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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Tous les carnavals ne se ressemblent pas

Publié par Elsie HAAS sur 1 Mars 2007, 01:35am

Catégories : #REALITES DU BRESIL

 


Rio s'adonne au carnaval sans oublier les victimes de la violence

 En pleines festivités du Carnaval, les percussions se sont tues à plusieurs reprises ces derniers jours en signe de deuil après la mort dans des circonstances épouvantables du petit Joao Helio, victime emblématique de la violence ordinaire à Rio de Janeiro.

Des pancartes réclamant justice et paix étaient présentes tant sur le sambodrome que dans les défilés de rue.

Rio, qui enregistre l'un des taux les plus élevés de morts violentes au monde, a été particulièrement traumatisé il y a une dizaine de jours par la mort brutale d'un enfant de six ans à la suite du vol de la voiture de sa mère, qui a surpassé dans l'horreur la chronique des violences quotidiennes.

Alors que la mère tentait de détacher la ceinture de sécurité de l'enfant, les voleurs âgés de 16 à 19 ans, ont brutalement démarré, traînant Joao Helio sur le sol pendant sept kilomètres. Le corps du petit garçon a été retrouvé décapité.

Les voleurs de voiture ont été arrêtés et ont affirmé qu'ils ne s'étaient pas rendu compte que l'enfant était resté attaché à sa ceinture.

Les écoles de samba, souvent originaires des favelas les plus violentes de Rio, ont évoqué le supplice du petit garçon au cours de leurs imposants cortèges sur le sambodrome.

Plusieurs d'entre elles ont demandé au public de réfléchir à la montée de la violence à Rio. Des centaines de participants portaient des brassards noirs sur leurs déguisements chatoyants ou arboraient des lunettes ornées de l'inscription »Paix Carnaval 2007».

L'école de samba Estacio de Sa a ouvert les défilés dimanche en demandant à ses 4.000 participants et aux 70.000 spectateurs d'observer une minute de silence à la mémoire de Joao Helio.

Les écoles de Mocidade Independente et de Mangueira ont fait figurer des messages dans leur cortège. »Paix Joao», avait écrit Mangueira sur la piste du sambodrome. Deux vedettes de Mocidade Independente ont déployé une immense banderole demandant »justice».

Les défilés de quartier ont aussi exprimé leur douleur. Le groupe Ambassadeurs de la Folie, qui fête le Carnaval dans le centre ville, a ainsi distribué des milliers de roses blanches. »Pour l'ange Joao Helio. Prie pour nous», disait une banderole déployée par ce groupe.

»Ce qui est arrivé à Joao Helio, c'est le comble de la barbarie. Nous ne pouvons pas en faire abstraction juste parce que c'est le carnaval»', a déclaré à la presse Claudio Cruz, fondateur des Ambassadeurs de la Folie.

»Si nous ne faisons rien, à quoi sert d'avoir le Pain de Sucre si on ne peut le visiter sans risquer d'être agressé ou d'avoir des plages si on ne peut pas y aller sans avoir peur d'être dévalisé» ? s'est-il interrogé.

Le défilé le plus ancien et le plus populaire de quartier de Rio, Cordao da Bola Preta, a aussi pleuré la mort du petit Joao Helio par des messages de paix entre deux chansons.

»Nous ne pouvions ignorer cet événement dans ce moment d'allégresse», a déclaré Pedro Ernesto Marinho, vice-président du groupe.

Devant la célèbre plage d'Ipanema, les participants aux cortèges du quartier arrêtaient de sauter et de danser lorsque des messages contre la violence étaient lus entre deux refrains.

L'une des fanfares les plus populaires d'Ipanema a invoqué la paix avant de donner libre cours au délire, suivie par plus de 20.000 personnes.

»On peut dire que le thème de notre représentation c'est la protestation contre la violence», a estimé Thomas Miranda, dirigeant du groupe.

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