent, Mobius place des dollars pour ses clients. Partant de là, le cinéaste déroule l'écheveau en posant des questions simples. Que veut-on dire quand on affirme que «l'argent travaille» ? Qu'est-ce qu'un fonds d'investissement ? Que fait la Banque mondiale ? Qui place ses sous dans les paradis fiscaux ? Comment ça marche ? Banquiers, traders, financiers, économistes, tous s'expliquent. Et peignent un portrait de cauchemar, en toute bonne foi. Un exemple : ces 800 000 maisons que l'Espagne construit annuellement en dévastant son littoral et ses réserves d'eau, à quoi servent-elles ? Personne n'y habite. La réponse est simple : elles sont là pour servir d'investissement à des fonds de retraite, rien d'autre. Leur fonction n'est pas d'être habitées, mais de fixer l'argent. Celui-ci n'est plus fonction du travail. C'est un produit, une construction de l'esprit, une pure invention, pour que les riches deviennent plus riches et que les pauvres soient spoliés. Le sang qui coule dans les rues, c'est celui des traîne-savates. Daniel Bouton, lui, est tranquille, rassurez-vous.
Souhaitons que les « Haïtiens du peuple » auront l'intelligence de comprendre, après avoir entendu cette déclaration ; «Le meilleur moment pour acheter, c'est lorsque le sang coule dans la rue.» que les luttes fratricides sanglantes ne rapportent qu’à ceux qui les provoquent et les financent.
Pour en savoir plus sur les 3 réalisateurs et leurs films :
http://artsetspectacles.nouvelobs.com/p2319/a399348.html
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