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Le Monde du Sud// Elsie news

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Haïti, les Caraïbes, l'Amérique Latine et le reste du monde. Histoire, politique, agriculture, arts et lettres.


Qui veut la peau de Jacques Edouard Alexis, l'actuel Premier ministre de Haïti

Publié par Elsie HAAS sur 22 Avril 2007, 12:39pm

Catégories : #REFLEXIONS perso

 
Dès son  arrivée à la tête du gouvernement haïtien, M. Alexis  a été confronté à une  forte opposition.


On se rappelle que le gouvernement canadien, très impliqué dans la déstabilisation du gouvernement Aristide-  économiquement via ses programmes d'aide financière , - idéologiquement à travers ses intellectuels québeco/haïtiens, refuse à M. Alexis l'entrée sur son territoire  arguant qu'il serait coupable de crime contre l'humanité. Quels crimes ? Le gouvernement canadien interrogé sur cette question n'y a pas répondu et s'en est expliqué en invoquant la raison d'Etat. Donc top secret défense.

Est-ce qu'il n'y aurait pas derrière cette interdiction de séjourner au Canada,  la patte de certain chef de mission diplomatique au Canada, aujourd'hui seul ambassadeur d'Haïti  à avoir été remercié ?

 On  lui cherche des poux dans tous les domaines. Ses moindres déclarations soulèvent des tempêtes chez les hommes politiques haïtiens qui sont, comme tout un chacun le sait, des paragons de vertu, d'honnêteté et de compétence.

Et justement, ne serait-ce  pas, précisément, l'honnêteté d'Alexis, sa constance, le fait qu'il ait une vision politique et un plan pour y parvenir qui effraie tout ce beau monde néoduvaliériste,
persuadé qu'il était, après l'éviction d'Arsitide en 2004,  de reprendre les affaires là où ils les avaient quittées en 1986 sous les Duvalier père et fils.

Alors parlementaires et autres hommes politiques  et de la société civile  semblent  avoir décidé que leurs affaires et accessoirement celles du pays marcheraient mieux si Alexis était viré et laissait sa place à quelqu'un de leur acabit.

Est-ce qu'il y a un lien entre les tombeurs d'Aristide qui réclamait  sa chute comme une condition sine qua non  pour le rétablissement de la démocratie en Haïti (hum, hum!)  et ceux d'Alexis ?
 
De loin, sans connaître exactement les tenants et les aboutissants, les Zins et les ambitions personnelles des opportunistes qui remplissent les allées du pouvoir depuis Duvalier, on dirait que le Premeir ministre de Préval représente un obstacle aux plans des  184 et  de leurs alliés de la "communauté internationale".

Quand il dit qu'il est particulièrement ouvert à la coopération Sud/Sud, il semble gêner le secteur privé habitué à négocier uniquement avec les instituttions internationales et les pays occidentaux.

Alexis pense que ce serait une bonne chose qu'Haïti fasse partie de l'Alba. Il souhaite que le pays s'intègre économiquement, politquement et socialement à la région à laquelle il est intimement lié de par sa géographie, son histoire et sa culture, la Caraïbe et l'Amérique du Sud.

Or les néoduvaliéristes, fils et filles des anciens privilégiés de ce pouvoir,   ne jurent que par l'époque où Haïti était isolée  du reste du monde et n'entretenait de liens qu'avec les Etatsuniens, les Canadiens et les Français. Une situation qui favorisait l' absolue mainmise  politique, économique, culturelle  de ce groupe sur l'ensemble du pays et l'exclusion de la majorité de la population considérée comme des barbares.

Il se trouve que beaucoup d'eau a coulé sur les ponts depuis 1957. Le mouvement antimacoute qu'ils appellent "bamboche démocratique"  s'est développé et la population haïtienne a chaque fois qu' elle à pû le faire à manifester son rejet pour le système dictatorial des Duvalier.

Néanmoins, les nostalgiques fils et filles des duvaliéristes et macoutes, continuent à espérer le retour du temps où il leur suffisait de claquer dans leurs doigts pour faire disparaître, emprisonner, assassiner n'importe qui. Pour que ce temps de rêve revienne, ils s'emploient à destabiliser le pays depuis 1986. En 2004, pour la première fois, il sont arrivés à rallier à leur projet l'ensemble des intellectuels haïtiens clients de la francophonie, de l'Institut français et des maisosns d'éditions françaises et quebecquoises ainsi que l'ensemble des ONG dépendant des fonds etatsuniens et canadiens, ainsis qu'une fraction des étudiants. L'affaire semblit dans le sac; le retour de Duvalier fils était programmé. Latortue, Premeir ministre de facto, se chargeait de faire en sorte que l'encien président à vie récupère l'argent que la dynatie a volé au pays plaçé dans les banques suisses.

On sait que le scénario a échoué,  le peuple vigilant ayant préféré "retourner à son vomi", refusant  d'avaler le poison néoduvaliériste qui lui avait été concocté.

Alors, M. Alexis est devenu ces jours-ci l'obstacle numéro 1 des comploteurs et autres organisateurs de coups d'Etat. Comme rien dans son parcours ni dans sa vie ne permet de l'accabler, la cabale se nourrit de zins (rumeurs) et de faux procès.

L'un de ces faux procès est l'accusation d'une politique marquée par l'incohérence. La communauté internationale a voulu que le M. Préval joue la carte de la réconciliation, obligation lui ayant été  faite de former un gouvernement de conciliation.   Dans ce gouvernement disparate,  les ministres qui appartiennent à des formations politiques opposées à celle de Préval jouent leurs propres cartes et  parfois n'hésitent pas à saborder la politique du Premier ministre. D'un autre côté, les parlementaires, députés et sénateurs,  inexpérimentés pour la plupart, appartenant également à l'opposition, jouent la politique de la chaise vide et mènent leur propre danse. Ce sont donc ceux-là mêmes qui crient à l'incohérence qui sont les premiers inst la confusion et à entretenir  le désordre.

Les néoduvaliéristes et leurs copains commercants avaient prévu Manigat à la présidence pour cinq ans. Pendant ces cinq ans, ils avaient un agenda en droite ligne de la politique Alexandre/ Latortue : alignement sur les républicains étatsuniens, privatisation de tout ce qui reste à privatiser (ports, aéroports, routes, eau, électricité, téléphone, santé, éducation) vente des domaines publics (terrains et batiments), vente de la main d'oeuvre haïtienne aux entreprises étrangères, création d'un parc d'usines de sous traitance, augmentation des importations, destruction de l'agriculture locale et de la petite industrie, chasse à tous les opposants progressistes (qualifiés de terroristes, des quartiers populaires) afin de soumettre la population par  la peur et la répression à cette nouvelle dictature. Puis, après que Manigat, obsédé par la présidence,   eût fait le sale boulot, la bande aux Duvalier aurait pû s'installer confortablement.

Le film ayant connu quelques ratés, il s'agirait maintenant de faire tomber Alexis de manière à enrayer la politique de progrès qu'il tente de conduire malgré la multitude d'obstacles que cette bande qui a des copains partout, dans l'administration, dans le privé, dans les instances internationales, lui met dans les roues. Faire tomber Alexis pour le remplacer par un Baker, un Bazin, un Boulos, un Barbier peut-être ?

Celles et ceux qui souhaitent oeuvrer pour l'émancipation et le bien-être de la population haïtienne, devraient considérer objectivement les immenses possibilités que le pays a actuellement de faire un pas vers ce but. Celles et ceux qui souhaitent lutter contre la pauvreté et  en faveur de la justice  sociale devraient  prendre la mesure du  piège qui, une fois de plus,  leur est tendu par les néoduvaliéristes et leurs supplétifs dont le mot d'ordre reste: maintien du status quo et accumulation des profits sans partage.




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